Chénier, qui devait le jour à une mère d’origine grecque et qui naquit à Constantinople, en 1762, d’un père qui y représentait la France comme consul, fit d’excellentes études au collége de Navarre, où avaient été élevés jadis H. de Guise, Henri IV, Richelieu et Bossuet. […] André Chénier a essayé de transporter dans la versification française plusieurs des procédés habituels à la poésie grecque et latine. […] Tournure vive, empruntée au grec, pour : tend les mains en signe de prière. […] Cette pensée est fréquemment exprimée chez les Grecs.
Les Grecs sont les premiers peuples du monde, qui se soient immortalisés par ces sortes de productions. […] Comblés des bienfaits de ces souverains, ils enseignèrent publiquement les langues anciennes ; et un des Lascaris, de la famille des empereurs de Nicée, ne dédaigna pas d’ouvrir une école de grammaire latine et grecque. […] Molière enleva le sceptre de la comédie aux Grecs et aux Latins, et le laissa entre les mains de Regnard.
Les deux muses y sont réconciliées par un cœur religieux et nourri de la parole homérique, par un génie indépendant qui transforme ses réminiscences, détourne les sources grecques et les accommode à de nouvelles rives. […] N’est-il pas naturel que les premiers architectes gothiques se soient flattés d’avoir surpassé par leur vain2 raffinement la simplicité grecque ? […] Par exemple, les mœurs des Grecs formaient bien mieux des poëtes que celles des Cimbres et des Teutons. Nous sortons à peine d’une étonnante barbarie ; au contraire, les Grecs avaient une très-longue tradition de politesse, d’étude et de règles, tant sur les ouvrages d’esprit que sur les beaux-arts. […] M. de Lamennais disait de l’architecture antique : Elle n’est pas moins remarquable chez les Grecs.
Mais, sous le rapport de la prosodie, de l’accent, de la liberté des constructions, du rhythme enfin, comme de l’euphonie, le latin et surtout le grec l’emportent manifestement sur toutes les langues modernes. […] Ceux qui ont un peu étudié la matière doivent, s’ils sont de bonne foi, reconnaître notre incompétence absolue à apprécier la vertu de l’harmonie grecque. […] Voulez-vous saisir du premier coup d’œil la distance qui sépare les Latins des Grecs sous le rapport de l’harmonie, rapprochez Cicéron et Quintilien de Denys d’Halicarnasse. […] Mais comparez leur conclusion à celle du rhéteur grec : « Ne sacrifions jamais un mot à l’euphonie, dit Quintilien, quand ce mot est juste et expressif, car il n’en est pas de si épineux qui ne puisse se placer convenablement. » Et Cicéron : « La recherche continuelle du nombre et de l’harmonie finit par nuire à l’éloquence, surtout à celle du barreau, elle lui ôte tout caractère de vérité et de bonne foi. » Nous voilà, comme vous voyez, bien loin de Denys d’Halicarnasse, mais, à mon sens, bien plus près de la raison. […] Dans la rhétorique grecque et latine, la période ne pouvait avoir moins de deux membres, ni plus de quatre.
Seu sermones fabulares repræsentativi et consuetudines et metrum seu pondus et credulitas et consideratio et tonus. » Dans ce latin, Aristote est absolument méconnaissable, et de tels textes ne méritent aujourd’hui d’être exhumés que comme un témoignage historique de l’altération de certaines doctrines grecques dans leur transmission en Occident par la science arabe. […] Jules Girard sur la tragédie grecque, dans la Revue Politique et Littéraire du 9 mai 1874. […] Les Fureurs d’Oreste ou la Prophétie de Joad, lues dans un salon par Talma en frac, faisaient autant d’effet que déclamées sur la scène par Talma en manteau grec ou en robe juive.
En effet, par exemple, on crut longtemps que l’architecture grecque était la plus parfaite ; dans les siècles suivants, l’architecture gothique l’emporta ; le style grec reprit ensuite toute sa faveur, et s’empara seul de l’admiration générale. […] Phérécydes de Scyros passe chez les Grecs pour avoir composé le premier des ouvrages en prose. […] C’est ce que nous voyons dans les langues grecque et latine. […] Nous exprimons bien moins que les langues grecque et latine par un verbe ou par un nom substantif. […] À cet égard, la langue latine, quoique fort belle d’ailleurs, est bien au-dessous de celle des Grecs.
