J’ai du bien2, je suis jeune, et sors d’une maison Qui se peut dire noble avec quelque raison ; Et je crois, par le rang que me donne ma race, Qu’il est fort peu d’emplois dont je ne sois en passe3 : Pour le cœur4, dont surtout nous devons faire cas, On sait, sans vanité, que je n’en manque pas ; Et l’on m’a vu pousser, dans le monde, une affaire5 D’une assez vigoureuse et gaillarde manière. […] Mais le jeune Cléon, chez qui vont aujourd’hui Nos plus honnêtes gens, que dites-vous de lui ? […] Les jeunes seigneurs prenaient alors place sur le théâtre, et ce voisinage, loin de gêner Molière, le forçait sans doute à donner plus de vérité à ses peintures. […] S’il n’a pas les grandes manières, il a du moins toutes les petites, et celles même qui ne conviennent guère qu’à une jeune précieuse.
Chacun la prône et l’aime ; C’est un cœur, mais un cœur… c’est l’humanité même : Si d’un pied étourdi quelque jeune éventé Frappe, en courant, son chien qui jappe épouvanté, La voilà qui se meurt de tendresse et d’alarmes ; Un papillon souffrat lui fait verser des larmes. […] Heureux qui, jeune encore, a senti leur mérite !
J’écrivais, au chant de jeunes poulets qui piquent l’herbe sous ma fenêtre, au bruit joyeux des moissonneurs qui ont dans les chènevières. […] « Il n’y a de bon dans l’homme que ses jeunes sentiments et ses vieilles pensées. » Joubert.
En voici une tirée d’Athalie ; le grand-prêtre s’entretient avec Dieu de l’avenir du jeune Joas : Premier membre. […] Avec quelle véhémence Rousseau rappelle au devoir un jeune insensé qui voulait se donner la mort ! […] « Écoute-moi, jeune insensé : tu m’es cher, j’ai pitié de les erreurs. […] Trois fois le jeune vainqueur s’efforça de rompre ces intrépides combattants ; trois fois il fut repoussé par le valeureux comte de Fontaines, qu’on voyait porter dans sa chaise, et, malgré ses infirmités, montrer qu’une âme guerrière est maîtresse du corps qu’elle anime. […] De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces !
Je le relance seul ; et tout allait des mieux, Lorsque d’un jeune cerf s’accompagne le nôtre : Une part de mes chiens se sépare de l’autre, Et je les vois, marquis, comme tu peux penser, Chasser tous avec crainte, et Finaut2 balancer ; Quelques chiens revenaient à moi, quand, pour disgrâce, Le jeune cerf, marquis, à mon campagnard passe.
Des Mémoires, écrits sous le règne de Louis XIII, furent le testament de ce vieillard, dont l’imagination et le cœur, toujours jeunes, se souvenaient si bien de l’épisode d’Amboise. […] A minuit ce gentilhomme revint accompagné de deux ; et ayant dit à Beroalde : « Vous m’avez dit que le pere de ce petit homme avoit commandement à Orleans ; promettez moy de me faire bien recevoir dans les compagnies. » Cela luy estant asseuré avec honorable recompence, il fit que toute la bande se prit par la main, et luy, ayant pris celle du plus jeune, mena tout passer secrettement aupres d’un corps de garde, de là dans une grange par dessous leur coche, et puis dans des bleds, jusques au grand chemin de Montargis4 où tout arriva avec grands labeurs et grands dangers.
Nos jeunes dames parisiennes se régalèrent avec elle de gros pain, de lait, et même de sucre dont il y avait une assez ample provision. […] Les jeunes dames vêtues de blanc, qui nous devançaient, paraissaient et disparaissaient tour à tour à travers ces massifs de fleurs, et ressemblaient aux ombres fortunées des Champs-Élysées.
Mais s’étant brouillé avec Agamemnon, au sujet d’une jeune esclave nommée Briséis, il cessa de combattre ; et pendant tout le temps de son inaction, les Grecs n’éprouvèrent que des revers. […] On lui opposa le jeune Octave, fils adoptif et héritier de César. […] Cette dame, non moins illustre par ses vertus que par son esprit et la prééminence de son rang, mourut en 1719, âgée de 84 ans, dans l’abbaye de Saint-Cyr, que Louis XIV avait fondée à sa prière, en 1686, pour l’éducation gratuite de trois cents jeunes demoiselles nobles. […] Entre autres aventures périlleuses qui arrivèrent au jeune Télémaque, un naufrage le jeta dans l’île d’Ogygie, nommée alors Calypso, parce qu’elle était habitée par une déesse de ce nom. […] Déguisé en marchand, il reconnut, à la cour du roi Lycomède, le jeune Achille, que la déesse Thétis, sa mère, y avait envoyé sous l’habit de femme, et l’amena au camp, où il apporta en même temps les flèches d’Hercule.
