L’Antithèse est une figure, par laquelle on oppose des pensées les unes aux autres, pour les développer davantage : elle consiste aussi un peu dans le choix des mots opposés, comme on le voit dans cette pensée de La Bruyère : « La vie des Héros a enrichi l’histoire ; et l’histoire a embelli la vie des Héros. » Dans ces vers de la Henriade : De tous ses favoris, Mornaic seul l’accompagne, Mornai son confident, mais jamais son flatteur, Trop vertueux soutien du parti de l’erreur ; Qui signalant toujours son zèle et sa prudence, Servit également son Église et la France ; Censeur des courtisans, mais à la Cour aimé, Fier ennemi de Rome, et de Rome estimé. […] Berruyer, dans son Histoire du peuple de Dieu, peint l’embrasement de ces anciennes villes, dont les habitants livrés à d’infâmes débauches, attirèrent sur eux un des plus terribles fléaux de la vengeance céleste. […] Bougeant, dans sa belle Histoire du traité de Westphalie. […] « Un homme s’est rencontré d’une profondeur d’esprit incroyable ; hypocrite raffiné autant qu’habile politique ; capable de tout entreprendre et de tout cacher ; également actif et infatigable dans la paix et dans la guerre ; qui ne laissait rien à la fortune de ce qu’il pouvait lui ôter par conseil et par prévoyance ; mais au reste si vigilant et si prêt à tout, qu’il n’a jamais manqué les occasions qu’elle lui a présentées ; enfin un de ces esprits remuants et audacieux, qui semblent être nés pour changer le monde. » Les Poètes font très souvent usage de cette figure, en donnant eux-mêmes un caractère à leurs personnages, ou en embellissant celui que l’histoire leur donne.
L’histoire nous a conservé, et la poésie a mis habilement en œuvre une foule de ces traits précieux, de ces mots vraiment éloquents, puisqu’ils n’ont jamais manqué de produire de grands effets. […] L’histoire moderne nous offre le même trait.
Quant au caractère général des problèmes qui y sont discutés, voy. l’Essai sur l’Histoire de la Critique, p. 123, où je crois avoir montré combien de subtilités puériles se mêlaient à l’érudition d’Aristote et à sa philosophie. […] — Voy. aussi notre Essai sur l’Histoire de la Critique, p. 123 et suiv.
Rollin, Histoire ancienne, liv. […] Le Style historique Le style Historique est le style de l’histoire ; il tient en somme le milieu entre le style enjoué, le style philosophique et le style oratoire. […] Le sublime n’appartient pas à tous les sujets : il règne seulement dans la poésie, l’histoire et la philosophie : ce sont là les seuls champs où l’habile écrivain peut déployer toute l’étendue de son génie. […] La poésie, l’histoire et la philosophie ont toutes le même objet, et un très grand objet : l’homme et la nature. […] Raynal dans son Histoire philosophique et politique fait ainsi sentir aux hommes le cri de la nature, le besoin de l’humanité, et la paix qui doit régner entre les peuples.
La vie des héros a enrichi l’histoire, et l’histoire a embelli les actions des héros : ainsi je 11e sais qui sont plus redevables, ou ceux qui ont écrit l’histoire à ceux qui leur en ont fourni une si noble matière, ou ces grands hommes à leurs historiens. […] Cette méthode convient bien davantage à ceux qui prêchent la religion ; car tout y est tradition, tout y est histoire, tout y est antiquité. […] Pourquoi personne n’avait-il écrit l’histoire d’un style convenable, jusqu’à la Conspiration de Venise de l’abbé de Saint-Réal ? […] Il nous resterait l’histoire ; mais un génie naturellement éloquent veut dire la vérité, et en France on ne peut pas la dire. […] Je suis fâché qu’on ait cuit ce pauvre Napolitain ; mais je brûlerais volontiers ces ennuyeux ouvrages, et encore plus l’histoire de sa vie.
« L’histoire déposera que, sans la présence du roi, la bataille de Fontenoy était perdue. […] Voilà bien le ton, les couleurs et la fidélité de l’histoire décrivant un grand événement.
Guizot : « C’est le plus vaste monument qui ait été exécuté sur les origines, le fonds et la suite de l’histoire de France. […] C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » — La profondeur et la gravité des maximes, l’éloquence des vues supérieures, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet, et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole.
