Mais l'orateur puise peu dans ces sources, il tire du fond même de son sujet les argument propres à porter la persuasion dans le cœur des juges. […] Jusqu'au fond de nos cœurs notre sang s'est glacé ; Des coursiers attentifs le crin s'est hérissé. […] combien me plairait votre aspect enchanteur Si le plaisir encore était fait pour mon cœur. […] Rome, qui t'a vu naître et que ton cœur adore ! […] Sa foi le sauve du péché ; Du crime, enfant de cette vie, Jamais son cœur n'est entaché.
Ils sont sans interruption, à chaque moment, dans le même saisissement de cœur où est une mère, qui revoit son cher fils qu’elle avait cru mort ; et cette joie qui échappe bientôt à la mère, ne s’enfuit jamais du cœur de ces hommes. […] Je ne sais quoi de divin coule sans cesse au travers de leur cœur, comme un torrent de la Divinité même qui s’unit à eux : ils voient, ils goûtent qu’ils sont heureux, et sentent qu’ils le seront toujours. Ils chantent les louanges des Dieux, et ils ne font tous ensemble qu’une seule voix, une seule pensée, un seul cœur. […] Sa modération sera le plus sûr rempart de son empire : il n’aura pas besoin de garde qui veille à la porte de son Palais ; les cœurs de ses sujets entoureront son trône, et brilleront autour à la place des glaives qui le défendent. […] Je ne sais quel poison se répand dans mon cœur ; Mais jusqu’à mes remords, tout y devient fureur.
Il connaît que les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections. […] Il faut que la vue de sa croix fasse fendre nos cœurs, peut-être plus durs que les pierres. […] ils peuvent remplir ces vastes édifices, mais ils laisseront toujours votre cœur vide. […] Ciel, prépare son cœur, et le touche aujourd’hui. […] Prêtez-moi, Ladislas, le cœur avec l’oreille.
Les grandes vérités qu’elle annonce trouvaient des esprits disposés à les accueillir, et des cœurs pénétrés d’avance de leur utilité. […] Malgré le retour si désiré et si nécessaire du culte que professaient nos pères, malgré la protection éclatante solennellement accordée à la religion par un gouvernement qui en a senti le besoin et consacré le rétablissement, il faut tous les efforts du zèle le plus constant pour ramener à des principes si longtemps méconnus des cœurs emportés loin d’eux-mêmes par le torrent qui a tout entraîné, tout ravagé, et dont la désolation et la mort ont marqué le passage d’une manière si désespérante. […] L’homme qui parle est l’envoyé du ciel : la cause qu’il défend est celle de la vérité et de la vertu : ses titres, la loi de la nature empreinte dans tous les cœurs, et la loi révélée, écrite et consignée dans le dépôt des livres saints : ses clients, la nature, dont il défend les droits ; l’humanité, dont il venge l’injure ; la faiblesse, dont il protège le repos et la sûreté ; l’innocence, à laquelle il prête une voix suppliante pour désarmer la calomnie, ou des accents terribles pour l’effrayer ; l’enfance abandonnée, pour qui il cherche dans son auditoire des cœurs paternels ; la vieillesse souffrante, l’indigence timide, la grande famille de J. […] Si, comme nous nous sommes efforcés de le démontrer déjà, l’orateur est rarement pathétique, rarement très éloquent, lorsque sa langue et son cœur ne sont point d’intelligence ; et si ce principe est rigoureusement vrai, par rapport aux genres d’éloquence que nous avons examinés, à combien plus forte raison ne doit-il pas l’être pour la prédication ?
Un ami se livrera au sentiment, et laissera courir la plume : c’est au cœur seul à dicter les lettres d’amitié. […] Cicéron est admirable dans ces sortes de lettres : il s’exprime, il sollicite, il insiste avec la plus vive chaleur, et avec cette éloquence qui entraîne le cœur et la volonté de celui à qui il écrit. […] Si donc je vous parais digne de quelque éloge, pour avoir franchi les bornes de la retenue et du respect, par déférence aux ordres d’un ami, je vous supplie d’accorder à Septimius une place dans votre maison ; et croyez que vous aurez un homme de cœur et de probité. » Votre cœur doit fournir ce que vous avez à dire dans une lettre de remerciement. […] Il faut, dans ces lettres d’excuses, une manière de s’exprimer franche et naturelle, qui soit un sûr garant des sentiments du cœur. […] Si les inspirations du cœur valaient toujours celles de la raison, je romprais sans doute le silence, et je risquerais auprès de vous ces conseils, que l’amitié me suggère sur votre conduite et vos devoirs.
