Tandis que l’Italie faisait tourner les têtes, et que toute la cour s’habillait, se coiffait, dansait et saluait à l’italienne, notre langue s’italianisait, elle aussi. […] Notons aussi des termes de cour, de plaisir, de marine ou de commerce : affidé, camériste, camérier, escorte, carrosse, brigue, charlatan, carnaval, arlequin, cantonade, — escale, bastingages, bourrasque, boussole, — bilan, agio, banque, banqueroute. […] Eux aussi, ils trouvèrent à qui parler ; et, en attendant une dictature qu’ils avaient rendue désirable1, ils n’échappèrent pas à l’ironie narquoise d’un bel esprit, Mellin de Saint-Gelais, qui vengea son maître Marot, en divertissant la cour et la ville par ses Olympiques et ses Pythiques, où il parodiait le carnaval solennel de la Pléiade. […] Valeur devait aussi nous conserver valeureux ; haine, haineux ; peine, peineux ; pitié, piteux ; foi, féal ; cour, courtois ; haleine, haléné ; coutume, coutumier ; point, pointu et pointilleux ; frein, effrené ; front, effronté, etc… Heur se plaçait où bonheur ne saurait entrer ; il a fait heureux qui est si français, et il a cessé de l’être ; si quelques poètes s’en sont servis, c’est moins par choix que par la contrainte de la mesure. […] Il octroyait ainsi des lettres de noblesse à la langue des bourgeois, qui devint celle de la cour, des parlements et, plus tard, de la diplomatie européenne.
Il fit plusieurs voyages à la Cour, et reçut le titre de gentilhomme de la chambre de Charles IX ; à Rome, en 1581, il reçut celui de citoyen romain. […] Il vit et connut nombre de personnages dans les camps et à la cour. […] Il est aussi naturel à Racine et à Molière qu’à un duc et pair d’être à la cour. […] C’est une personne qui est aimée et estimée de toute la cour, et qui dispose de tout le Parlement. […] Je me contente, pour toute apologie, de ce que vous avouez qu’il a eu l’approbation des savants et de la cour.
Quand vous avez traité la pauvre Chimène d’impudique, de parricide, de monstre, ne vous êtes-vous pas souvenu que la reine, les princesses et les plus vertueuses dames de la cour et de Paris l’ont reçue et caressée en fille d’honneur ? […] Je me contente, pour toute apologie, de ce que vous avouez qu’il a eu l’approbation des savants et de la cour.
je croyois que vous étiez au milieu des pompes et des félicités de la cour, et je n’ai rien su de l’état où vous avez été ; personne assurément n’a osé me l’apprendre ; cette excuse est bonne pour me justifier auprès de vous, mais elle ne me justifie pas auprès de moi ; et mon cœur, qui me dit tant de belles choses de vous, devroit bien aussi me dire quand vous êtes malade. […] J’espère que je vous porterai assez de nouvelles de ce lieu-là pour faire ma cour auprès de vous et pour faire peur à vos voisins.
Le peuple, je l’avoue, et la cour les dégradent. […] La belle cour ! […] Homme de cour, moi ! […] Ma foi, la cour m’ennuie. […] La cour ne peut plus m’éblouir.
Sire, mon père est mort ; mes yeux ont vu son sang Couler à gros bouillons de son généreux flanc ; Ce sang qui tant de fois garantit vos murailles, Ce sang qui tant de fois vous gagna des batailles, Ce sang qui tout sorti fume encor de courroux2 De se voir répandu pour d’autres que pour vous, Qu’au milieu des basards n’osait verser la guerre, Rodrigue en votre cour vient d’en couvrir la terre. […] Ce que n’a pu jamais combat, siége, embuscade, Ce que n’a pu jamais Aragon, ni Grenade, Ni tous vos ennemis, ni tous mes envieux, Le comte en votre cour l’a fait presque à vos yeux, Jaloux de votre choix, et fier de l’avantage Que lui donnait sur moi l’impuissance de l’âge. […] Don Diègue aura ma cour et sa foi pour prison. […] J’en montre plus de flamme, et j’en fais mieux ma cour… Tout le secret1 ne gît qu’en un peu de grimace ; A mentir à propos, jurer de bonne grâce, Etaler force mots qu’elles n’entendent pas ; Faire sonner Lamboy, Jean de Vert et Galas2 Nommer quelques châteaux de qui les noms barbares Plus ils blessent l’oreille, et plus leur semblent rares ; Avoir toujours en bouche angles, lignes, fossés, Vedette, contrescarpe, et travaux avancés3 : Sans ordre et sans raison, n’importe, on les étonne ; On leur fait admirer les baies4 qu’on leur donne ; Et tel, à la faveur d’un semblable débit, Passe pour homme illustre et se met en crédit.