Aussi son cours de littérature dramatique est-il une histoire de nos travers, de nos idées, de nos mœurs, en un mot de la société française, et du cœur humain. […] C’est là un peu mon histoire ; seulement je n’ai jamais cru que ma maison fût faite parce que j’en avais amassé les pierres.
Les ouvrages de philosophie et d’histoire exigent sous ce rapport beaucoup moins d’attention que la poésie et l’éloquence. […] L’histoire est donc le récit fidèle et authentique des événements passés. […] C’est un récit poétique, et en cela elle diffère de l’histoire et du roman qui ne sont pas écrits en vers. […] L’esprit du lecteur ne s’intéresse point à un récit qui choque les idées reçues et l’enseignement de l’histoire ou de la tradition. […] Ce poème n’est, au fond, que de l’histoire mise en vers.
Nous citerons comme modèles en ce genre, l’histoire de Joseph, dans la Bible ; les Satires et les Épîtres d’Horace ; les comédies de Térence ; les Commentaires de César ; le Vieillard et les trois Jeunes hommes, la Laitière et le Pot au lait, de La Fontaine ; le portrait du Fat, de Desmahis ; les Tisons, par le P. Ducerceau ; une Promenade au Mont-Valérien, par Bernardin de Saint-Pierre ; le Sacrifice des petits Enfants, de Berquin ; l’histoire de Denise, par Laurent de Jussieu ; et le Petit Savoyard, de Guiraud, dont voici la première strophe : Pauvre petit, pars pour la France. […] Le style simple s’emploie généralement dans les ouvrages didactiques, les récits de faits ordinaires, les entretiens familiers, les lettres, la fable, les dialogues, l’histoire, l’églogue, les rapports, les dissertations, en un mot, dans tous les sujets où l’on parle sérieusement de choses simples et communes. […] On l’emploie encore quelquefois dans les fables, les pastorales, les sermons, l’histoire, les odes, les compliments, etc. […] En prose, le style sublime est celui de l’histoire et de la philosophie, quand elles s’occupent de ce qu’il y a de plus élevé, c’est-à-dire de Dieu, de l’homme et de la nature, et souvent celui des oraisons funèbres, des sermons, des discours politiques, des plaidoyers, etc.
Rien ne m’amuse plus que de voir un conteur ennuyeux faire une histoire circonstanciée sans quartier : je ne suis pas attentif à l’histoire, mais à la manière de la faire. […] Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l’histoire, et très-conforme à la nature des choses. […] Il y a sans doute plus de grandeur apparente dans la rapide esquisse de Bossuet, qui ne fait des Romains qu’un épisode de l’histoire du monde ; Rome se montre plus étonnante dans Montesquieu, qui ne voit qu’elle au milieu de l’univers.
Considérez le dénoûment que lui donnait l’histoire. […] Ce dénoûment donné par l’histoire, l’art le proscrivait ; Schiller sentit qu’il n’y avait pas de drame possible, s’il ne substituait au hasard la volonté de Verrina62 Le hasard d’ailleurs peut donner l’imprévu, mais il est bien rare qu’il donne le pathétique ; celui-ci, son nom le dit assez, n’accompagne guère que la passion. […] J’admets dans l’histoire un épilogue qui dégage des événements passés les leçons qu’ils donnent ou les résultats qu’ils promettent à l’avenir ; dans les œuvres philosophiques ou didactiques, dans certains discours prononcés au barreau ou à la tribune, un sommaire, une récapitulation, qui rappelle avec énergie et variété de forme tout ce qui a été dit, pour le graver plus avant dans la mémoire et en faire mieux saisir l’ensemble par la suppression des développements.
