C’est en quoi consistent le grand art de l’écrivain, et la grande difficulté d’une description sublime.
Il est probable que ces noms ont été en grande partie déterminés par ce penchant à l’imitation, à l’observation des rapports et des similitudes, qu’Aristote proclame le père des arts, et par cette liaison des idées, ce réveil de l’une par l’autre, qui est aussi un des éléments de notre nature intellectuelle.
N’y épargnez rien, grande reine : employez-y l’or et tout l’art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et sur vos lambris ; tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes ; épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et, après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu’un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par le péage de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison pour l’embellir et la rendre plus digne de lui et de sa fortune.
(Art poétique.)
C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » Le goût des spéculations générales, la profondeur et la gravité des maximes, des vues supérieures, des leçons éloquentes sur la part qui revient à chacun dans la bonne ou la mauvaise fortune des sociétés, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole.
., Art poét.
Boilear, Art poét.
Romains, croyez-en un vieillard qui, depuis quatre-vingts ans, étudie la vertu et cherche à la pratiquer : la philosophie est l’art d’éclairer les hommes pour les rendre meilleurs ; c’est la morale universelle des peuples et des rois, fondée sur la nature et sur l’ordre éternel.
Tendre, enjouée, rêveuse, malicieuse, compatisssante, pathétique et parfois sublime, sans y penser, elle est aussi prompte au sourire qu’aux larmes, elle raille sans amertume, elle badine sans licence comme sans pruderie, elle prend le ton des sujets les plus divers avec une souplesse qui ravit, et un abandon qui défie l’art le plus accompli.
Talent souple et fertile qui suffit à tout avec de l’esprit, il mêla au sel gaulois du vieux temps les goûts de son siècle, l’à-propos et l’art d’exciter les passions en les amusant ; il est le plus remuant des Parisiens, le Gil Blas de l’époque encyclopédique.
D’abord, il suffisait que l’épigramme fût courte, d’un sens clair et juste ; peu à peu, on y mit plus d’art et de finesse, et on chercha à en aiguiser la pointe.
Le régime est simple, quand il y a un rapport direct entre le mot régi, et le mot régissant : il n’est jamais précédé d’aucune préposition exprimée ou sous-entendue : = Cultivons les arts, et lisons les beaux ouvrages. Ici l’action de cultiver, et celle de lire se rapportent ou se terminent directement aux arts et aux beaux ouvrages. […] Tout et rien, placés après plusieurs substantifs, même pluriels, veulent le verbe au singulier : = les meubles les plus précieux, les livres les plus rares, les plus beaux chef-d’œuvres des arts, tout fut la proie du vainqueur : = les pleurs des enfants, les supplications des vieillards, les gémissements des femmes, rien ne put arrêter sa barbare furie.
Il ira, cet ignorant dans l’art de bien dire, avec cette locution2 rude, avec cette phrase qui sent l’étranger, il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs, et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d’églises que Platon n’y a gagné de disciples par cette éloquence qu’on a crue divine. […] (Art poétique, les âges de la vie.)
L’exposition et l’invocation, puisées dans la nature, deviennent donc, à l’aide de l’art, des moyens d’assurer une bienveillance attentive au poëte si modeste, au sujet si intéressant.
A certaine mesure basse2, on la peult juger par les preceptes et par art ; mais la bonne, la supreme, la divine, est au dessus des regles et de la raison.
Tendre, enjouée, rêveuse, malicieuse, compatissante, pathétique et parfois sublime sans y penser, elle est aussi prompte au sourire qu’aux larmes, elle raille sans amertume, elle badine sans licence comme sans pruderie, elle prend le ton des sujets les plus divers avec une souplesse qui ravit, et un abandon qui défie l’art le plus accompli.
Voltaire, qui écrivait dans un temps et chez un peuple observateur bien plus scrupuleux des bienséances, n’a pas craint de comparer, dans sa Henriade, les troupes françaises à une meute de chiens : sûr de la justesse de la comparaison et du rapport vrai des idées, il ne restait plus qu’à ennoblir les détails par la richesse et l’harmonie de la diction ; et c’est l’art des grands poètes.
Toutes les nuances s’accordent avec un art prodigieux dans cette épopée en prose dont le style nous enchante par sa dextérité, sa souplesse et son élégante harmonie.
Aux fêtes brillantes du paganisme, aux gracieuses images d’une mythologie enchanteresse, à la commode licence de la morale philosophique, à toutes les séductions des arts et des plaisirs, il oppose les pompes de la douleur, de graves et lugubres cérémonies, les pleurs de la pénitence, des menaces terribles, de redoutables mystères, le faste effrayant de la pauvreté, le sac, la cendre et tous les symboles d’un dépouillement absolu et d’une consternation profonde ; car c’est là tout ce que l’univers païen aperçut d’abord dans le Christianisme.
On disait les travaux de Mars pour les travaux de la guerre, les Muses pour les beaux arts. […] Les antithèses employées avec goût plaisent infiniment dans les ouvrages d’esprit ; elles y font à peu près le même effet que dans la peinture les ombres et les couleurs qu’un peintre habile sait disposer convenablement, ou dans la musique les voix hautes et basses qui, en se combinant avec art, forment une délicieuse harmonie. […] Doctor (de docere), maître qui enseigne un art, une science. […] Fulgere est plus l’effet de l’art, et splendere l’effet de la nature. — Lucere, luire, produire de la lumière.