Le toit était en flammes, et allait tomber sur la tête des malheureux qu’il couvrait. […] Sa cuirasse se terminait, suivant une mode alors assez commune, par une espèce de jupon de fer1 qui couvrait les cuisses et le ventre, et s’élargissait comme le haut d’un entonnoir, de manière à permettre de marcher facilement. […] Elle l’ouvrit, et en tira une chemise couverte de larges taches de sang […] Couverte de cette vapeur épaisse que perçaient les cimes de quelques arbres, la campagne resemblait à une vaste inondation1. […] On appelle gabion une sorte de panier, en forme de tonneau, qu’on remplit de terre pour couvrir des soldats dans un siége.
C’est en vain que l’hypocrisie se couvre d’un voile ou que la fortune nous entoure d’un prestige ; il y a dans l’humanité un sentiment du bien et de l’honneur qui ne la trompe pas. […] Heureusement la Providence de la parole le couvre de ses fécondes ailes ; elle se penche incessamment vers lui, le regarde, le touche, et par ses frémissements essaye d’éveiller cette âme endormie. […] L’a-t-il rencontrée, il dort auprès du feu qui le réchauffe, ou de l’arbre qui le couvre, jusqu’à ce que la faim lui commande de disputer aux forêts et au hasard son incertaine subsistance. […] Ils ont trouvé des complices jusque dans les traditions de la liberté, et le forum, la tribune, le sénat, ont été les noms dont ils ont couvert l’avilissement des âmes et l’opprobre de leur tyrannie. […] Je ne puis plus demeurer aux prises avec des passions inépuisables, et la retraite est un bouclier dont j’ai acquis le droit de me couvrir.
Vous savez bien, monsieur, qu’un des devants de mon pourpoint4 est couvert d’une grande tache de l’huile de la lampe. […] Surtout de grosse toile dont les domestiques se couvraient, pour se garantir dans leur travail. […] On appelait ainsi la partie de l’ancien habillement français qui couvrait le corps depuis le cou jusque vers la ceinture. […] C’était le nom de la partie du vêtement de l’homme qui le couvrait depuis la ceinture jusqu’aux genoux.
. — Par les taillis couverts, Les vallons embaumés, les genêts, les blés verts, Le convoi descendit au lever de l’aurore : Avec toute sa pompe avril venait d’éclore, Et couvrait en passant d’une neige de fleurs Ce cercueil virginal, et le baignait de pleurs ; L’aubépine avait pris sa robe rose et blanche ; Un bourgeon étoilé tremblait à chaque branche ; Ce n’étaient que parfums et concerts infinis, Tous les oiseaux chantaient sur le bord de leurs nids2. […] Comparez cette page de Xavier de Maistre pleurant la mort d’un ami : « La nature, indifférente de même au sort des individus, remet sa robe brillante du printemps, et se pare de toute sa beauté autour du cimetière où il repose ; les arbres se couvrent de feuilles, et entre acent leurs branches ; les oiseaux chantent sous le feuillage ; les mouches bourdonnent parmi les fleurs : tout respire la joie et la vie dans le séjour de la mort ; et, le soir, tandis que a lune brille dans le ciel, et que je médite près de ce triste lieu, j’entends le grillon poursuivre gaiement son chant infatigable, caché dans l’herbe qui couvre la tombe silencieuse de mon ami.
Le franc tireur L’étranger au pas lourd s’étendait, sans soupçons, Devant nos chemins creux couverts par les buissons, Quand jaillit, à travers les ronces et les lierres, Un sifflement aigu suivi de cent tonnerres2… L’écho crépite et gronde, et nos vaillants conscrits, Dressés et triomphants, s’élancent à grands cris : Pas un coup de fusil qui n’ait touché son homme, Et la balle a choisi tous les chefs qu’on renomme ! […] Là, de ces boucliers habile à se couvrir La troupe s’arrêta pour vaincre ou pour mourir. […] Les yeux cherchent ; voici, travailleurs aux abois, Que vous voyez venir, par le sentier du bois, Les rouges tabliers, les corbeilles couvertes D’un linge blanc qui luit entre les feuilles vertes.