Et de son cœur la voix reconnaissante Bénit le ciel et rend grâce à l’amour. […] Telle est cette pensée d’Auguste, lorsque, après avoir appris la conspiration de Cinna, et résolu de punir ses ennemis, il fait taire les mouvements de son cœur qui lui conseillaient la vengeance, il s’écrie : Je suis maître de moi, comme de l’univers. Bossuet, dans l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, nous donne une grande idée du cœur de cette princesse en disant : Son grand cœur surpasse sa naissance : toute autre place qu’un trône eût été indigne d’elle. […] La vertu doit donc accompagner la noblesse ; et c’est pour cela qu’une pensée noble ne peut sortir que d’un cœur vertueux ; elle contient l’expression d’un sentiment élevé, qui saisit l’âme et lui cause en même temps un plaisir mêlé d’admiration. […] Du magnanime Henri qu’il contemple la vie ; Dès qu’il put se venger il en perdit l’envie : Inspirez à Louis cette même douceur : La plus belle victoire est de vaincre son cœur.
Un souffle les emporte ; La force la plus forte, C’est un cœur innocent ! […] Grandir en regrettant l’enfance où le cœur dort, Vieillir en regrettant la jeunesse ravie, Mourir en regrettant la vieillesse et la vie3 ! […] Qui donc t’ouvre toujours en nos cœurs presque éteints, O lumineuse fleur1, des souvenirs lointains ? […] Et comme vous brisez dans vos métamorphoses Les fils mystérieux où nos cœurs sont liés ! […] Elle a le front limpide, et le cœur satisfait.
Le roman diffère de l’histoire ; celle-ci raconte des faits véritables, l’autre vit de fictions ; mais le roman a aussi sa vérité à lui : il fait l’histoire du cœur humain. […] Les jeunes gens ne doivent pas s’étonner si on leur interdit ces frivoles et dangereuses lectures : leur cœur et leur esprit n’y peuvent rien gagner, ils ont tout à y perdre. […] La lecture des romans, même les plus innocents en apparence, peut fausser l’esprit et troubler le cœur où règnent la candeur et la simplicité de la vertu ; car ils peignent un monde idéal et factice qui diffère toujours du monde réel. […] Alors viennent les déceptions et les mécomptes ; le cœur se brise à chaque pas qu’il fait dans la vie ; tout l’ennuie, tout le dégoûte ; il ne trouve rien en harmonie avec l’idéal de ses rêves ; devant lui se creuse un abîme où trop souvent il s’engloutit. […] C’est surtout des sentiments du cœur qu’il tire ses plus grandes ressources.
Sa verve provoque sans efforts et cette hilarité bruyante dont les éclats réjouissent le cœur, et cette gaieté réfléchie qui est le sourire de l’esprit. […] vraiment, mon pauvre Sosie, A te revoir j’ai de la joie au cœur. […] Le mot cœur a ici le sens de courage. […] Il est parfois permis de faire l’éloge de son cœur. […] Voilà le trait qui porte au cœur.
M. de Sacy est un esprit attique, un causeur qui ne professe jamais et semble n’écrire que pour se satisfaire lui-même, ou quand le cœur lui en dit. […] Ces grands hommes ne dissèquent pas le cœur pour aller y chercher dans quelque coin obscur un motif honteux à une noble action. […] Après la lumière que la morale chrétienne a répandue sur les plaies de notre cœur et sur les misères de ce monde, il n’est plus possible à l’homme de s’adorer lui-même. […] C’est du trésor de leur cœur que sortent tant de généreux mouvements, tant de pures et brillantes images où sa peint leur amour du juste et du vrai. […] Ils aimaient les beaux livres, mais ils les aimaient pour les lire ; ils en paraient leurs esprits, ils en nourrissaient leur cœur.
quelle sainte jalousie leurs actions n’allument-elles pas dans son cœur ! […] Depuis dix ans je souffrais la honte, la douleur, la faim ; je nourrissais une plaie qui me dévorait ; l’espérance même était éteinte dans mon cœur. […] C’est par les passions que l’éloquence triomphe, qu’elle règne sur les cœurs. […] Ainsi, suivant saint Augustin, la prédication a trois fins : que la vérité soit connue, qu’elle soit écoutée avec plaisir, et qu’elle touche les cœurs. […] Au premier bruit d’un mal si étrange, on accourt à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le cœur de cette princesse.
Ce remède, pour guérir les cœurs, est préférable aux eaux qui ne guérissent que le corps. […] Unissez votre cœur au sien. […] D’ailleurs, quand le cœur est malade, tout le corps en souffre. […] C’est une de ces formules définitives qu’il faut savoir par cœur. […] Dieu veuille mettre au fond de votre cœur blessé sa consolation !
Ainsi s’opère graduellement la persuasion, à mesure que les cœurs sont plus fortement touchés. […] Elle dénote, de la part de l’écrivain, un tact qui trouve sa mesure dans l’étude approfondie du cœur. […] Quel est le cœur où prétendent mes vœux ? […] À quoi ne pousses tu pas le cœur des humains, sacrée soif de l’or ? […] Puissent ces grands modèles revivre en vous par l’imitation plus encore que par le cœur !
