Des grâces naturelles, une simplicité correcte, une aimable négligence en font tout le prix, comme on pourra en juger par les exemples suivants. […] La sécheresse exclut la grâce, les images et les ornements du discours. […] C’est la réunion de toutes les grâces du style, et principalement de la noblesse et de l’agrément. […] Grâce. […] Qu’est-ce que la grâce du style ?
On trouve des grâces dans quelques-unes de Dorat. […] Ses églogues sont embellies de toutes les grâces de la nature. […] Le sentiment y est peint avec tout le charme, et toutes les grâces imaginables. […] Mais ce coloris ne doit pas être trop brillant ; ces grâces ne doivent pas être affectées. […] C’est peu d’avoir mis de la grâce et de l’harmonie dans ses odes.
La grâce a donc un caractère plus instinctif, plus naïf que l’élégance, l’élégance s’apprend mieux que la grâce ; celle-ci provient plutôt de la nature, l’autre de l’art ; au physique, on dira un costume élégant, et une tournure gracieuse ; les enfants en général sont gracieux, ils cessent de l’être quand ils deviennent élégants. […] Et maintenant, voici la grâce : Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre. […] Grâce à ce contre-sens, celui-ci finissait peu à peu par comprendre et par applaudir. […] — Madame, je le croyais hier. » Entre la finesse et la délicatesse je retrouve à peu près la distinction établie entre l’élégance et la grâce. […] Enfin, outre les qualités essentielles et accidentelles, il est, avons-nous dit, certaines formes de langage qui ajoutent beaucoup à la grâce ou à l’énergie du style.
De grâce, si l’on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie qu’on m’en dise. […] La Fontaine, qui comprenait bien la grâce, l’a caractérisée par ce vers, si gracieux lui-même : Et la grâce, plus belle encor que la beauté. […] Les figures sont certains tours de parole ou de pensée qui donnent au style de la force, de la grâce ou de la noblesse, soit en changeant la signification d’un mot (figures de mots), soit en construisant la phrase d’après certaines tournures vives et singulières (figures de pensées). […] Bossuet nous en donne un exemple dans son oraison funèbre de la reine d’Angleterre : « Combien de fois a-t-elle remercié Dieu de deux grandes grâces : l’une, de l’avoir faite chrétienne ; l’autre… Messieurs, qu’attendez-vous ? […] Sa nature est la finesse, la naïveté ou la grâce ; elle convient surtout à la comédie, à la satire et à la fable : La Fontaine l’emploie fréquemment.
Les grâces naissaient d’elles-mêmes de tous ses pas8, de toutes ses manières et de ses discours les plus communs. […] Elle ornait tous les spectacles, était l’âme des fêtes, des plaisirs, des bals, et y ravissait par les grâces, la justesse3 et la perfection de sa danse. […] Chez Saint-Simon, l’énergie n’exclut pas le charme et la grâce du pinceau. […] Elle a la grâce d’un oiseau.
Dans le sens figuré, il a une grâce toute particulière. […] Dans le sens figuré, il a une grâce toute particulière. […] La phrase a une grâce particulière quand il y a un rapport de supériorité entre les deux membres. […] Il faut rendre de grandes actions de grâces aux dieux immortels. […] Dans ce sens, ut suivi d’un corrélatif a une grâce particulière.
Les figures contribuent puissamment à la grâce, à la beauté et à l’éclat du style. […] Dans ces sortes de figures, les mots sont employés de manière à rendre la pensée plus frappante en lui donnant plus de grâce, plus de noblesse ou plus de force. […] La répétition consiste à employer plusieurs fois et avec grâce la même expression ou des expressions équivalentes. […] L’effet de la comparaison est de donner plus de grâce et d’éclat au discours, plus de variété au récit, plus de clarté aux pensées, ou plus de force au raisonnement. […] Elles contribuent à donner de l’élégance, de la grâce et de la richesse au style, et sont plus fréquemment employées dans la poésie que dans la prose.
Il sait parler avec grâce, sans savoir ce qu’il faut dire. […] On ne se contente pas de la simple raison, des grâces naïves, du sentiment le plus vif, qui font la perfection réelle ; on va un peu au delà du but par amour-propre. […] Les plages brûlantes de l’Afrique ont été inondées des torrents de la grâce. […] On peut être en peine pour les personnes qui ont mené une vie mondaine ; mais pour un véritable ami de Dieu, qui a été fidèle et petit, on ne peut voir que son bonheur et les grâces qu’il attire sur ce qui lui reste de cher ici-bas. […] Ceux d’entre les anciens qui ont excellé ont peint avec force et grâce la simple nature.