« Au moment où le soleil commençait à se montrer, le ciel se couvrit de nuages de soufre et de bitume. […] « Nous aperçûmes des dauphinsa couverts d’une écaille qui paraissait d’or et d’azur. […] Les flots de la liqueur sacrée Couvrent la campagne altérée ; Tout boit, tout s’enivre, tout rit, Et de la joie immodérée Jamais la source ne tarit. […] Les montagnes voisines étaient couvertes de pampre vert qui pendait en feston : le raisin plus éclatant que la pourpre, ne pouvait se cacher sous les feuilles, et la vigne était accablée sous son fruit. Le figuier, l’olivier, le grenadier, et tous les autres arbres couvraient la campagne, et en faisaient un grand jardin. » La Chartreuse de Gresset, est presque en entier un modèle de topographie.
Par qui sont aujourd’hui tant de villes désertes, Tant de grands bâtiments en masures changés, Et de tant de chardons les campagnes couvertes, Que par ces enragés4 ? […] Les arbres se couvrent de feuilles et entrelacent leurs branches ; les oiseaux chantent sous le feuillage ; les mouches bourdonnent parmi les fleurs ; tout respire la joie et la vie dans le séjour de la mort, — et le soir, tandis que la lune brille dans le ciel et que je médite près de ce triste lieu, j’entends le grillon poursuivre son chant infatigable, caché sous l’herbe qui couvre mon ami.
Elle est située à mi-côte ; une rivière baigne ses murs, et coule ensuite dans une belle prairie ; elle a une forêt épaisse qui la couvre des vents4 froids et de l’aquilon. […] Zénobie ou la vanité de la magnificence Ni les troubles, Zénobie 4, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice ; l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient du bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues5 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer à ceux qui voyagent vers l’Arabie de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez le porter, avant de l’habiter vous, et les princes vos enfants. […] La couvre des vents, la protége contre : « Les montagnes de Norwége sont des boulevards admirables qui couvrent de ce vent les pays du Nord. » (Montesquieu.) […] Est-ce là ce grand arbre dont l’ombre couvrait toute la terre ?
Si votre hôtel lui sert d’asile, il est à couvert de l’un et de l’autre, et vous seriez bien aise d’avoir protégé un jeune gentilhomme de ce mérite-là. […] Ici on n’a pas la force de songer aux figures ; la pensée a tout couvert. […] mille flottes parcourent vainement tes routes immenses ; l’homme, qui couvre la terre de ruines, voit son pouvoir s’arrêter sur tes bords. […] aussi prompte que l’éclair, le son, la pensée, elle se précipite dans la plaine qu’elle couvre d’amas neigeux. […] Suspendus comme des voiles funèbres, de plus sombres nuages couvrent de leurs contours ténébreux le silencieux calvaire.
On croirait, à vous voir, dans vos libres caprices, Discourir en Caton des vertus et des vices, Décider du mérité et du prix des auteurs Et faire impunément la leçon aux docteurs, Qu’étant seul à couvert des traits de la satire, Vous avez tout pouvoir de parler et d’écrire. […] Il n’est rien en ce temps à couvert de vos coups : Mais savez-vous aussi comme on parle de vous ? […] Avant lui Juvénal avait dit en latin Qu’on est assis à l’aise aux sermons de Cotin ; L’un et l’autre avant lui s’étaient plaints de la rime, Et c’est aussi sur eux qu’il rejette son crime : Il cherche à se couvrir de ces noms glorieux. […] ………………………………………………………………………………………………………… Mais la Nuit aussitôt de ses ailes affreuses4 Couvre des Bourguignons les campagnes vineuses, Revole vers Paris, et, hâtant son retour, Déjà de Montlhéry voit la fameuse tour1 ; Ses murs, dont le sommet se dérobe à la vue, Sur la cime d’un roc s’allongent dans la nue, Et, présentant de loin leur objet ennuyeux, Du passant qui le fuit semblent suivre les yeux2.
