Chacun trouve en soi la source de sa douleur, et rouvre lui-même sa plaie ; et le cœur, pour être touché, n’a pas besoin que l’imagination soit émue. […] La Religion avait encore besoin de son secours ; mais il avait consumé sa vie à travailler pour elle, et il était temps qu’il reçût la récompense de ses travaux.
presque sans art, l’esprit clairvoyant que j’imagine n’a qu’à céder à ce besoin de conter qui souvent s’empare de nous, et nous entraîne à rapporter aux autres les événements qui nous ont touchés, et il pourra enfanter des chefs-d’œuvre. […] Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française.
L’homme n’est pas si accessible à la passion qu’il n’ait besoin d’être préparé à la recevoir. […] Les qualités essentielles d’une lettre, il est à peine besoin de le dire, sont la sincérité, l’urbanité, la discrétion, qui ne sont pas des qualités littéraires et sur lesquelles nous n’insistons point. […] Nos ancêtres l’avaient laissée si pauvre et si nue, qu’elle avait besoin des ornements, et, pour ainsi parler, des plumes d’autrui. […] J’avais besoin de soulager mon cœur par ces réflexions, que j’ai étendues plus que je ne l’aurais cru. […] Ai-je besoin de vous dire, Monseigneur, que vos projets ont été approuvés à l’unanimité ?
Mais plus le besoin multiplia et par là même facilita le travail, tant intellectuel que matériel, plus les langues se perfectionnèrent avec la civilisation. […] Elles sont fondées, nous l’avons dit aussi, sur des qualités ou des besoins de notre nature, penchant à l’imitation, association d’idées, imagination, passion, etc. ; leurs avantages, sous ce rapport, sont incontestables.
on nous ruine en fêtes : L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Le financier, riant de sa naïveté3, Lui dit : « Je veux vous mettre aujourd’hui sur le trône Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin, Pour vous en servir au besoin. » Le savetier crut voir tout l’argent que la terre Avait, depuis plus de cent ans, Produit pour l’usage des gens. […] La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin ; Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire.
Sans doute, il portait sur les droits et les intérêts de l’Angleterre un jugement bien moins pur, bien moins juste que Falkland et Hampden1 ; cependant il ne faut pas croire que tout fût erreur dans sa pensée politique : bien des choses, et de très-importantes, le frappaient, qui échappaient à ses rivaux ; il connaissait des besoins publics, des conditions de liberté publique dont Hollis et Pym2 avaient tort de ne point tenir compte ; il prévoyait, au train de la révolution, mille conséquences dont ils ne voulaient pas plus que lui, mais qu’ils ne savaient point démêler. […] Je comprends que Hampden l’ait condamné ; je ne comprends pas que l’histoire, en le chargeant de ce qui fit sa ruine, ne prenne pas plaisir à lui rendre ce qui faisait sa grandeur ; et pour mon compte, je suis sûr qu’en assistant à sa glorieuse défense, à son tranquille départ pour l’échafaud, en le voyant ne baisser la tête que pour recevoir sur son passage la bénédiction d’un vieil ami de prison, j’aurais senti le besoin de lui tendre la main, de serrer la sienne, et, au dernier moment, de sympathiser avec ce grand cœur.
Elle se fait elle-même son style et sa langue ; comme Bossuet, elle trouve au besoin des locutions hardies, des mots énergiques, des tournures neuves et pittoresques. […] L’instruction que nous donnent nos travaux littéraires est comme un fonds de réserve dont nous faisons au besoin l’application ; mais c’est seulement dans nos relations avec le monde que nous pouvons puiser l’esprit de conduite, le tact des convenances, enfin ce vernis de politesse et de bon ton qui est l’expression de la bonne compagnie. […] J’apprends, Monsieur le Maréchal, la perte que vous venez de faire (de madame de Villeroi, sa sœur), et ce moment est de ceux où j’ai le plus de regret de n’être pas auprès de vous : car la joie se suffit à elle-même ; mais la tristesse a besoin de s’épancher, et l’amitié est bien plus précieuse dans la peine que dans le plaisir. […] N’oubliez point vos études, et cultivez continuellement votre mémoire, qui a grand besoin d’être exercée. […] pour tenir ma promesse, je n’ai besoin que de penser à cinq cents lieues qui nous séparent ; deux longues, longues années écoulées sans nous voir, et combien encore à passer de la même manière !