Le cygne 2 Les grâces de la figure et la beauté de la forme répondent dans le cygne à la douceur du naturel ; il plaît à tous les yeux ; il décore, embellit tous les lieux qu’il fréquente ; on l’aime, on l’applaudit, on l’admire. Nulle espèce ne le mérite mieux ; la nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages : coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis3, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon, tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté ; tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour ; tout justifie la spirituelle et riante mythologie d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles. […] Fier de sa noblesse, jaloux de sa beauté, le cygne semble faire parade de tous ses avantages ; il a l’air de chercher à recueillir des suffrages, à captiver les regards, et il les captive, en effet, soit que, voguant en troupe, on voie de loin, au milieu des grandes eaux, cingler la flotte ailée ; soit que, s’en détachant, et s’approchant du rivage aux signaux qui l’appellent, il vienne se faire admirer de plus près en étalant ses beautés, et développant ses grâces par mille mouvements doux, ondulants et suaves. […] Ce mot veut dire qui se commandent avec aisance et grâce.
La grace ……… L’univers enchanté Vit éclore un pouvoir plus sûr que la beauté, Qui toujours l’embellit, qui souvent la remplace, Qui nous plaît en tous lieux, en tout temps : c’est la grâce. […] la grâce se sent, et ne s’explique pas. […] De l’enfance naïve elle est le premier don ; La grâce lui donna son facile abandon. […] La Fontaine a dit : Et la grâce plus belle encor que la beauté. […] L’expression manque ici de grâce.
mon ami, vous m’avez prouvé qu’il y avait en Angleterre des gens d’esprit, et je trouverai peut-être l’occasion, une autrefois, de vous prouver qu’il y a en France des gens de bon sens. » Je vous conte cette histoire à la hâte ; mettez à mon récit toutes les grâces qui y manquent, et puis, quand vous le referez à d’autres, il sera charmant. […] De la grâce et du naturel Sachez donc ce que c’est que la grâce, ou cette rigoureuse et précise conformité des membres avec la nature de l’action. […] La grâce de l’action et celle de Marcel1 se contredisent absolument. […] combien de temps, de règles, d’attention et de travail pour danser avec la même liberté et la même grâce que l’on sait marcher ; pour chanter comme on parle ; parler et s’exprimer comme l’on pense ; jeter autant de force, de vivacité, de passion et de persuasion dans un discours étudié, et que l’on prononce dans le public, qu’on eu a quelquefois naturellement et sans préparation dans les entretiens les plus familiers !
Les jeunes gens doivent à cet égard s’appliquer à corriger leurs lettres, jusqu’à ce qu’ils aient acquis par l’habitude, la facilité d’écrire purement et avec grâce. […] « Je viens d’apprendre avec beaucoup de joie, Monsieur, la grâce que le Roi vous a faite, non seulement pour l’intérêt de mon ami, mais encore pour celui de mon Maître. […] Le compliment que la grâce qu’il m’a faite m’a attiré de votre part, est pour moi un second bien presque aussi précieux que le premier. […] Voyez la grâce et la vivacité, que Madame de Sévigné a mises dans ces détails du passage du Rhin. […] Mais qui parviendra jamais à imiter la vivacité, la délicatesse, l’enjouement, l’aimable négligence, les grâces si naturelles et si piquantes du style enchanteur de la première ?
Celui de dix syllabes est plus léger, plus doux ; celui de neuf est peu en usage ; celui de huit peut avoir de la noblesse aussi bien que de la douceur et de la grâce ; celui de sept ne manque pas d’énergie, mais il est moins harmonieux ; le vers de six syllabes est un peu monotone ; celui de cinq est d’une rapidité gracieuse ou terrible. […] On appelle rimes redoublées celles qui présentent plus de deux fois le retour de la même rime ; ce redoublement a de la grâce et quelquefois de l’énergie dans la poésie légère et dans la poésie lyrique ; mais il ne faut pas en abuser. […] On peut écrire au besoin grâce et grâces, jusque et jusques, guère et guères, certe et certes, encore et encor ; Zéphyr et Zéphyre, Athène et Athènes, Charle et Charles, Londre et Londres, etc. […] L’inIversion est admise en poésie bien plus souvent qu’en prose ; elle est un des caractères essentiels et une des beautés du langage poétique ; elle lui donne de la grâce et de la vigueur.
Soyez délicat et réservé dans l’emploi des mots ; on vous admirera quand, par une heureuse alliance, vous aurez su donner une grâce nouvelle à des mots déjà connus. […] Qu'on prenne au hasard dans quelque orateur une phrase nombreuse et périodique, et qu’on essaye d’en déranger l’ordre et la structure ; on verra qu’aussitôt toute la grâce, toute l’harmonie, toute la beauté s’évanouira. […] Mais faites-y le moindre changement ; dites, par exemple : multi superârunt mercatores venalitiique, les mêmes pensées, les mêmes expressions sont restées ; mais il n’y a plus de grâce, il n’y a plus d’harmonie. […] C'est le moyen le plus facile de se familiariser avec le génie de cette langue, et de donner au style la force, la grâce, la noblesse qui lui conviennent. […] Appelé ainsi, parce qu’il est particulier à l’orateur, qui recherche les grâces et les ornements du style, et qui figure, pour ainsi dire, dans son langage les idées, les images, les sentiments qu’il a conçus dans son esprit.