Les Grecs nous en ont laissé un certain nombre que l’on a recueillies sous le titre d’Anthologie. […] L’épigramme, chez les Grecs, n’était qu’une inscription pour les monuments, les statues et les tombeaux. Telle est l’inscription suivante, sur une statue de l’Amour, que Voltaire a traduite du grec : Qui que tu sois, voici ton maître : Il l’est, le fut, ou le doit être.
C’est le moment où Jupiter a rendu aux Dieux la permission de se mêler de la querelle des Grecs et des Troyens. […] Voici le grec exactement traduit : « Pluton lui-même, le roi des enfers, s’épouvante dans ses demeures souterraines ; il s’élance de son trône et jette un cri, tremblant que Neptune, dont les coups ébranlent la terre, ne vienne enfin à la briser, et que les régions des morts, hideuses, infectes, dont les dieux même ont horreur, ne se découvrent aux yeux des mortels et des immortels. » Le tableau est complet ; il n’y a pas un trait faible ou inutile : tout est frappant, tout va en croissant. […] Mais sort de son trône, est faible, quand il s’agit de s’élancer, et quand le grec le disait expressément. […] La force de l’expression grecque se retrouve dans plusieurs endroits.
Il fallut que les vaincus prissent le soin de polir et de former leurs vainqueurs ; et les Romains durent tous les arts du génie à ces mêmes Grecs, dont ils furent en tous les disciples, les admirateurs et les tyrans. […] Ils n’avaient ni la vivacité, ni la sensibilité des Grecs : leurs passions étaient plus difficiles à émouvoir, leurs conceptions moins vigoureuses, et leur langue portait l’empreinte de leur caractère. […] Peut-être la facilité qu’eurent les Romains, de puiser chez les Grecs tout ce qui manquait au système de leur langue ou de leurs idées, retarda les progrès qu’ils eussent pu faire d’eux-mêmes, et contribua à n’en faire qu’un peuple imitateur.
. — Sur l’usage de la clepsydre dans les tribunaux, voyez Adam, Antiquités grecques, t. […] « Ces expressions sont certainement très-favorables à Shakespeare et aux auteurs qui ont composé des pièces de théâtre romantiques car on ne peut leur reprocher d’avoir rassemblé en un seul tableau une plus grande quantité d’objets et d’événements que n’ont fait les poëtes grecs, s’ils ont su conserver à leurs compositions l’unité et la clarté nécessaires et c’est là, comme nous le verrons, ce qu’ils ont réellement fait. » (Schlegel, Cours de litt.
Une seule visite aux salles des Antiques du Louvre fait mieux connaître les mœurs grecques et romaines que le dépouillement de vingt in-folio. […] Une méthode préférable, à mon gré, serait d’étudier, pour chaque nation, non pas seulement les écrivains qui ont prétendu la peindre ex professo, mais aussi celui qui, instinctivement, a le mieux personnifié en lui ses concitoyens, et dont les œuvres, comme un miroir, les reflètent le plus complétement ; de chercher, par exemple, parmi les écrivains grecs, romains, français, anglais celui qui est le plus réellement et le plus complétement anglais, français, romain ou grec. […] Racine, qui a si admirablement, j’ai presque dit si audacieusement, conservé la couleur locale dans l’Athalie, par exemple, parce que la pensée et le langage bibliques étaient familiers à son parterre, n’a pas osé agir de même avec l’antiquité grecque.
. — Animus (du grec ανεµοσ, vent, souffle) est un mot simple formé de la racine primitive an ou han, qui désigne le souffle, ou le son produit par une respiration pénible. […] Ainsi, du mot fors, fortune, hasard, sont dérivés fortuna, fortune, sort, destin ; fortunatus, fortuné ; fortuitus, fortuit ; fortuitò, fortuitement ; forsan, forsitan, fortassè, fortè, peut-être, par hasard. — Du mot animus, esprit, sont dérivés animosus, courageux ; animositas, animosité ; animare, souffler, animer, etc. — Du mot pars, partie, sont dérivés partiri, partager ; partitio, partition, action de partager ; partitor, qui partage ; partim, en partie ; particula, petite partie, parcelle ; particularis, particulier ; particulatim, par parties. — De l’oriental hur, feu, s’est formé le mot grec πυρ ; d’où, par le changement de p en f, cette famille de mots latins : furor, fureur ; furiosus, furieux ; furens, violent, impétueux ; furibundus, furibond, transporté de fureur, etc. […] — Acies (du grec αϰη, pointe) désigne, dans son premier sens, la partie aiguë ou tranchante d’un instrument.