C’est le besoin qui l’a fait naître par l’effet nécessaire de la pauvreté du langage à son origine. […] C’est par le besoin qu’on s’est servi d’abord du style figuré ; mais c’est par goût qu’on en a conservé l’usage. » Nous diviserons les figures en six classes : 1° Les figures de grammaire ; 2° Les tropes ; 3° Les figures de mouvement ; 4° Les figures de suspension ; 5° Les figures de symétrie ; 6° Les figures passionnées. […] 1° Ellipse L’Ellipse supprime des mots dont la construction grammaticale a besoin, afin d’ajouter à la concision sans nuire à la clarté. […] Existence de Dieu Qu’est-il besoin de nouvelles recherches et de spéculations pénibles pour connaître ce qu’est Dieu ? […] Les Mœurs de Sybaris On ne met point dans cette ville de différence entre les voluptés et les besoins ; on bannit tous les arts qui pourraient troubler un sommeil tranquille ; on donne des prix, aux dépens du public, à ceux qui peuvent découvrir îles voluptés nouvelles.
Nous supposons bien, en effet, sans qu’il soit besoin de le dire, que la chaise de Milon ne stationnait pas, avec sa femme, à la porte du sénat ; qu’il dut rentrer chez lui, quitter son costume de sénateur pour prendre la calige et le manteau de voyage ; et la petite épigramme contre les dames qui se font attendre nous semble assez mal séante devant un tribunal où siégeait Caton. […] Ai-je besoin d’ajouter que, dans certains écrits, dans ceux surtout qui appartiennent au genre démonstratif, à la louange ou au blâme, dans la plupart des oraisons funèbres, par exemple, les faits se présentent en si grand nombre, que, pour éviter la monotonie, l’écrivain, au lieu de les faire succéder l’un à l’autre, doit les entremêler avec les développements de la thèse ?
Ce qui prouve que la rime est un besoin de l’oreille, c’est qu’on la retrouve partout, chez les Chinois, les Indiens, les Arabes, et dans toutes les langues modernes. […] On peut écrire au besoin grâce et grâces, jusque et jusques, guère et guères, certe et certes, encore et encor ; Zéphyr et Zéphyre, Athène et Athènes, Charle et Charles, Londre et Londres, etc.
Tous les genres de discours n’ont pas également besoin de preuves : on n’en fait pas usage dans ceux qui ont pour objet des remerciements, des félicitations ou des condoléances ; tandis que l’oraison et le plaidoyer en font grandement usage. […] En résumé, l’ordonnance naturelle du discours demande : 1° Que l’auteur commence par un exorde qui lui concilié la bienveillance et l’attention des auditeurs ; 2° Qu’il expose ce sujet d’une manière claire et brève ; 3° Qu’il raconte le fait principal et les détails avec vérité, et en l’embellissant des ornements du style ; 4° Qu’il confirme, par de bonnes et solides preuves, tout ce qu’il a avancé ; 5° Qu’il réfute tous les arguments qu’on peut lui opposer ; qu’il éclaircisse les difficultés principales qu’on peut lui faire ; 6° Qu’il termine son discours par une péroraison, qui puisse allumer ou éteindre les passions selon le besoin.
Est-il besoin de faire observer que ce mot n’a pas ici le même sens qu’au chapitre xxiv ?
On n’a pas besoin d’être éloquent pour comprendre ce qu’il y a de beau dans les meilleurs discours de Bossuet. […] Ce n’est pas assez que l’idée ait besoin d’être embellie, il faut qu’elle mérite de l’être. […] Le nombre de ces personnages est déterminé par le besoin de l’action et par la vraisemblance. […] Il a besoin de cet appui pour révéler les causes surnaturelles des événements et pour célébrer dignement une grande entreprise. […] Lorsqu’il fait des descriptions, il a besoin plus que jamais de choix et de vivacité dans les couleurs, d’harmonie et de rapidité dans le style.
Le seul Philoctète est dans la nature, parce que les suites de l’injure cruelle qu’il a éprouvée, l’ont livré à toutes les horreurs de la souffrance et du besoin, et qu’il n’y a plus alors d’expressions trop fortes pour suffire à l’explosion d’une haine aussi profonde, d’une rage si longtemps concentrée. […] Ce n’est point assez, pour se placer au rang des modèles, d’ouvrir une route nouvelle ; il faut voir où cette route peut conduire les imitateurs tentés de la suivre : il ne suffit pas de créer un nouveau genre, il faut examiner si ce genre nouveau est une richesse littéraire de plus : c’est peu enfin d’introduire dans le style, des formes qu’il ne connaissait pas, et dont Fénelon, Voltaire, Buffon et Rousseau n’ont pas eu besoin pour assurer à notre langue l’empire qu’elle exercera à jamais sur toutes les langues modernes ; sans quoi l’on appauvrit la langue, au lieu de l’enrichir. […] Ses fréquents jeux de mots, ses équivoques, l’emploi ridiculement affecté des termes techniques ; l’habitude qu’il s’était faite de créer au besoin des mots, et de les emprunter tantôt du grec ou de l’hébreu, tantôt du latin ou de l’italien, hérissent son style de difficultés, qui arrêtent à chaque pas les Anglais eux-mêmes.
Dimanche. — Il n’est pas besoin, Monsieur, et je n’ai qu’un mot à vous dire. […] J’ai du bien assez pour ma fille ; je n’ai besoin que d’honneurs, et je la veux faire marquise. […] Vous y viendrez vous-même, riche impitoyable, aux jours de besoin et d’angoisse. […] Ils avaient besoin l’un de l’autre pour approfondir et pour s’assurer que tout était vu dans un sujet. […] Ce peu, qui était beaucoup par rapport au bien du donateur, était beaucoup aussi par rapport aux besoins et aux désirs du donataire.
C’est, d’après un illustre écrivain, un sentiment de tristesse vague, plus vaste dans son objet que les autres sentiments, et faisant une impression d’autant plus profonde, qu’il répond mieux, par ce qu’il a de vague, au besoin d’infini qui fait le fond de notre être. […] S’enivrer de louanges est une façon de parler familière ; mais si l’on suit l’image, et que l’on dise : Un roi s’enivre des louanges que lui versent les flatteurs, ou que les flatteurs lui font respirer, on a besoin de réflexion pour voir l’accord de ces images, parce que le terme moyen est sous-entendu. […] Si l’objet de l’idée est de ceux que l’imagination saisit et retrace aisément et sans confusion, il n’a besoin pour la frapper que de son expression naturelle, et le coloris étranger de l’image n’est plus que de décoration. […] Ce n’est pas assez que l’idée ait besoin d’être embellie, il faut qu’elle mérite de l’être.
Mais il a besoin d’un ferme appui pour ne pas tomber, d’un guide sûr et fidèle pour ne pas s’égarer. […] Les endroits (et c’est assurément le plus grand nombre) où règne cette éloquence acquise par l’étude, sont comme ces objets, dont la beauté naturelle a eu besoin d’être relevée par des ornements artificiels.
Enfin, que ce soit Horace ou tout autre, quel que soit l’auteur qu’on préfère et qui nous rende nos propres pensées en toute richesse et maturité, on va demander alors à quelqu’un de ces bons et antiques esprits un entretien de tous les instants, une amitié qui ne trompe pas, qui ne saurait nous manquer, et cette impression habituelle de sérénité et d’aménité qui nous réconcilie, nous en avons souvent besoin, avec les hommes et avec nous-mêmes1. […] Il est besoin auparavant de se recueillir, de s’isoler de la vie qui fait bruit et de lui fermer la porte, de faire comme on faisait autrefois quand on voulait s’approcher des mystères, de prendre toute une semaine de retraite, de demi-ombre et de silence, de mettre son esprit au régime des ablutions et de le sevrer de la nourriture moderne.
Cette réimpression, pour mieux répondre aux besoins des études, a dû être faite en deux volumes séparés, l’un comprenant le texte grec avec le commentaire, l’autre la traduction française.
L’utilité : elle consiste dans des instructions salutaires, relatives à nos besoins et à notre bonheur. 6º.