Ne dissimule pas mes défauts, et ne m’attribue pas mes vertus ; loue seulement la miséricorde de Dieu qui a voulu m’humilier par les uns et me sanctifier par les autres… » On lui dit mille fois que la franchise n’était pas une vertu de la cour ; que la vérité n’y faisait que des ennemis ; qu’il fallait, pour y réussir, savoir, selon les temps, ou déguiser ses passions ou flatter celles des autres ; qu’il y avait un art innocent de séparer les pensées d’avec les paroles, et que la probité pouvait souffrir ces complaisances mutuelles, qui, étant devenues volontaires, ne blessent presque plus la bonne foi et maintiennent la paix et la politesse du monde. […] Ne pouvant s’autoriser encore contre l’usage, il fit connaître à ses amis qu’il allait à l’armée faire sa cour, qu’il lui coûtait moins d’exposer sa vie que de dissimuler ses sentiments, et qu’il n’achèterait jamais ni de faveur, ni de fortune, aux dépens de sa probité.
Au lieu de réclamer alors le prix de ses services, il ne parut que rarement à la cour d’Henri IV, mais garda loyale affection au souverain dont la vie était si précieuse à la France. […] C’est le temps où les barbes grises et les pourpoints de buffle se tiennent à distance de la cour.
Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3. […] Ceux qui la suivaient et qui avaient faveur à la cour avaient peur d’être oubliés dans la commune persécution ; ils allaient s’accuser eux-mêmes, s’ils manquaient de délateurs.
Les Ministres de Charles Ier Le 9 février 1649, la Cour entra en séance. […] Le duc de Hamilton était un grand seigneur, politique de cour, sincèrement attaché au roi qu’il avait toujours désiré servir, mais encore plus préoccupé de son crédit ou de sa popularité en Écosse, sa vraie patrie, attentif à ménager là tous les partis, et s’inquiétant peu d’aggraver, pour son maître, les difficultés ou les périls, quand il pouvait les atténuer ou les ajourner pour lui-même. […] Ces cinq hommes formaient par leur réunion une image à peu près complète et fidèle du parti royaliste, dans ses plus nobles comme dans ses moins honorables éléments ; et le parti semblait représenté et poursuivi tout entier, dans leur personne, devant la Haute Cour qui venait siéger dans Westminster-Hall, quelques jours après celle qui avait jugé le roi. […] Immobiles, poudreux, muets, sa voix les compte ; Tous semblent, adorant son front qui les surmonte, Faire à ce roi des temps une cour du passé. […] Considérez d’ailleurs que vous régnez dans Rome, Où, de quelque façon que votre cour vous nomme, On hait la monarchie ; et le nom d’empereur, Cachant celui de roi, ne fait pas moins d’horreur.
Votre portrait triomphe sur ma cheminée : vous êtes adorée présentement en Provence et à Paris, à la cour et à Livry. […] Il se sentait du penchant à ces sortes de vexations ; il était éloigné de la cour et presque assuré de l’impunité. […] Bientôt une foule de violons et de hautbois, suivie des galopins de la ville, entra dans la cour. […] dis-je en moi-même, si, lorsque j’étais à la cour de Perse, je représentais ainsi, je représentais un grand sot ! […] Je trouvai dans la cour un petit chien, nommé Sultan, dont les caresses me rassurèrent.