Le sentiment vrai est celui qui n’est pas contrefait et affecté, mais qui part du cœur, s’adresse au cœur et touche le cœur. […] — Et cette voix de la foule réjouira le cœur de sa mère. […] je n’en puis plus ; le pauvre cœur me faut. […] L’oreille, d’après Quintilien, est le vestibule du cœur. […] Elles doivent être écrites sous la dictée du cœur, pourvu toutefois que le cœur ne nourrisse que des sentiments louables.
de quels soucis cuisans n’agite-t-elle pas le cœur des mortels ! […] Qui couvent sourdement dans l’abîme des cœurs. […] Le cœur est partagé entre ces deux personnages. […] Le monologue doit être un combat du cœur. […] que ce cœur est double et sait bien l’art de feindre !
Elle fut digne d’avoir un talent égal à son cœur. […] Elle eut l’âme triste ainsi que son frère, mais cette mélancolie n’avait rien d’énervant ; le courage fut ici du côté de la faiblesse, et ces soupirs d’un cœur mystique se concilient avec un bon sens prudent qui sut prendre pied sur terre, tout en ayant les yeux fixés vers la patrie de l’idéal. […] qu’il est triste de voir des vivants, d’entrer en conversation, de revoir le cours ordinaire des choses, quand tout est changé au cœur ! […] le cœur voudrait tant immortaliser ce qu’il aime ! […] Mon ami, je suis ce fraisier en rapport avec la terre, avec l’air, avec le ciel, avec les oiseaux, avec tant de choses visibles et invisibles que je n’aurais jamais fini si je me mettais à me décrire, sans compter ce qui vit aux replis du cœur, comme ces insectes qui logent dans l’épaisseur d’une feuille.
Les modernes ont déplacé la base de l’intérêt tragique ; au lieu de le laisser dans le ciel, ils l’ont mis sur la terre, jans le cœur de l’homme lui-même : ils ont fondé leur drame sur l’antagonisme des passions ; c’est le devoir aux prises avec les penchants du cœur, qui amène les situations pathétiques et tragiques. […] Le théâtre moderne, fondé sur le choc des passions du cœur, a donc l’avantage d’être plus moral, plus fécond et plus varié en ressources. […] Voilà, certes, pour le théâtre, une source intarissable d’émotions : si le poète sait peindre les passions avec vérité, et parler le langage de la nature-, il est sûr, en tous temps et en tous lieux, de remuer les cœurs. […] Les figures qu’on aime à y voir sont celles qui conviennent à la passion véhémente, aux mouvements pathétiques du cœur. […] Le poète comique n’est pas toujours un homme gai ; c’est souvent, comme Molière, un philosophe sérieux et observateur, qui connait à fond le cœur humain et la société, qui en saisit les côtés faibles et les traduit sur la scène avec génie ou avec esprit.
Une poésie sombre colore ce pamphlet inspiré par un cœur courroucé, qui voit dans tout abus un crime, dans tout adversaire un ennemi (1832). […] Enfin l’un d’eux dit aux autres : « Mes frères, prions notre Père qui est dans les cieux ; peut-être qu’il aura pitié de nous dans cette détresse. » Et cette parole fut écoutée, et ils prièrent de cœur le Père qui est dans les cieux1. […] Nous pensons qu’il immole tous ses plaisirs, tous les avantages de ce monde ; mais qu’un rayon divin descend dans son cœur, pour lui causer un genre de félicité qui ne ressemble pas plus à ce que nous revêtons de ce nom, que l’immortalité à la vie. […] Elle me brise le cœur. […] Et quand après cela j’arrête mes regards sur cette immense éternité, fixe, immobile, vaste comme mon cœur, inépuisable comme ses désirs, je voudrais m’élancer dans ses profondeurs.
… La voilà, malgré son grand cœur, cette princesse si admirable et si chérie ! […] C’est là, dans ces constructions irrégulières se trahit l’essor spontané d’une âme et d’un cœur. […] Le cœur de la reine avait été déposé dans l’église des religieuses de Chaillot, où parlait Bossuet. […] Puisse Votre Majesté avoir le moyen d’assouvir son cœur de ce plaisir vraiment chrétien et vraiment royal ! […] Ces mouvements partent du cœur.
En purifiant l’air et attendrissant les cœurs, il contribua aussi, malgré ses défauts, à provoquer une renaissance poétique. […] Ses beaux yeux étaient fermés, ses pieds modestes étaient joints, et ses mains d’albâtre pressaient sur son cœur un crucifix d’ébène ; le scapulaire de ses vœux était passé à son cou. […] Toutefois, Dieu qui voyait que mon cœur ne marchait point dans les voies iniques de l’ambition, ni dans les abominations de l’or, a bien su trouver l’endroit où il le fallait frapper, puisque c’était lui qui avait pétri l’argile, et qu’il connaissait le fort et le faible de son ouvrage. […] ou bien cette lie est-elle tout notre cœur et notre tristesse vient-elle seulement de l’inexécution de nos vœux injustes et de la soif inassouvie des plaisirs vulgaires ? […] Contemplez-le quelque temps, et la paix, une sorte de recueillement dans la nature, une perspective bien graduée, vous gagneront le cœur peu à peu, et donneront pour vous à cette petite composition un charme pénétrant.