Il ne suffit pas de nous présenter des violettes et des roses, des oiseaux, des ruisseaux, des zéphyrs et tous les lieux communs que tant d’auteurs ramènent sans cesse dans leurs insipides pastorales. […] C’est ainsi que l’idylle, telle que nous l’entendons aujourd’hui, sans cesser d’être simple, doit être noble et élégante : Telle, aimable en son air, mais humble dans son style, Doit éclater sans pompe une élégante idylle.
Sans cesser d’être juste et bon, le goût peut donc s’exercer sur une grande variété d’objets. […] Aucun effort de génie n’est capable de soutenir l’âme à une hauteur si fort au-dessus de sa situation ordinaire, vers laquelle elle tend sans cesse à retomber. […] C’est ainsi qu’il emploie sans cesse des circonlocutions, et une foule de mots et de phrases pour décrire ce qu’un seul mot ou une seule phrase exprimeraient bien mieux. […] Car, en supposant que les mots soient sonores et bien choisis, s’ils sont mal arrangés, la phrase cessera d’être harmonieuse. […] L’oreille, sans cesse frappée de la même mélodie, s’en fatiguerait bientôt.
Utilitas rei publicæ, c’est-à-dire l’honneur et la puissance de Rome, romanam condere gentem, sa domination sans cesse grandissante, voilà la seule préoccupation de tout bon citoyen. […] Stoïcien (disciple de Cornutus), il revendique, dans une poésie mâle et austère, les droits de la vertu contre l’envahissement d’une corruption qui va sans cesse grandissant. […] Il ne cessa, pendant ce temps, de continuer ses poésies ; les Tristes sont une sorte de complainte sur ses malheurs et ses souffrances qu’il envoie à sa femme ou à ses amis. […] J’ai vécu tour à tour de la vie de ses héros ; j’étais Achille, Patrocle, Ajax, Agamemnon ; je me passionnais pour les Grecs, dans la lutte sans cesse renaissante qu’ils soutenaient contre Hector et les Troyens. […] Quant à moi, j’avais trouvé place au parterre ; et, si j’étais en état de bien voir et de bien entendre, je ne laissais pas que d’être fort incommodé par la presse qui se faisait sans cesse autour de nous.
La grâce a donc un caractère plus instinctif, plus naïf que l’élégance, l’élégance s’apprend mieux que la grâce ; celle-ci provient plutôt de la nature, l’autre de l’art ; au physique, on dira un costume élégant, et une tournure gracieuse ; les enfants en général sont gracieux, ils cessent de l’être quand ils deviennent élégants. […] « J’ai ri, me voilà désarmé, » est un mot qui revient sans cesse.
Si nous avons à décrire les phénomènes de la nature, les splendeurs du soleil à son lever ou à son coucher, la lumière se jouant en mille nuances autour de notre globe, le calme d’une belle nuit, un orage, la mer et ses mille aspects merveilleux, la campagne et ses charmes enivrants ; si nous voulons peindre l’homme et la société avec les vertus, les passions ou les travers qui nous présentent sans cesse un drame ou une comédie vivante, il vaut mieux interroger notre mémoire et nos impressions que les livres ; nos compositions auront une couleur plus vraie, nous y ferons circuler davantage la chaleur et la vie. […] Il peut y avoir diversité dans le goût sans qu’il soit mauvais : ce qui dépend d’une faculté aussi mobile que le sentiment ne peut être soumis à une règle absolue, mathématique ; la beauté peut revêtir différents aspects, sans cesser d’être la beauté ; on ne la confondra jamais avec la laideur.
Du sort qui m’a fait naître, La rigoureuse loi Veut que je cesse d’être Dès qu’on parle de moi. […] Mais mon destin me défend de paraître : Car l’instant où je vois le jour Est l’instant où je cesse d’être.
Je demandai la liberté d’être seule ; on me mena dans la chambre de madame du Housset, on me fit du feu ; Agnès me regardait sans me parler, c’était notre marché1 ; j’y passai jusqu’à cinq heures sans cesser de sangloter : toutes mes pensées me faisaient mourir. […] On crie, on pleure ; M. d’Hamilton fait cesser ce bruit, et ôter le petit d’Elbeuf, qui s’était jeté sur le corps, qui ne voulait pas le quitter, et se pâmait de crier.
Dans les palais de Versailles, au milieu des fêtes triomphales de Louis XIV, ces accents de la muse hébraïque, ces graves enseignements de la religion retentissaient avec plus de terreur ; et lorsqu’une reine malheureuse, une princesse parée de jeunesse et de beauté, un héros longtemps vainqueur, un ministre vieilli dans l’égoïsme du pouvoir2, avaient cessé de vivre, ce mélange de splendeur et de néant, cette magnificence si triste, cette pompe si vaine consternaient les âmes avant même que l’orateur eût parlé. […] Ce n’est pas lui, homme d’esprit autant que de talent, qui méconnaîtrait tout ce qu’il y a de création littéraire dans le genre de comédie dont vous renouvelez sans cesse les intentions ou la forme.