Ceux qui la suivaient et qui avaient faveur à la cour avaient peur d’être oubliés dans la commune persécution ; ils allaient s’accuser eux-mêmes, s’ils manquaient de délateurs. […] Ligueur, frondeur, séditieux, tour à tour allié du parlement, de la cour et du peuple, il aima l’intrigue pour l’intrigue, sans avoir ni vues supérieures, ni suite dans ses desseins. […] N’espérez pas un parfait bonheur ; il n’y en a point sur la terre, et, s’il y en avait, il ne serait pas à la cour. […] Dans la vie privée, on se fait aux chagrins ; à la cour, on ne s’y habitue pas. […] Ce fut l’événement décisif de sa vie ; car son entrée dans une maison princière lui permit d’assister de près au spectacle de la comédie humaine, où figuraient les originaux de la cour et de la ville.
Habile, adroit, remuant, infatigable, mêlant les plaisirs aux affaires, homme de cour et de lettres, flatteur des souverains qu’il encensa pour assurer l’impunité à ses hardiesses, ennemi des abus plus que des vices, prêt à tout oser contre les préjugés, mais ne sachant respecter ni la religion ni les mœurs, Voltaire n’eut pas le temps de se recueillir, et risqua de propager les réformes par la licence. […] Et moi, si je ne suis pas mort absolument, je vous ferai ma cour comme je pourrai, dans les intervalles de mes anéantissements. […] Oui, la langueur d’un repos trop prolongé eût été pour lui une souffrance ; même à Ferney, il tenait une sorte de cour, dont l’animation excitait sa verve, par le désir de plaire, et d’entretenir sa renommée européenne.
Les affaires l’ennuient, la lecture sérieuse le fatigue, le service d’armée trouble ses plaisirs, l’assiduité même de la cour le gêne. […] À la comtesse de Gramont, dame du palais de la reine Marie-Thérèse La vie de cour À Versailles, 4 juillet 1695. […] Si Bourbon vous est aussi favorable qu’à lui2, je ne m’étonne pas qu’il vous fasse oublier la cour. […] Dans ce tableau de la vie de cour, on reconnaît l’auteur du Telèmaque.
La cour anglo-saxonne de Guillaume le Conquérant et de ses successeurs devient le principal foyer de ces récits empruntés, pour la plupart, aux légendes bretonnes, et connus sous le nom de Romans de la Table-Ronde 1 (1154-1183, Henri II Plantagenet). […] Les petits genres, les pièces de cour deviendront de plus en plus à la mode ; la ballade préparera les voies au sonnet. […] Le mélange d’élégance et de grossièreté que nous offre sa cour se réfléchira dans la littérature de son temps.
Pyrrhus, né à la cour de Lycomède, roi de l’île de Scyros dans la mer Egée (aujourd’hui l’Archipel), d’un mariage secret d’Achille avec Déidamie, fille de ce monarque.
En partant pour l’armée, vous avez pris la liberté de parler de votre sœur à une personne de Cour. […] Mais il remarqua dans la foule un homme grave, au maintien digne, qui ne lui avait point fait sa cour et s’était tenu à l’écart. […] Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. […] Fénelon vient d’être disgracié ; on lui a ordonné de quitter la cour et de se retirer dans son diocèse ; cet ordre lui a été donné parce qu’on a des doutes sur la pureté de sa foi. […] Quant à Fénelon, il sera heureux loin de ¡a cour, surtout s’il apprend que le prince reste vertueux ; c’est un doux souvenir qui charmera l’exil du prélat.
Il embrassa de bonne heure l’état ecclésiastique ; et après s’être fait connoître à la cour de Louis XI et de Charles VIII, il devint premier ministre de LI.
Il se fit connoître, en 1630, à la cour de France, où il vint traiter de la part du duc de Savoie.
Elle fut mariée, en 1661 à Monsieur, frère unique de Louis XIV, et mourut en 1670 à l’âge de 26 ans, regrettée de la cour et de la ville. […] Grâces, filles, selon la fable, de Jupiter et de Vénus, déesse de la beauté, et dont elles composaient la cour. […] Son livre sur les prétendus abus de la messe ayant été censuré par les théologiens catholiques, il ne voulut leur répondre que dans une conférence publique, qui se tint à Fontainebleau, en 1600, en présence de toute la cour. […] Déguisé en marchand, il reconnut, à la cour du roi Lycomède, le jeune Achille, que la déesse Thétis, sa mère, y avait envoyé sous l’habit de femme, et l’amena au camp, où il apporta en même temps les flèches d’Hercule.