Minerve qui, sous la figure de Mentor, avait servi de guide et de compagne à Télémaque, se découvre enfin à lui, et donne ses derniers conseils au jeune prince pénétré d’une respectueuse admiration. […] Avez-vous oublié toutes les souffrances que j’ai endurées dans la guerre contre Cinna, étant encore bien jeune ? […] Chargez donc un autre général de la guerre contre les pirates ; parmi ceux qui sont plus jeunes ou plus âgés que moi, il n’en manque pas qui sont désireux et capables de commander les armées navales, en sorte que, dans le grand nombre, le choix sera facile. […] Jamais tu ne trouveras l’occasion de leur porter un coup plus terrible que le massacre de cinquante mille jeunes guerriers. » Traduit d’Appien (comparer avec Tite-Live, livre IX, chap III). […] Jeunes, ils ont le plaisir d’être loués par les vieillards ; vieux, ils sont respectés par la jeunesse.
On a aussi critiqué avec justice Rousseau, pour avoir dit dans une de ses odes : Et les jeunes zéphyrs de leurs chaudes haleines. […] Ainsi lorsque Athalie adresse cette question au jeune Joas : Où dit-on que le sort vous a fait rencontrer ? […] » Si l’on veut connaître quelques beaux exemples d’hypotypose, on pourra lire la narration simple et touchante intitulée : Martyre de trois jeunes Souliotes. […] Lectures. — 1° Martyre de trois jeunes Souliotes. […] Le jeune Joas vient d’être reconnu roi.
Si mes paons de leur beau plumage Me font admirer les couleurs, Je crois voir nos jeunes seigneurs Avec leur brillant étalage ; Et mes coqs d’Inde sont l’image De leurs pesants imitateurs. […] À chacun son tour a m. françois de neufchateau4 Si vous brillez à votre aurore, Quand je m’éteins à mon couchant ; Si dans votre fertile champ Tant de fleurs s’empressent d’éclore, Lorsque mon terrain languissant Est dégarni des dons de Flore ; Si votre voix jeune et sonore Prélude d’un ton si touchant, Quand je fredonne à peine encore Les restes d’un lugubre chant ; Si des Grâces qu’en vain j’implore, Vous devenez l’heureux amant ; Et si ma vieillesse déplore La perte de cet art charmant Dont le dieu des vers vous honore : Tout cela peut m’humilier, Mais je n’y vois point de remède. […] On se pressait, on courait ; pour vaincre, nos jeunes soldats étaient toujours frais et reposés… « Voyez les bataillons français arriver au bivac après une marche longue et pénible.
Lettre d’un jeune étranger à un de ses compatriotes, après la représentation de l’Antigone de Sophocle. […] Sophocle, qui avait été son jeune rival, fut son digne successeur. […] Le jeune Horace est courageux, mais violent ; il ne sait pas tempérer un sentiment par l’autre. […] L’anxiété se porte moins, en somme, sur les dangers que courent ces deux jeunes amants, que sur la lutte intérieure qui agite Néron et va changer la face du monde. […] Il sait que Corneille est vieilli ; ses admirateurs sont de plus en plus rares, et la faveur le délaisse pour se porter sur un jeune rival dans toute la force du talent.
Nous examinerons ces deux espèces de qualités dans les deux articles suivants, et nous nous efforcerons en même temps de prémunir les jeunes littérateurs contre les défauts opposés. […] Monsieur, vous avez travaillé dix ans à vous rendre inutile , disait Fontenelle au cardinal Dubois, premier ministre du jeune Louis XV. […] Outre les exemples déjà cités comme modèles de pensées et de sentiments naturels, nous mentionnerons les morceaux suivants : la jeune Captive, par André Chénier ; l’Écureuil et le Rat, par Laurent de Jussieu ; la Solitude de Fontenay, par Chaulieu, dont voici quelques strophes : Désert, aimable solitude, Séjour du calme et de la paix, Asile où n’entrèrent jamais Le tumulte et l’inquiétude. […] … Jeune, on conserve pour sa vieillesse ; vieux, on épargne pour la mort.