Les flots couverts de morts interrompent leur course, Et le fleuve sanglant remonte vers sa source2. […] Bourbon tourna sur eux des regards pleins de grâce, Où régnaient à la fois la douceur et l’audace : « Soyez libres, dit-il ; vous pouvez désormais Rester mes ennemis ou vivre mes sujets… Choisissez. » A ces mots d’un roi couvert de gloire, Sur un champ de bataille, au sein de la victoire, On voit en un moment ces captifs éperdus2, Contents de leur défaite, heureux d’être vaincus : Leurs yeux sont éclairés, leurs cœurs n’ont plus de haine ; Sa valeur les vainquit, sa vertu les enchaîne ; Et, s’honorant déjà du nom de ses soldats, Pour expier leur crime, ils marchent sur ses pas. […] Ce n’est plus ce lion qui, tout couvert de sang, Portait avec effroi la mort de rang en rang : C’est un Dieu bienfaisant, qui, laissant son tonnerre, Enchaîne la tempête et console la terre. […] A cet âge fatal j’étais dans Césarée ; Et, tout couvert de sang et chargé de liens, Je suivis en ces lieux la foule des chrétiens.
Ayant donc accoustumé auparavant d’estre ainsi embeguiné10, et voyant le regret que le peuple avoit de me veoir malade, je me fis bailler des chausses11 de velours cramoeisin12 que j’avois appourtees d’Albe13, couvertes de passement d’or, et fort decoppées1 et bien faictes……. […] Puis me vestis ung cazacquin9 de velours gris, tout couvert de petites tresses d’argent à deux petitz doigz l’une de l’autre, et doublé de tocquadille10 d’argent, tout decoppé entre les tresses, lequel j’apportois11 en Piemont sur les armes. […] Je pris le pourpoint, qui couvrait le corps depuis le cou jusqu’à la ceinture.
Le but du poète est de corriger les mœurs, en y donnant aux hommes des leçons qu’il couvre du voile de la fiction ; voile non moins léger qu’attrayant, à travers lequel on voit du premier coup d’œil les vérités qu’il enveloppe. […] Je les vois, prodiguant leur vie, Chercher ces combats meurtriers, Couverts de fange et de lauriers, Et pleins d’honneur et de folie. […] En vain tout fier d’un sang que vous déshonorez, Vous dormez à l’abri de ces noms révérés : En vain vous vous couvrez des vertus de vos pères ; Ce ne sont à mes yeux que de vaines chimères. […] Ici le poète met dans la bouche de Junon un discours plein des plus riches tableaux, et où l’on voit une peinture énergique de l’état présent de l’ancienne Troie couverte de mousse, et devenue le repaire des bêtes sauvages. […] Un voile effroyable Couvre l’Univers.
Quel qu’ait été d’ailleurs le long et triste déclin de ce grand homme, des éclairs de génie ne cessèrent, en brillant çà et là, même dans ses derniers ouvrages, de rappeler sa gloire passée2 ; et tel est le nombre des sublimes et divines beautés, comme disait Mme de Sévigné, qu’offre ce père de notre théâtre, qu’elles suffiront à jamais pour couvrir et faire pardonner ses imperfections et ses fautes. […] Au surplus, pour ne te point flatter, Je te donne à combattre un homme à redouter : Je l’ai vu, tout couvert de sang et de poussière, Porter partout l’effroi dans une armée entière2. […] Les palmes dont je vois ta tête si couverte Semblent porter écrit le destin de ma perte. […] Sire, mon père est mort ; mes yeux ont vu son sang Couler à gros bouillons de son généreux flanc ; Ce sang qui tant de fois garantit vos murailles, Ce sang qui tant de fois vous gagna des batailles, Ce sang qui tout sorti fume encor de courroux2 De se voir répandu pour d’autres que pour vous, Qu’au milieu des basards n’osait verser la guerre, Rodrigue en votre cour vient d’en couvrir la terre. […] Au lieu de ces deux vers, dont le second est vague et entaché d’un pléonasme, l’auteur avait d’abord écrit, ce qui valait mieux : Je l’ai vu tout sanglant, au milieu des batailles, Se faire un beau rempart de mille funérailles… On lit encore dans un passage d’Attila, où Corneille retrouve un instant son ancienne vigueur, II, 5 : Je l’ai vu, tout couvert de poudre et de fumée, Donner le grand exemple à toute son armée… 3.