La satire touche de près à la comédie ; chez les Grecs, elle prit même naissance sur le théâtre : les comédies d’Aristophane sont essentiellement satiriques. […] Satiriques célèbres : Grecs.
C’est par les yeux, c’est par les arts encore, c’est par les débris des monuments qui ont gardé je ne sais quoi de leur fleur première et de leur éclat de nouveauté, que les Anciens, les Grecs, se sauvent le plus aisément aujourd’hui. […] Poëtes grecs. […] Les Latins et surtout les Grecs ont eu des admirateurs qui les comprenaient peu. […] madame, toutes nos langues modernes sont sèches, pauvres et sans harmonie, en comparaison de celles qu’ont parlées nos premiers maîtres, les Grecs et les Romains.
Regnier, De la formation et de la composition des mots dans la langue grecque (Paris, 1840), § 290-295. […] Le grec est ici d’une concision difficile à justifier, mais, heureusement, assez facile à comprendre.
. — L’y grec s’emploie le plus souvent pour deux ii, comme dans pays, moyen, joyeux : prononcez pai-is, moi-ien, joi-ieux 2. […] L’y ne s’emploie pour un i que dans les mots tirés du grec, comme pyramide, physique, style.
Historiens grecs. […] Ce sont ces belles harangues que l’on rencontre si fréquemment, et toujours avec tant de plaisir, dans les historiens grecs et latins. […] L’éclat avec lequel je me suis annoncé dans les jeux olympiques, a relevé la gloire d’Athènes aux yeux des Grecs, qui croyaient cette république abattue. […] » Les villes que nous allons attaquer sont puissantes, m’a-t-on dit ; indépendantes les unes des autres, elles n’aspirent point à une révolution pour secouer le joug de la servitude, et passer à un état plus heureux ; renfermées dans une seule île, et grecques pour la plupart, elles ne préféreront pas, sans doute, notre domination à leur liberté. — Ajoutez à ces premières considérations, ce qui donne à ces villes un avantage marqué sur nous : une cavalerie nombreuse ; du grain en abondance, qu’elles trouvent dans leurs pays, et qu’elles ne sont pas obligées de faire venir, comme nous, de très loin. […] Nous laissons aux Grecs ces précautions de signer des pactes et d’attester les Dieux : pour nous, nous mettons notre religion dans notre fidélité.
Car les mots qui nous viennent du grec dérivent tous du latin, c’est-à-dire de la Renaissance, et des emprunts qu’ont opérés les savants. […] Dès 1360, Boccace fit établir à Florence une chaire de langue grecque, en faveur de Léonce Pilate, qui rendit Homère à ses contemporains. […] Ajoutons que les invasions des Turcs apprirent bientôt le chemin de l’Italie aux savants de l’empire grec. […] N’en déplaise à ces amis du paradoxe qui déplorent les conséquences de cette invasion grecque et latine, nous ne regretterons pas que le xvie siècle tout entier ait été transporté d’une admiration presque superstitieuse en face des modèles qui révélèrent enfin, avec l’idéal trop ignoré jusqu’alors, les secrets perdus de la haute poésie et de la véritable éloquence. […] Autant vaudrait prétendre que les Grecs avaient été jadis pour le rude Latium des maîtres funestes, et que la prise de Corinthe fut un malheur pour Rome, comme celle de Constantinople un fléau pour les peuples qui héritèrent de ses nobles dépouilles.
Le premier comprend les sujets puisés aux sources grecques : (Andromaque 1667, Iphigénie 1674, Phèdre 1677.) […] Harmenopule, jurisconsulte grec, né à Constantinople en 1320. « Hérille, soit qu’il parle, qu’il harangue ou qu’il écrive, veut citer : Il fait dire au prince des philosophes que le vin enivre, et à l’orateur romain que l’eau le tempère. […] Les choses les plus communes, les plus triviales, et qu’il est même capable de penser, il veut les devoir aux anciens, aux Latins, aux Grecs. […] Publié en 530 par Tribonien, il fut traduit en grec, et s’appela les Pandectes. […] Cela veut dire : « La nature, en tout l’univers, n’était, comme disent les Grecs, qu’un chaos, une masse informe et confuse. » Racine altère à dessein le deuxième vers, et le rend faux pour se moquer de l’Intimé.
Métaphore Du grec Métaphérô qui signifie transporter. […] Catachrèse Du grec Catachrèsis qui signifie emploi. […] Métonymie Du grec Metônymia, changement de nom. […] Synecdoque Du grec Synekdokhè, compréhension. […] Hyperbole Du grec Hyper, au-delà, et Ballô, jeter.