Tremblants sans cesse, regardant chaque nuit comme la dernière, chaque jour comme celui de notre supplice ; fuyant dans le désert, en proie aux bêtes féroces ; cachés dans les cavernes, dans les creux des rochers, nous donnons au reste du monde l’exemple le plus funeste. […] Mais cette foule d’hommes libres et d’esclaves qui l’environnent ; tous ces yeux attachés sur lui pour veiller sans cesse à sa sûreté ; tant de bras toujours prêts à s’employer à sa défense, espérez-vous qu’ils demeurent glacés et immobiles, au moment où vous vous porterez à cet excès de fureur ? […] Il pensait que cette réclamation seule éloignerait de lui les fouets et les tortures ; mais loin d’obtenir sa délivrance et de l’affranchir du supplice, lors même qu’il répétait sans cesse et faisait tristement retentir le nom de Citoyen romain, une croix infâme était dressée pour ce malheureux, qui n’avait jamais vu une puissance si tyrannique. […] J’entre : le peuple fuit, le sacrifice cesse. […] Votre envoyé paraît, s’écrie… un peuple immense Proclamant avec lui votre auguste clémence, Auprès de l’échafaud soudain s’est élancé… Mais il n’était plus temps… les chants avaient cessé.
Tel paraît à nos yeux le plumage du paon, lorsqu’il se promène paisible et seul dans un beau jour de printemps ; mais si sa femelle vient tout à coup à paraître, si les feux, de l’amour, se joignant aux secrètes influences de la saison, le tirent de son repos, lui inspirent une nouvelle ardeur et de nouveaux désirs, alors toutes ses beautés se multiplient, ses yeux s’animent et prennent de l’expression, son aigrette s’agite sur sa tête et annonce l’émotion intérieure ; les longues plumes de sa queue déploient en se relevant leurs richesses éblouissants ; sa tête et son cou, se renversant noblement en arrière, se dessinent avec grâce sur ce fond radieux, où la lumière du soleil se joue en mille manières, se perd et se reproduit sans cesse, et semble prendre un nouvel éclat plus doux et plus moelleux, de nouvelles couleurs plus variées et plus harmonieuses ; chaque mouvement de l’oiseau produit des milliers de nuances nouvelles, des gerbes de reflets ondoyants et fugitifs, sans cesse remplacés par d’autres reflets et d’autres nuances toujours diverses et toujours admirables. […] Mémoire précieuse du cœur, céleste reconnaissance, c’est par toi que les amitiés se perpétuent, que la pauvreté cesse d’être envieuse, et qu’un noble dévouement vient habiter le sein du mortel dont un bras secourable a relevé la misère ! […] N’avez-vous pas dans vos besoins sans cesse renaissants, assez d’ennemis conjurés contre vous, sans faire une ligue avec eux ?
Il ne décesse de parler pour Il ne cesse de parler.
« Des âmes sans cesse nourries de gloire et de vertus, dit Marmontel, doivent nécessairement avoir une façon de s’exprimer analogue à l’élévation de leurs pensées. […] « Une fatale révolution, une rapidité que rien n’arrête, entraîne tout dans les abîmes de l’éternité ; les siècles, les générations, les empires, tout va se perdre dans ce gouffre ; tout y entre et rien n’en sort : nos ancêtres nous en ont frayé le chemin et nous allons le frayer dans un moment à ceux qui viennent après nous : ainsi les âges se renouvellent, ainsi la figure du monde change sans cesse : ainsi les morts et les vivants se succèdent et se remplacent continuellement : rien ne demeure, tout s’use, tout s’éteint.
Il suffit parfois, pour amener la conviction, de reproduire toujours les mêmes preuves ; pour entraîner dans notre sentiment, d’appuyer sans cesse sur les mêmes idées et les mêmes expressions. […] « Mon père, dit Nieomède, pourra faire taire la nature dans son cœur, mais mes conquêtes parleront, elles parleront toujours, sans cesse ; quelque chose qui arrive, celles-là du moins ne se tairont pas. » Je ne vois là qu’un pléonasme de bon aloi.