Aujourd’hui la poésie et les grandes légendes de l’histoire exaltent vos jeunes cœurs et vous élèvent à des hauteurs d’où vous regardez avec mépris les distractions de votre âge tendre. […] L’épopée est morte ; la tragédie antique, hôtesse des palais et des cours, est descendue dans la rue, elle a échangé sa pourpre pour les haillons du drame populaire ; la chanson a pris les ailes de l’ode ; la fable, cessant d’être une simple leçon de morale, s’est armée de l’aiguillon de l’abeille et s’est transformée en drame satirique ; le roman, fleur obscure chez les anciens et presque inaperçue, est devenu chez nous un arbre immense qui couvre tout de son ombre, mœurs, histoire, politique, sciences, arts, et qui menace d’absorber tous les autres genres ; l’éloquence a quitté l’ample toge, la vaste tribune, les horizons de la place publique, les grands mouvements des grandes multitudes ; elle s’est enfermée dans d’étroites enceintes, elle a pris le frac noir, les gestes sobres et mesurés, la convenance digne et froide des . […] Nous avons d’excellents travaux de critique et d’histoire, étudiez-les : feuilletez même les romans, les brochures, ce qu’on appelle la littérature courante ; vous y trouverez du bon quelquefois, et d’ailleurs un homme d’esprit tire profit de tout, du mauvais comme du bon.
Nisard, dans son Histoire de la littérature française, c. […] Geruzez (Essais d’histoire littéraire) ; un travail de M.
Cependant je sais que vous n’aimez pas à être refusée, et comme je suis complaisant, quoi qu’on en dise, voici, en attendant, un petit échantillon de mon histoire ; mais c’est du noir3, prenez-y garde. […] Cousine, obligez-moi, ne contez point cette histoire.
Multipliez vos jours, comme les cerfs et les corbeaux que la fable ou l’histoire de la nature fait vivre durant tant de siècles ; durez autant que ces grands chênes sous lesquels nos ancêtres se sont reposés, et qui donneront encore de l’ombre à notre postérité ; entassez dans cet espace qui paraît immense, honneurs, richesses, plaisirs : que vous profitera cet amas, puisque le dernier souffle de la mort, tout faible, tout languissant, abattra tout à coup cette vaine pompe avec la même facilité qu’un château de cartes, vain amusement des enfants ? […] « Nous lisons dans l’histoire sainte que le roi de Samarie ayant voulu bâtir une place forte, qui tînt en crainte et en alarmes toutes les places du roi de Judée, ce prince assembla son peuple, et fit un tel effort, que non seulement il ruina cette forteresse, mais qu’il en fit servir les matériaux pour construire deux grands châteaux, par lesquels il fortifia sa frontière ».
Nous avons vu toute la race royale presque éteinte ; les princes, l’espérance et l’appui du trône, moissonnés à la fleur de l’âge ; l’époux et l’épouse auguste, au milieu de leurs plus beaux jours, enfermés dans le même cercueil, et les cendres de l’enfant suivre tristement et augmenter l’appareil lugubre de leurs funérailles2 ; le roi, qui avait passé d’une minorité orageuse au règne le plus glorieux dont il soit parlé dans nos histoires, retomber de cette gloire dans des malheurs presque supérieurs à ses anciennes prospérités, se relever encore plus grand de toutes ces pertes, et survivre à tant d’événements divers pour rendre gloire à Dieu et s’affermir dans la foi des biens immuables. […] M. de Châteaubriand, dans ses Etudes historiques, analyse raisonnée de l’histoire de France : Louis IX.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope. […] Ce fragment est détaché de l’histoire de Port-Royal.
Après ces détails sur la nature et sur l’histoire de l’épigramme, nous allons faire connaître les parties dont elle se compose et les qualités qu’elle demande. […] Voici deux épigraphes en prose, qu’on lit en tête de l’excellente histoire universelle de l’Église, de Rohrbacher : Ἀρχή πάντων ἐστιν η καθολικὴ καὶ ἁγία Ἐκκλησία. […] Il n’y a que les méchants et les scélérats flétris par l’histoire, dont l’honnête homme puisse se permettre de faire la satire sur leur propre tombeau.
La narration historique est le récit d’un fait puisé dans l’histoire. […] L’histoire, à son point de vue le plus restreint, n’est qu’une longue narration des événements accomplis par l’homme. […] Il me semble que l’histoire n’est qu’une narration ; comment donc avec l’histoire ferai-je une narration historique ? […] La narration mixte est ainsi nommée parce qu’elle tient à la fois de l’histoire et de la fiction. […] On en trouve beaucoup d’exemples dans l’histoire ancienne ; mais ces harangues ont été inventées la plupart par l’historien lui-même.