L’épigramme est une petite pièce de poésie qui présente, exprimée avec grâce et précision, une pensée délicate, fine, ingénieuse, quelquefois naïve, mais le plus souvent mordante et satirique, et toujours intéressante. […] Le poète y fait le plus souvent l’éloge du mort ; et il doit alors y mettre les grâces et les délicatesses du madrigal, en prenant cependant un ton plus noble et plus élevé, et en résumant d’un trait la vie et le caractère de la personne qui en est l’objet. […] Ce petit poème a de la grâce et de la régularité dans sa forme ; et quand le refrain en est heureusement amené à la fin des couplets, il leur donne un tour très piquant. […] Sur ce refrain, de grâce permettez Que je vous conte en vers une sornette… Dans les huit vers suivants, l’auteur raconte la sornette, et achève ainsi le second couplet. […] Ce petit poème a beaucoup de grâce et de naïveté, et le couplet ne peut guère avoir de plus jolie forme que celle-ci.
Ces pensées demandent à être revêtues des ornements, des grâces de l’expression. […] L’harmonie doit surtout répandre sa grâce sur la fin. […] il lui faut de la grâce, des fleurs. […] La naïveté n’exclut pas les grâces du style ; mais elle veut que ces grâces se montrent dans la simplicité du cœur et dans l’abandon d’une sorte de négligence. […] Grâce au ciel !
Dorante, Mais, marquis, par quelle raison, de grâce, cette comédie est-elle ce que tu dis ? […] Les plages brûlantes de l’Afrique ont été inondées des torrents de la grâce. […] Le sixième livre de l’Énéide est sublime, le quatrième a plus de grâces. […] Un ouvrage peut donc être sans grâce, sans que cet ouvrage ait le moindre désagrément. […] Quelle douceur, quelle pureté dans ses mœurs, quelle grâce touchante dans ses instructions !
Cet homme célèbre réunissait en lui les grâces, l’ingénuité et la crédulité d’un enfant. […] Elle admet le récit des faits les plus ordinaires, les plus petits détails, la description des objets les plus communs, pourvu que tout y soit exprimé avec grâce. […] Il a de la gaîté, de la force et souvent de la grâce. […] Le cœur fournit les sentiments, l’imagination les met en œuvre, et leur prête son coloris et ses grâces. […] Malherbe réduisit ces muses effrénées aux règles du devoir ; il voulut qu’on parlât avec netteté, justesse, décence ; que les vers tombassent avec grâce.
Chez les Hébreux, le cantique était employé à célébrer des événements heureux et mémorables, ou à déplorer des malheurs ; le plus souvent il était consacré à l’action de grâces. […] Le poète peut, dans cette espèce d’ode, répandre avec grâce des traits de morale, et y entremêler de fines louanges. […] L’imagination domine dans le genre gracieux ; c’est le caractère de Catulle, doué de beaucoup de goût, de grâce et de naturel, et d’Ovide, chez qui l’excessive abondance de l’imagination et le feu pétillant de l’esprit refroidissent presque partout le sentiment. […] Celles du temps de Louis XIV ont plus de finesse et de grâce que les refrains de la Fronde, et le sel en est moins âcre. […] Ce poème demande beaucoup de délicatesse dans les sentiments, et, dans le style, de la richesse, de l’élégance, de la fraîcheur, de la grâce et surtout de la variété.
Son chef-d’œuvre est le petit oiseau-mouche ; elle l’a comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oiseaux : légèreté, rapidité, prestesse, grâce et riche parure, tout appartient à ce petit favori. […] Les grâces de la figure, la beauté de la forme, répondent dans le cygne à la douceur du naturel ; il plaît à tous les yeux ; il décore, embellit tous les lieux qu’il fréquente ; on l’aime, on l’applaudit, on l’admire. Nulle espèce ne le mérite mieux : la nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages ; coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon, tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté ; tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour ; tout justifie la spirituelle et riante mythologie d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles. […] Le bruit et le vol des oiseaux devenaient rares, l’air s’agitait à travers un feuillage moins épais ; peu à peu même les arbres s’enfuyaient au-dessous de nous dans une perspective lointaine, et un gazon sans fleurs nous restait comme un dernier vestige de grâce et de fécondité. […] De qui la grâce est tout, et le corps presque rien ; Vif, prompt, gai, de la vie aimable et frêle esquisse, Et des dieux, s’ils en ont, le plus charmant caprice.