« Quel sera le crime de l’homme du roi, qui, trompé dès le début de son expédition, frustré de la moitié des forces qu’on s’était engagé à lui fournir, enchaîné bientôt par une puissance absolue, dépourvu de tous moyens, sans vivres, sans argent, sans vaisseaux, sans soldats, traversé par mille obstacles, oublié de sa cour, tandis que les ennemis recevaient des renforts multipliés de la leur ; malgré l’excessive infériorité de ses forces, malgré l’esprit de sédition et de vertige répandu dans une armée qui n’a ni solde, ni nourriture ; malgré la désertion journalière et la défection totale de cette armée sans cesse quittant ses drapeaux pour aller joindre l’ennemi, trouve moyen de faire la guerre pendant trois ans sans interruption ; prend dix places, en manque une, et la manque parce que son escadre l’abandonne et laisse la mer libre à l’escadre ennemie ; gagne dix batailles, en perd une, et la perd, parce qu’une partie de ses troupes disparaît au commencement de l’action, et le laisse sur le champ de bataille, au moment où il fond sur l’ennemi ; dispute le terrain pied à pied ; lorsqu’il ne peut plus se défendre, tient pendant cinq mois en échec des forces vingt fois supérieures aux siennes ; et après avoir épuisé toutes les ressources que son zèle et son imagination pouvaient lui suggérer, après avoir payé et nourri de son argent le peu de troupes qui lui restait, est enfin obligé de rendre une ville2 bloquée par terre et par mer, une ville prise par la famine, où il ne restait pas un grain de riz, où l’on avait mangé les arbres et le cuir, sans autre défense, en un mot, que quelques canonniers, et une poignée de soldats, qui n’avaient plus la force de remuer un canon, même pas celle de se trainer jusqu’aux remparts. […] « Que cet homme, dominé naturellement par un tempérament vif, emporté par l’excès de son zèle, aigri par les contradictions sans cesse renaissantes, poussé par l’indignation que devaient exciter tant de crimes réunis, se soit laissé aller à des plaintes amères et à des reproches violents ; qu’il ait fait entendre, qu’il ait fait tonner dans toute sa force la voix de cette vérité toujours si effrayante pour les coupables ; qu’il les ait accablés de menaces dont malheureusement il n’a jamais exécuté aucune ; que parmi ces coupables, quelques-uns l’nient été moins, en effet, qu’ils ne lui ont paru l’être ; qu’accoutumé à se voir trompé de toutes parts, à rencontrer partout l’hypocrisie et la scélératesse, il en était presque venu au point de ne pas croire à la vertu dans ces affreux climats ; qu’il ait confondu le citoyen indolent et incapable avec le citoyen perfide et dangereux ; qu’il n’ait pas toujours eu assez de patience avec l’un, assez de dissimulation avec l’autre : qu’il ait été ou trop prompt ou trop franc dans quelques-uns de ses jugements, ou trop indiscret ou trop dur dans quelques-unes de ses expressions ; que dans ces instants de trouble et d’amertume où tout conspirait à le plonger, il lui ait échappé quelque démarche imprudente dont il n’est jamais résulté de préjudice public, quelque résolution désespérée qui n’a jamais eu d’effet ; qu’enfin, il faille dire de lui, si l’on veut, ce que Tite-Live disait du grand Camille : Que les génies les plus supérieurs, que les plus grands hommes savent mieux vaincre que gouverner, était-ce donc là de quoi le condamner à perdre la tête sur un échafaud ?
Et faudra-t-il sans cesse essuyer des querelles ? […] Ajoutez que la profusion des faveurs dont il ne cessa d’être comblé par la cour formait un contraste assez choquant avec le discrédit où il tomba auprès du public vers la fin de sa vie.
Se disait, en langue de fanconnerie, de l’oiseau de proie, qui, attaché à une perche, s’y démène sans cesse. […] S’y exerce sans cesse.
L’orateur cesse d’être quelque chose dès qu’il fait penser à lui. […] Quand on lit les Catilinaires, sans cesse on applique à Cicéron ce qu’il a dit de Démosthène (Orat. […] La force qu’ont les corps de se rétablir dans leur premier état dès qu’une force plus grande cesse de les fléchir ou de les comprimer. […] Cessez à présent d’être leurs mères pour devenir leurs juges ; leur vie et leur mort sont entre vos mains. […] La clarté est l’apanage de notre langue, en ce sens qu’un écrivain français ne doit jamais perdre la clarté de vue, comme étant prête à lui échapper sans cesse.
Par elles il ouvrit à l’art des voies nouvelles, il le porta jusqu’à ses dernières limites ; et, comme s’il n’eût cessé d’acquérir des forces, loin que son génie ait connu la décadence, il termina, heureuse et rare exception, par son chef-d’œuvre, qu’une admiration unanime a proclamé le chef-d’œuvre de l’esprit humain. […] Que sans cesse nos cœurs, loin du sentier des vices, Suivent tes volontés.
Pour réussir dans l’invention, il faut se tracer un plan où ne doivent entrer que les premières vues et les principales idées ; c’est en marquant leur place sur ce plan, qu’un sujet sera circonscrit et que l’on en connaîtra l’étendue ; c’est en se rappelant sans cesse ces premiers linéaments, qu’on déterminera les justes intervalles qui séparent les idées accessoires et moyennes qui serviront à les remplir. […] Un tel cynisme révolta les hommes de goût, et le scandale fut tel que les journaux qui en général ne se piquent pas de bonne littérature, et qui étaient d’ailleurs presque tous aussi coupables eux-mêmes, s’écrièrent qu’il fallait faire cesser par la force cette dégoûtante manière de penser et d’écrire ; que, sans cette précaution, la littérature française serait marquée aux yeux du monde entier d’un éternel déshonneur.
Souvenirs d’enfance Pourquoi devant mes yeux revenez-vous sans cesse, O jours de mon enfance et de mon allégresse ? […] Et la face des eaux, et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S’iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes Prendra sans cesse aux monts le flot qu’il donne aux mers.