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76. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

Il y a image dans ces vers de la Fontaine : Un jour sur ses longs pieds, allait, je ne sais où, Le héron au long bec emmanché d’un long cou.

77. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Les chefs-d’œuvre qu’elle a produits vivront à jamais ; il n’en paraîtra plus d’autres, à moins d’un de ces grands renouvellements du monde qui commencent par la barbarie pour revenir, après de longs siècles de ténèbres, à l’âge du goût privilégié et des littératures d’élite. […] Ils s’éteignent, et le flambeau ne se rallume plus qu’à un long intervalle. […] Il me semble que, par un si long et si doux commerce, ils sont devenus comme une portion de mon âme !

78. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Un homme qui a l’âme forte et grande, avec quelque facilité naturelle de parler, et un long exercice, ne doit jamais craindre que les termes lui manquent. […] C’est vous faire un trop long sermon ; pardonnez-le, s’il vous plaît, à un homme qui a gardé un long silence. […] Je suis en peine de votre santé : elle a été mise à de longues et rudes épreuves. […] Je suis d’autant plus touché de ce que nous avons d’exquis dans notre langue, qu’elle n’est ni harmonieuse, ni variée, ni libre, ni hardie, ni propre à donner de l’essor, et que notre scrupuleuse versification rend les beaux vers presque impossibles dans un long ouvrage1.

79. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Après avoir donné la matinée à divers soins que je remplissais tous avec plaisir, parce que je pouvais les remettre à un autre temps, je me hâtais de dîner pour échapper aux importuns, et me ménager un plus long après-midi. […] Les vieillards sont ceux dont le sommeil a été plus long ; ils ne commencent à se réveiller que quand il faut mourir. […] « Des vues éloignées ont rarement assez de force pour me faire agir : l’incertitude de l’avenir m’a toujours fait regarder les projets de longue exécution comme des leurres de dupe. […] Insensiblement ce grand mouvement s’apaise, ce chaos se débrouille, chaque chose vient à sa place, mais lentement et après une longue et confuse agitation. […] Ma lettre est un long et confus verbiage.

80. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

— Ne faites pas trop longue votre analyse. […] Il fait un long calcul de ses revenus et il ne peut vivre. […] Et pourtant ce lac long de 24 lieues sur trois ou quatre de largeur n’est qu’un immense et transparent cloaque. […] Dans cette exposition un peu longue, Guillaume ne dit rien à François de ses projets, Celui-ci les devine. […] Les harangues militaires ne doivent pas être trop longues.

81. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

» L’expérience d’une longue vie, leurs propres fautes, la fourberie des autres hommes rendent les vieillards irrésolus, timides, circonspects, difficiles, réservés à prendre des engagements, à compter sur rien, à prononcer affirmativement sur la moindre chose. […] Rarement se repaissent-ils d’espérances : le long usage du monde et des affaires, les mauvais succès qu’ils ont éprouvés, ou dont ils ont été témoins, le peu de fond qu’il y a à faire sur les apparences les plus spécieuses, les ont prémunis contre les illusions dont se paye la jeunesse. […] Il faut qu’il ne soit pas long : il dégoûterait l’auditeur, qui, dès que le sujet lui a été annoncé, est impatient d’en connaître le fond. […] Un effort de douleur rompant enfin ce long et morne silence, d’une voix entrecoupée que formaient dans leurs cœurs la tristesse, la piété, la crainte, ils s’écrièrent : Comment est mort cet homme puissant, qui sauvait le peuple d’Israël ! […] La brièveté exclut les choses reprises de plus haut qu’il n’est nécessaire, les circonstances triviales, les détails superflus, les longues réflexions, les raisonnements étendus.

82. (1852) Précis de rhétorique

Réduite à une phrase ou deux, c’est un trope ; mais soutenue pendant quelque temps, elle devient un genre de composition qui peut donner lieu à un ouvrage de longue haleine. […] L’histoire, à son point de vue le plus restreint, n’est qu’une longue narration des événements accomplis par l’homme. […] Cependant on les place quelquefois au milieu de vers d’une mesure plus longue, quand on veut obtenir un effet de surprise, ou faire remarquer une expression. […] Tantôt le repos sera long, tantôt court, quelquefois il sera à peine sensible. […] et une foule d’autres qu’il serait trop long d’énumérer, et qu’on remarquera en lisant les poètes.

83. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre V. De l’Éloquence politique chez les Français. »

À la tête des uns, se distinguent ce fougueux Mirabeau, dont la vie entière n’avait été qu’un long combat contre tous les genres d’autorités, qui n’étaient pour lui que des variétés du despotisme ; contre toutes les lois, qui, pour peu qu’elles blessassent ses intérêts ou ses passions, n’étaient que le code de la tyrannie régularisée. […] Quel Tacite nouveau pénétrera dans les profondeurs d’une pareille âme, pour en sonder, pour en développer tous les replis, en expliquer tous les ressorts, et frapper sans doute la postérité d’un salutaire effroi, en félicitant les nations de ce que de tels hommes ne viennent qu’à de longs intervalles étonner la terre par l’assemblage inouï de tous les extrêmes, et l’abus déplorable de tous les talents.

84. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

C’est une étrange et longue guerre que celle où la violence essaye d’opprimer la vérité. […] Villemain dans l’éloquent morceau sur Pascal que contiennent ses Mélanges, le passage où cet écrivain décrit avec une admirable énergie la longue et étrange guerre de la violence et de la vérité… Démosthène, Chrysostome ou Bossuet, inspirés par la tribune, ont-ils rien de plus fort et de plus sublime que ces paroles jetées à la fin d’une lettre polémique ? 

85. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

Lettre de premier de l’an Fléchier, évêque de Nîmes, a madame C*** Quand je vous souhaite, Madame, au commencement de cette année, une longue suite de jours heureux, j’entends des jours de salut et de bénédictions spirituelles. […] Il a de la droiture dans le sens, de l’ordre dans le discours et dans les choses, de l’arrangement dans les paroles, et une heureuse facilité, qui est le fruit d’une longue étude.

86. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Un homme qui montrait la lanterne magique Avait un singe dont les tours Attiraient chez lui grand concours ; Jacqueau, c’était son nom, sur la corde élastique Dansait et voltigeait au mieux, Puis faisait le saut périlleux ; Et puis, sur un cordon, sans que rien le soutienne, Le corps droit, fixe, d’aplomb, Notre Jacqueau fait tout au long L’exercice à la prussienne1 Un jour qu’au cabaret son maître était resté, (C’était, je pense, un jour de fête)2, Notre singe en liberté Veut faire un coup de sa tête. […] » Son frère, murmurant, Se fâche, et d’un seul coup détruit son long ouvrage7 ; Et voilà le cadet pleurant.

87. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Mais, loin d’être une œuvre mécanique, l’art de bien écrire demande une longue expérience, beaucoup d’exercice, une prudence consommée et un jugement exquis. […] Une nourriture trop abondante fatigue et surcharge l’estomac : de même une lecture trop longue et mal digérée rebute et embarrasse l’esprit. […] D’une longue et patiente méditation vous sentirez naître une foule de traits, de réflexions, de sentiments et de pensées. […] Puisque la lettre a une si grande importance, il serait juste de consacrer de longs développements à ce genre de composition. […] C’est Homère, Virgile, dans l’antiquité ; et puis, après un long intervalle, c’est Dante, le Tasse, Milton, Camoëns, Klopstock.

88. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

On peut dire aussi qu’il y a richesse toutes les fois qu’une phrase, un mot même réveille plusieurs idées profondes, découvre un vaste tableau, ou fait saisir à l’instant des rapports qui semblaient ne devoir se révéler qu’à la réflexion ou à une lecture longue et variée. […] Le vers de Corneille, Cinna, tu t’en souviens, et veux m’assassiner, reçoit toute son énergie de la longue énumération des bienfaits d’Auguste mis en opposition avec cette ingratitude de Cinna qu’on ne pourrait jamais s’imaginer. […] Ainsi les vers de Corneille dans Othon, en parlant des courtisans de Galba : Je les voyais tous trois se hâter sous un maître, Qui, chargé d’un long âge, a peu de temps à l’être, Et tous trois à l’envi s’empresser ardemment A qui dévorerait ce règne d’un moment.

89. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

La rhétorique explique ordinairement fort au long le plan que doit suivre un orateur dans la composition d’un discours. […] Un effort de douleur rompant enfin ce long et morne silence, d’une voix entrecoupée de sanglots que formaient dans leurs cœurs la tristesse, la pitié, la crainte, ils s’écrièrent : comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël ? […] Nos feuilletons eux-mêmes et nos plaidoyers si beaux et si longs ne seront pas épargnés.

90. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Mais il n’y fit pas long séjour ; et, jetant le froc aux orties, devint, en 1524, prêtre séculier, puis secrétaire d’un évêque, Geoffroy d’Estissac. […] Le fils d’un géant De l’enfance de Pantagruel 13 Ie trouue par les anciens historiographes et poetes, que plusieurs sont nez en ce monde en façons bien estranges que seroient trop longues à racompter1 : lisez le vije liure de Pline2, si aués loysir. […] Qu’il serait trop long de raconter.

91. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Les Chagrins dévorants et l’infâme Ruine, Enfants infortunés de ses raffinements, Troublent l’air d’alentour de longs gémissements. […] J’évite d’être long, et je deviens obscur. […] Racine a consacré au docteur Arnauld les vers suivants : Sublime en ses écrits, doux et simple de cœur, Puisant la vérité jusqu’en son origine, De tous ses longs combats Arnauld sortit vainqueur, Et soutint de la foi l’antiquité divine ; De la grâce il perça les mystères obscurs, Aux humbles pénitens traça des chemins sûrs, Rappela le pécheur au joug de l’Évangile.

92. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

En effet, trouver une histoire qui puisse plaire à tous les lecteurs et les intéresser, qui soit amusante, importante et instructive ; faire naître du sujet des incidents qui y soient bien liés et bien assortis, l’animer par une variété de caractères et de descriptions ; soutenir pendant tout le cours d’un long ouvrage la convenance dans les sentiments, l’élévation dans le style que requiert le genre de l’épopée, c’est là incontestablement le dernier effort du génie poétique. […] En effet, il serait impossible de supporter longtemps un récit égal et uniforme ; la variété, au contraire, rend un ouvrage plus agréable et le fait paraître moins long, grâce aux incidents et aux tableaux divers qui y sont introduits à propos. […] Par ces raisons, cette méthode semble préférable dans un poème dont l’action est d’une longue durée et s’étend même à quelques années, comme dans l’Odyssée et l’Énéide ; mais lorsqu’elle est moins étendue, comme dans l’Iliade et la Jérusalem délivrée, le poète peut, sans inconvénient, faire lui-même la totalité du récit. […] Le récit épique devant nécessairement être étendu, puisqu’il retrace une longue et glorieuse entreprise, doit être divisé en plusieurs parties qu’on appelle livres ou chants. […] On lui accorde toujours beaucoup d’étendue, parce qu’elle ne repose pas nécessairement sur ces passions violentes dont la durée ne saurait être longue.

93. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

J’éveillerai pour toi la pitié, la justice         De l’incorruptible avenir : Eux-même2 épureront, par leur long artifice,         Ton bonneur qu’ils pensent ternir. […] Tout un monde sophiste, en style de sermon, De longs écrits moraux nous ennuie avec zèle… ………………………………………………… Nos modestes aïeux Palaient moins de vertus et les cultivaient mieux6.

94. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Satire Ménippée, 1594 » pp. -

L’appel des principaux personnages par le héraut Courte-Joie ouvre l’action proprement dite, qui s’étend et se développe par un crescendo comique jusqu’à la foudroyante harangue de d’Aubray. » Sans faire le commentaire de cette longue allégorie, indiquons du moins l’idée mère qui en est le motif. — Le fond de la pièce est la tenue des États, dernier espoir du parti populaire, mais toujours promis et toujours inutilement par Mayenne. […] « Ceux qui estoient commis au mesnagement de nostre France, au lieu de soulager des tailles, aydes et subsides les pauvres sujects affligez d’une longue guerre, introduisirent une nouvelle dace (contribution) sous le nom de pancharte, qui estoit une imposition pour tout le royaume d’un sol par livre de chaque denrée vendue. » (Est.

95. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-8

Il est évidemment le fruit d’un consciencieux travail, d’une sérieuse application, d’une expérience longue et consommée. […] La disposition par interrogations et par réponses convient parfaitement à des leçons dont l’élève doit rendre compte, en classe, sur la demande du maître, et trahit, de la part de l’auteur, une longue expérience de l’enseignement.

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