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62. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Napoléon 1696-1821 » pp. 234-237

Il trouva de génie la harangue brève, grave, familière, monumentale, et ces mots faits pour électriser la valeur française. […] L’Europe, qui avait pris les armes contre la République française, les a posées ; votre nation reste seule, et cependant le sang va couler encore plus que jamais. […] Le Directoire exécutif de la République française avait fait connaître à S. 

63. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Boileau, le législateur de la langue française, nous recommande dans ses vers d’écrire avec la plus grande pureté : Surtout qu’en vos Écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée. […] On fait un barbarisme de phrase, lorsque la phrase n’est pas française. […] À Marengo, il y eut, comme le dit lui-même Bonaparte, deux batailles dans la même journée : les Français furent vaincus depuis le matin jusque vers trois heures de l’après-midi. […] Il n’y a pas d’écrivains français qui aient porté aussi loin que Buffon le travail de l’harmonie. […] Il envoie des Français défendre la chrétienté contre les Turcs, en Allemagne et dans l’île de Crête ; il est protecteur avant d’être conquérant ; et, lorsque l’ambition l’entraîne à la guerre, ses armes heureuses et rapides paraissent justes à la France éblouie.

64. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Mignet Né en 1796 » pp. 261-264

Dans l’Histoire de la Révolution française (1824), comme dans celle de Marie-Stuart (1851), et de Charles Quint (1854), nous admirons l’austérité d’un récit simple et pourtant dramatique, une belle ordonnance, la hauteur des aperçus, des portraits hardis, et la sûreté d’un juge qui domine son sujet. […] On sait que, nommé à l’Académie française en 1836, il devint secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales en 1839 ; c’est à ce titre qu’il a prononcé de nombreux éloges, qui sont autant de pages accomplies. […] Mais peut-être appartient-il à l’Académie française, le jour où elle reçoit un homme d’État aussi éclairé dans ses rangs, de rappeler à la France que c’est l’esprit des nations qui fait leur grandeur, et sert de mesure à leur durée.

65. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

… Dites à ceux qui veulent voir Rome qu’ils se hâtent ; car chaque jour le fer du soldat et la serre des agents français flétrissent ses beautés naturelles et la dépouillent de sa parure. […] Toutes les denrées les plus nécessaires à la vie sont également inaccessibles aux Romains, tandis que plusieurs Français, non des plus huppés, tiennent table ouverte à tous venants. […] Les Anglais en ont eu leur part, et des commissaires français, soupçonnés de ce commerce, sont arrêtés ici ; mais cette affaire n’aura pas de suite. […] Voltaire disait : « Ce qui fait le grand mérite de la France, son seul mérite, son unique supériorité, c’est un petit nombre de génies sublimes ou aimables, qui font qu’on parle aujourd’hui français à Vienne, Stockholm et Moscou.

66. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVII. les qualités essentielles du style. — propriété, précision, naturel  » pp. 230-239

Marmontel et Bitaubé donnèrent l’exemple, et ce style, à son tour, amena la prose lyrique, dithyrambique, ossianique, tout ce qu’il y a de plus opposé à la solidité naturelle, à la justesse, à la clarté, à la précision de l’esprit français. […] Les efforts tentés au xvie pour rapprocher le français de la majesté des langues anciennes avaient été infructueux. […] Etudiez ce langage si éminemment français, sachez vous l’approprier, et quand vous en serez bien pénétré, laissez-vous aller à votre spontanéité, et, quoi qu’en dise Buffon, ne craignez pas le premier mouvement ; vous serez alors original, sans y tâcher, et précisément parce que vous serez naturel et vrai. […] On ne se contente pas de la simple raison, des grâces naïves, du sentiment le plus vif, qui l’ont la persuasion réelle ; on va au delà du but par amour-propre. » Lettre à MM. de l’Académie française.

67. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Les fabulistes français sont extrêmement nombreux ; on en compte plus de deux cents, qui nous ont laissé des recueils considérables. […] Français, connaissez votre image : Des modes vous êtes l’ouvrage ; Leur souffle incertain vous conduit. […] Il a donc intitulé ces lettres héroïdes ; ce qui signifie en français les héroïnes, c’est-à-dire les femmes qui étaient censées avoir écrit ces lettres. […] Les Français ont des odes de deux sortes ; les unes qui retiennent le nom générique, et les autres qu’on nomme cantates. […] Rousseau, qui, par la force de ses vers, la beauté de ses rimes, la vigueur de ses pensées, a mérité d’une manière exclusive le titre de Lyrique français.

68. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Je vais seulement indiquer les principaux, soit grecs, soit latins, soit français. […] Dotteville de l’Oratoire, et Beauzée de l’Académie française. […] Mais elle est la plus estimée de toutes celles que nous avons en français. […] Cet auteur nous a donné aussi une Histoire de la milice française. […] Poinsinet de Sivry l’a traduite en français.

69. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

L’Académie française ayant élu l’auteur de ce beau monument, sans qu’il sollicitât ses sauffrages, il prouva par son Discours sur le style (1753) qu’il était maître dans l’art de composer et d’écrire : ses préceptes valurent ses exemples. […] Lettre à M. de la Condamine1 lors de sa reception a l’académie française Du génie pour les sciences, du goût pour la littérature, du talent pour écrire, de l’ardeur pour entreprendre, du courage pour exécuter, de la constance pour achever, de l’amitié pour vos rivaux, du zèle pour vos amis, de l’enthousiasme pour l’humanité : voilà ce que vous connaît un ancien ami, un confrère de trente ans, qui se félicite aujourd’hui de le devenir pour la seconde fois. […] Charles-Marie de la Condamine (1701-1744), de l’Académie française en 1761, célèbre voyageur français.

70. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. —  Voiture. (1598-1648.) » pp. 7-11

Il était natif d’Amiens et il avait appartenu l’un des premiers à l’Académie française. […] Regardez si je ferai jamais de beaux discours qui me vaillent tant, et s’il n’eût pas été bien mal à propos qu’en cette occasion, sous ombre3 que je suis à l’Académie, je me fusse allé piquer de parler bon français. […] Je ne vois rien de si digne de pitié que de faire le procès à un mot qui s’est toujours montré bon Français.

71. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

Ses romans n’eurent d’espagnol que le nom, le lieu de la scène et le costume : ce sont des tableaux de mœurs françaises. […] Il serait bien Français de la Régence, si la vanité n’était de tous les pays. […] C’est toujours du français gaulois.

72. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Cousin a ainsi apprécié Descartes : « Je le considère, avec Pascal, comme le fondateur de la prose française ; Descartes l’a trouvée, et Pascal l’a fixée. […] Les Mémoires pour Fouquet, dont nous présentons les morceaux les plus remarquables, ont toujours passé pour le chef-d’œuvre du barreau français au dix-septième siècle, et pour celui de Pellisson, qui, entre autres écrits, a composé l’Histoire de l’Académie française, continuée après lui par l’abbé d’Olivet124. […] Lettre à l’Académie française, ch.  […] Dans quelle cour de l’Allemagne n’a-t-on pas vu le théâtre français ? […] Enfin la langue française, milord, est devenue presque la langue universelle349.

73. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VIII. Petites pièces anciennes. »

Nous avons en français un certain nombre de petits poèmes usités autrefois, qu’on ne fait plus aujourd’hui et qui cependant méritent d’être connus. […] Le lai était une très ancienne chanson française. […] Cet éloge, qui nous paraît aujourd’hui fort exagéré, était si bien dans l’opinion commune au xviie  siècle, que Lancelot, à la fin de son Traité de versification française, n’hésite pas à dire : « Il n’y a guère d’ouvrages en vers qui soient plus beaux que le sonnet, ni aussi plus difficiles.

74. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Un autre service rendu par Louis Racine aux lettres françaises a été de les initier à un commerce plus étroit avec les littératures étrangères : par là il n’a pas peu contribué à raviver les sources épuisées du génie national. […] De regrettables intrigues lui fermèrent la porte de l’Académie française, où sa place était marquée, à double titre, par son mérite et par son nom. […] Rousseau, c’est un des ouvrages les plus estimables de la langue française. […] Châteaubriand, au ch. 7 de l’ouvrage et du livre indiqués, après avoir transcrit ces vers, au lendemain de la révolution française : « Nous avons vu, dit-il, quelques infortunés à qui ce dernier trait faisait venir les larmes aux yeux. » 2.

75. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Enfin nous n’avons pas oublié que les programmes prescrivent des notions de prosodie française. […] Il ne veut pas plus qu’Henri Estienne du jargon moderne du français « italianisé » ; il ne veut pas de patois provinciaux ; il demandera le français aux crocheteurs du Port-Saint-Jean ; il le « dégasconnera ». — Voilà pour la langue. […] Tous ambitionnaient de rajeunir la poésie française aux sources antiques. […] S’il n’est plus lu, il a eu au moins la gloire assurée d’avoir attaché son nom à la première date mémorable du théâtre français. […] Ils ont tous deux une langue libre et nette, de bonne et verte venue française.

76. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Quelle est la forme de l’ode moderne Chez les modernes, et chez les Français en particulier, presque toujours les stances qui partagent l’ode sont régulières ou symétriques. […] Nous citerons, dans le premier genre, colle de Circé, que La Harpe appelle un des chefs-d’œuvre de la poésie française . […] La chanson n’a-t-elle pas une grande influence sur les peuples et en particulier sur les Français ? […] Les sectaires et les révolutionnaires se sont souvent servis de la chanson comme moyen de propagande, depuis Arius, les Vaudois, les Albigeois, jusqu’à Luther et à la Révolution française qui s’est résumée dans la Marseillaise. De tous les peuples de l’Europe, le Français est celui dont le naturel est le plus porté à ce genre léger de poésie.

77. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Et ma Rhétorique française s’est trouvée finie. » (Causeries du Lundi, article sur M. […] Sur le ton des Français, il faut chanter en France. […] Feu M. de La Motte, qui écrivait bien en prose, ne parlait plus français quand il faisait des vers. […] Franchement, nous autres Français, nous ne sommes guère éloquents. […] Jouveuci que pour le français de l’abbé d’Olivet.

78. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Voici un logogriphe français qui passe pour être le plus ancien en notre langue. […] Ce sont deux vers latins, dont l’auteur, nommé Bourbon, était professeur d’éloquence grecque au Collège Royal et fut ensuite de l’Académie française. […] On a essayé de les rendre par ces vers français : Quelle Divinité vers nous descend des cieux ? […] Les plaisirs en foule descendent… Que tous les Français vous entendent Jeunes époux, tendres amants ! […] Les Français y ont excellé, et l’ont emporté sur les anciens et les modernes.

79. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

La Henriade a prouvé une fois de plus que les Français, surtout au dix-huitième siècle, n’avaient pas la tête épique. […] Tout ce que vous me dites de M. le duc de Bourgogne fait grand plaisir à un cœur français. […] On la surnomma la Dixième Muse, la Calliope française. […] Opéra de Quinault, poëte lyrique français, né en 1635, mort en 1688. […] On aime à entendre cette parole française.

80. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Préface de la première édition. » pp. -

Chargé d’enseigner les Belles-Lettres Françaises aux Cadets Gentilshommes de l’École Royale Militaire, je me suis attaché à leur donner des notions générales, mais précises, de tous les objets importants qu’elles renferment, et qu’il n’est pas permis à l’homme du monde d’ignorer. […] J’ai tâché d’exposer avec précision et avec clarté les règles des différents Ouvrages en prose ; du Discours oratoire en général, des Discours sacrés, des Discours du barreau, des Discours académiques, des Discours politiques, du genre historique, des Ouvrages didactiques, du Roman : et, après quelques notions préliminaires sur la versification française et sur la poésie en général, j’ai tracé les règles des différents Ouvrages en vers ; de tous ceux qui peuvent être compris sous le titre de Poésies fugitives ; des petits Poèmes et des grands Poèmes.

81. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Gresset les a mises en vers français ; mais son ouvrage, comme il le dit lui-même, est moins une traduction qu’une imitation hardie. […] Madame Deshoulières occupe le premier rang parmi les bucolistes français. […] Gessner, poète allemand, a fait des idylles, que Huber a traduites en français. […] L’auteur y fait allusion aux ennemis de l’Horace français. […] Rousseau, qui est venu après eux, a porté l’ode française à sa plus haute perfection.

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