Voilà pourtant, jeunes Pisons, voilà l’image exacte et fidèle d’un livre où les idées confuses ressembleraient aux songes d’un malade, et dont les différentes parties manqueraient d’harmonie et d’ensemble. — Les poëtes, dira-t-on, n’ont-ils pas toujours eu, comme les peintres, le privilège de tout oser ? […] … le temps de son enfance ; et son humeur chagrine s’en prend à tout ce qui est jeune. […] Pour moi, jeunes Pisons, je n’affecterais, dans un drame Satyrique, ni un style sans élégance, ni un dialogue trivial. […] Mais nos jeunes Romains, que font-ils ? […] 1188Celui qui désire atteindre 1189la borne désirée 1190au-combat-de-la-course, 1191a supporté et a fait beaucoup de choses 1192 quand il était jeune ; 1193il a sué et il a-eu-froid ; 1194il s’est abstenu de l’amour et du vin.
J’ai été jeune et jolie ; j’ai goûté des plaisirs ; j’ai été aimée partout. […] Marie-Madeleine de Glapion (1674-1729) succéda à madame de Maintenon dans la direction de Saint-Cyr. — Elle était jeune encore quand elle prononça ses vœux, et des regrets troublèrent longtemps son cœur.
Rousseau : Et les jeunes zéphyrs de leurs chaudes haleines Ont fondu l’écorce des eaux ; car si la glace qui couvre la surface de l’eau peut jusqu’à un certain point se comparer à une écorce, on se figure mal de l’écorce fondue comme du métal. […] Enfants, ainsi toujours puissiez-vous être unis, dit Joad à Joas et à Zacharie, que désuniront plus tard les haines religieuses ; et dans la Henriade : Ton roi, jeune Biron, te sauve enfin la vie. […] Sans vouloir assurément faire de nos jeunes auteurs les émules des précieuses, je n’aime pas voir un homme sérieux prêter, même par inadvertance, aux épaisses gaillardises de quelques bouffons.
Il semble qu’au gré de nos vœux Le feu des plaisirs se rallume : À l’ombre d’un myrte amoureux Hébé174 couronne ses cheveux, La jeune Flore175 les parfume. […] Les plaisirs en foule descendent… Que tous les Français vous entendent Jeunes époux, tendres amants ! […] La maîtresse du cabaret Se devine sans qu’on la peigne : Le Dieu d’Amour187 est son portrait ; La jeune Hébé188 lui sert d’enseigne.
Le jeune âge se plaît aux compositions gaies et spirituelles, la maturité aime des sujets plus graves. […] De la même manière l’attribut est placé pour l’objet, la jeunesse ou la beauté, pour le jeune ou le beau. […] C’est le défaut de l’écrivain jeune et sans expérience, qui croit animer et échauffer ainsi sa composition, et qui, au contraire, glace le lecteur. […] Le genre de cet auteur séduit généralement les jeunes écrivains, et cette séduction paraît très naturelle et même utile. […] La véhémence, qui pourrait convenir à un homme de caractère et d’autorité, serait inconvenante pour un jeune orateur.
Et les jeunes zéphyrs, de leur chaudes haleines, Ont fondu l’écorce des eaux. […] Cette jeune plante, dit Bossuet en parlant d’une jeune princesse docile aux inspirations de la grâce, ainsi arrosée des eaux du ciel, ne fut pas longtemps sans porter des fruits . […] On dit encore par euphémisme : N’être plus jeune, pour être vieux, etc. […] En voici quelques-unes : Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées La valeur n’attend point le nombre des années. […] Juvenum manus emicat ardens Littus in Hesperium… Soudain avec transport mille jeunes Troyens Touchent d’un saut léger aux bords Ausoniens.
Il importe donc, pour la clarté du discours, de soumettre ces sortes de phrases à une analyse rigoureuse, et d’apprendre aux jeunes élèves à distinguer les différentes espèces de propositions, et le rôle que chacune d’elles joue dans la phrase dont elle fait partie. […] Quant aux deux comparaisons suivantes, l’une tirée de l’hyacinthe qui a été arrachée par la charrue, l’autre du pavot dont la tête chargée de pluie s’affaisse sur sa tige languissante, il suffit d’avoir une âme sensible et des oreilles délicates pour sentir combien elles sont belles d’harmonie et de sentiment, et combien cette beauté convient à la beauté mourante du jeune guerrier. […] Ces mots languescit moriens, mis au commencement du second vers, peignent admirablement bien la langueur du jeune héros qui défaille et se meurt. […] Et d’abord, se jetant sur ses deux enfants, ils embrassent d’une horrible étreinte, ils déchirent par de cruelles morsures les membres délicats de ces jeunes infortunés. […] Ces jeunes enfants si cruellement immolés sous les yeux de leur parent, offrent déjà un spectacle bien tragique ; ils ajoutent aussi le plus grand intérêt aux efforts impuissants et à la mort violente du père.