Sur le penchant de quelque agréable colline bien ombragée, j’aurais une petite maison rustique, une maison blanche avec des contrevents verts5 ; et, quoiqu’une couverture de chaume soit en toute saison la meilleure, je préférerais magnifiquement6, non la triste ardoise, mais la tuile, parce qu’elle a l’air plus propre et plus gaie7 que le chaume, qu’on ne couvre pas autrement les maisons dans mon pays, et que cela me rappellerait un peu l’heureux temps de ma jeunesse8 J’aurais pour cour9une basse-cour, et pour écurie, une étable avec des vaches, afin d’avoir du laitage que j’aime beaucoup. […] La verdure a pris, durant la nuit, une vigueur nouvelle : le jour naissant qui l’éclaire les premiers rayons qui la dorent, la montrent couverte d’un brillant de rosée qui réfléchit à l’œil la lumière et les couleurs. […] Quand Platon peint son juste imaginaire couvert de tout l’opprobre du crime et digne de tous les prix de la vertu, il peint trait pour trait Jésus-Christ ; la ressemblance en est si frappante, que tous les Pères l’ont senti, et qu’il n’est pas possible de s’y tromper2.
« On ne sait que trop quelles funestes horreurs suivent les batailles ; combien de blessés restent confondus parmi les morts ; combien de soldats, élevant une voix expirante pour demander du secours, reçoivent le dernier coup de la main de leurs propres compagnons, qui leur arrachent de misérables dépouilles couvertes de sang et de fange ; ceux mêmes qui sont secourus, le sont souvent d’une manière si précipitée, si inattentive, si dure, que le secours même est funeste : ils perdent la vie dans de nouveaux tourments, en accusant la mort de n’avoir pas été assez prompte. […] Que la fonction si souvent pénible de louer, devient douce et consolante, quand l’orateur peut se dire avec Voltaire, en terminant son discours : « Dans tout ce qu’on vient de dire, a-t-on avancé un seul fait que la malignité puisse seulement couvrir du moindre doute ?
On le représente avec des brodequins aux pieds et des ailes aux épaules, couvert quelquefois d’un manteau. […] On lui met quelquefois des cornes à la tête, ou pour marquer sa force, ou parce que dans ses voyages il s’était couvert de la peau d’un bouc, animal qu’on lui sacrifiait. […] Il finit ses jours, dévoré d’inquiétudes et de soupçons, tourmenté sans cesse par la crainte d’être assassiné, couvert d’une large et forte cuirasse, chargé d’armes offensives, environné d’une garde nombreuse, ne couchant jamais deux nuits de suite dans la même chambre, et mourut d’une fièvre lente en 1658, âgé de 55 ans. […] Elle est couverte de forêts de sapins, de cyprès et de cèdres. […] Ce qu’on appelle les cataractes du Nil, ce sont de grandes chutes de ce fleuve, c’est-à-dire, les endroits où il trouve dans son cours des rochers, à travers lesquels il se précipite avec grand bruit ; mais dans le temps de sa crue, ses eaux couvrent ces rochers, au-dessus desquels elles coulent paisiblement.
La terre se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de hyacinthes4, de narcisses, de renoncules, d’anémones, comme les espaces abandonnés qui environnent Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Croix de Jérusalem, à Rome. […] Les arbres sont couverts de leurs fleurs ou parés d’un naissant feuillage. […] Quoique ses yeux soient couverts d’un bandeau, ses regards pénètrent l’avenir.
Tout à coup l’église est envahie à grands cris par des hommes couverts de fer. […] La flotte du roi de Sicile se montrait à l’horizon ; la campagne et les collines étaient couvertes de l’armée des Maures. […] Un baldaquin cramoisi, garni de franges d’or, couvrait le jeune couple et les parents. […] La lumière et les ténèbres semblaient se mêler et comme s’entendre pour former le voile transparent qui couvre alors ces campagnes. […] N’éclaircirez-vous point ce front couvert d’ennuis ?
De rage et de douleur, le monstre bondissant, Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant, Se roule, et leur présente une gueule enflammée Qui les couvre de feu, de sang et de fumée ; La frayeur les emporte, et, sourds à cette fois, Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix. […] La noblesse et l'harmonie du style se font remarquer dans ces vers de Malherbe sur la mort : Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Est sujet à ses lois ; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend pas nos rois. […] Quel champ couvert de morts me condamne au silence ? […] Le pléonasme peut donner de la force ou de la grâce au discours : Il a donc été déchiré ce matin, ce voile qui te couvrait les yeux ? […] Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l'orage ; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent.