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66. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Bossuet avait ainsi conçu ce sublime dessein54. […] Nous avons cependant, dans ce genre, deux auteurs originaux, et tous les deux d’un grand mérite, quoiqu’ils aient rédigé leurs ouvrages dans un esprit opposé : c’est Bossuet, dans son Discours sur l’histoire universelle, et Voltaire, dans son Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, dont le Siècle de Louis XIV peut être regardé, comme la suite. Le Discours de Bossuet n’est que le dessin d’un grand tableau où lui seul aurait pu mettre la couleur et ajouter le développement nécessaire. […] Entre ces éloges historiques, il faut distinguer ceux de d’Alembert, qui, secrétaire de l’Académie française de 1772 à 1783, a fait la biographie presque complète des deux générations littéraires qui l’avaient précédé, imitant avec plus de liberté et d’idées les éloges historiques de Pélisson et de d’Olivet ; et, sur les points qu’ils n’avaient pas touchés, remontant jusqu’en plein xviie  siècle, à Bossuet et à Boileau, à Fénelon, Fléchier, Massillon, l’abbé Fleury, pour revenir, à travers les talents du second ordre et les esprits élégants du xviiie  siècle, jusqu’au maréchal de Villars, et même à son fils et successeur académique, le duc de Villars63.

67. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

L’assassin emprunte au tigre son nom comme ses mœurs, Fénelon et Bossuet ne sont plus des orateurs harmonieux ou sublimes, ce sont des cygnes ou des aigles : Ces tigres à ces mots tombent à ses genoux… Le cygne de Cambrai, l’aigle brillant de Meaux… Tantôt le même échange a lieu entre les objet inanimés, physiques ou moraux : Je ne sens plus le poils ni les glaces de l’âge. […] Ainsi, dans les Méditations sur l’Évangile de Bossuet, le cheval dompté par le cavalier, qui représente si bien le chrétien sous la main de Dieu, et dans les Sermons, cette magnifique image de la vie humaine, dont on peut rapprocher, le style de Bossuet à part, un passage ingénieux des Inductions morales et physiologiques de M. de Kératry, où le monde est un palais dont le maître invisible accueille des voyageurs qu’y conduit un pouvoir inconnu.

68. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Bossuet l’a mise dans l’histoire, comme Racine sur le théâtre. […] Si cette explication nous paraît contestable ou incomplète, si Vico, Herder et notre siècle cherchent ailleurs la clé des événements, l’idée de Bossuet, parfaitement en harmonie d’ailleurs avec l’opinion de son époque, était en même temps éminemment propre à donner à son livre l’unité littéraire. […] De là ils passeraient à des écrivains également remarquables, mais chez qui la liaison des idées est moins manifeste, Pascal, Bossuet, Montesquieu.

69. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

Elles rappellent les écrits polémiques de Bossuet : c’est le plus grand éloge que l’on en puisse faire, et elles le méritent. […] Quelle perle pour l’éloquence, que le silence d’un homme qui s’était annoncé avec un aussi grand talent, et quel effet il eût produit, de quelle réputation il eût joui dans le siècle des Pascal, des Bossuet et des Bourdaloue !

70. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

On peut rapprocher de ces vers le morceau de Bossuet intitulé : Image de la vie, et que nous avons donné dans les Morceaux choisis à l’usage de la quatrième. […] Dieu, par la punition des pécheurs, a dit Bossuet dans son sermon sur le Jugement dernier, « saura bien se justifier d’une manière terrible » : expression que Malherbe avait déjà employée dans ses stances contre le maréchal d’Ancre, et qu’il avait peut-être empruntée à Claudien,in Rufinum, 1, 21.

71. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Toutefois, dans le Socrate chrétien, il annonce Bossuet, et ses Entretiens à Ménandre font pressentir les Provinciales. […] Il y a déjà du Bossuet dans cette ampleur grandiose et solennelle de la phrase.

72. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

Lettre sur la mort de Bossuet 1. […] À l’abbé Bossuet, son neveu. — Cette condoléance réunit toutes les convenances de genre, de personnes et de positions.

73. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

Bossuet étudia les secrets de leur éloquence ; mais il puisa surtout aux sources nouvelles que la religion chrétienne a ouvertes aux lettres. […] On trouve de magnifiques amplifications par les causes et les effets dans la description de la mort d’Euryale, par Virgile, et dans la peinture de la peste des animaux, par La Fontaine ; et par les effets seulement, dans l’Oraison funèbre de Turenne, lorsque Fléchier rappelle les suites de la bonne fortune sur un général vainqueur ; dans celle de la reine d’Angleterre, lorsque Bossuet décrit les effets de la persécution protestante ; dans l’Enfant prodigue, de Massillon, lorsque celui-ci énumère les suites funestes de la volupté ; dans le premier acte d’Athalie, quand Joad expose les effets de la puissance de Dieu, et dans les Pensées de M. de Bonald, lorsque cet illustre philosophe fait justice en ces termes d’une des maximes de la Révolution : La liberté, l’égalité, la fraternité ou la mort ont eu dans la Révolution une grande vogue.

74. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Dans la controverse religieuse, nous retrouvons Bossuet et avec lui Fénelon, et celui qu’on a appelé le grand Arnauld, la plume la plus infatigable du siècle ; dans l’histoire, encore Bossuet et bientôt Saint-Simon, qui égale ou surpasse le cardinal de Retz ; dans la philosophie, toujours Bossuet, et, non pas après lui, mais à côté de lui, Fénelon et Malebranche. […] Michelet284, n’est autre chose qu’un hymne à la royauté. » On ne peut reprocher à Louis XIV que son peu de goût pour La Fontaine, dont les contes le choquaient peut-être comme les « magots » de Téniers, et pour Fénelon que, comme Bossuet, il trouvait sans doute « chimérique ». […] Mais il a mérité qu’on ait dit de lui qu’il fut le Malherbe de la prose et qu’il prépara les voies à Bossuet. […] Le cartésianisme conquit le siècle tout entier : Bossuet, Leibnitz, Arnauld et Spinoza, jansénistes et protestants, femmes et poètes, Mme de Sévigné et La Fontaine (voir Fables, X, 1). […] Il disputa contre les jésuites, contre les protestants, contre Bossuet.

75. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

L’éloquent Bossuet voulait rayer quelques familiarités échappées à son génie vaste, impétueux et facile, lesquelles déparent un peu la sublimité de ses oraisons funèbres ; et il est à remarquer qu’il ne garantit point tout ce qu’il a dit de la prétendue sagesse des anciens Egyptiens. […] Nous n’avons à présent, sur la fin de notre beau siècle, ni de Massillon, ni de Bourdaloue, ni de Bossuet, ni de Fénelon ; mais le plus ennuyeux de nos prédicateurs d’aujourd’hui est un Démosthène en comparaison de tous ceux qui ont prêché depuis saint Remi jusqu’au frère Garasse. […] Dites-moi si Racine a persiflé Boileau, si Bossuet a persiflé Pascal, et si l’un et l’autre ont mystifié La Fontaine, en abusant quelquefois de sa simplicité ? […] On appelle de tous côtés les passants pour leur faire admirer des tours de force qu’on substitue à la démarche simple, noble, aisée, décente, des Pellisson, des Fénelon, des Bossuet, des Massillon. […] Bossuet a menti avec une élégance et une force admirables, tant qu’il a eu à parler des anciens Egyptiens, des Grecs et des Romains ; mais, dès qu’il est venu aux temps plus connus, il s’est arrêté tout court.

76. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

Pourtant il y a quelquefois beaucoup de poésie dans la prose : les ouvrages de Bossuet, de Bernardin de Saint-Pierre et de Chateaubriand sont là pour le prouver, et les vers en sont parfois totalement dépourvus : la comédie, par exemple, n’est qu’une conversation rimée. […] Ainsi le génie peut se manifester sous plusieurs formes, dans les arts et même dans les sciences : Homère, Sophocle, Michel-Ange, Raphaël, Bossuet, Napoléon, sont des hommes de génie, et en même temps des poètes inspirés.

77. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Quelques endroits sont animés de cette logique lumineuse et pressante dont il donna tant d’exemples dans ses débats avec Bossuet. » (Notice de M. […] Vauvenargues rend hommage à la grâce de son élocution, quand il dit « qu’on voudrait penser comme Pascal, écrire comme Bossuet, parler comme Fénelon ».

78. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Sur l’admirable artifice du corps humain, on peut revoir un beau chapitre de Bossuet dans le même volume. […] Racine, qui accompagne son poëme d’excellentes notes dont nous avons profité, place ici cette sage réflexion de Bossuet : « J’apporte en naissant cet amour du bonheur.

79. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

L’Orateur peut, dans l’exorde, pour tenir les esprits en suspens, se livrer à un certain désordre, qui est un effet de l’art ; éclater en plaintes et en gémissements sur la courte durée et la fragilité des grandeurs humaines Il peut même commencer par quelque réflexion frappante, exprimée avec force et avec noblesse, comme l’a fait Bossuet dans ce début si majestueux et si imposant de son Oraison funèbre de Henriette Marie de France 91 , Reine d’Angleterre. […] C’est ainsi que Bossuet dans son Oraison funèbre du grand Condé 95, se propose de montrer « que ce qui fait les Héros, ce qui porte la gloire du monde jusqu’au comble, valeur, magnanimité, bonté naturelle, voilà pour le cœur ; vivacité, pénétration, grandeur et sublimité du génie, voilà pour l’esprit, ne seraient qu’illusion, si la piété n’y était jointe, et enfin que la piété est le tout de l’homme ». […] Ils y verront (mais plus encore en lisant ce beau discours) que ce grand Orateur a trouvé dans la défection même de ce Prince, une abondante matière pour faire son éloge ; et ils ne pourront s’empêcher de remarquer que le célèbre Bossuet a craint de toucher ce point délicat de son histoire. […] C’est à Bossuet qu’en est due la principale gloire. […] Né pour le sublime, Bossuet en a exprimé toute la force et toute la majesté, surtout dans son Oraison funèbre de Marie de France, Reine d’Angleterre, dans celle de Henriette-Anne d’Angleterre, Duchesse d’Orléans, et dans plusieurs endroits de celle du Grand Condé.

80. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XVII. Genre épistolaire. »

Parmi les écrivains dont la correspondance, tombée dans le domaine public, a de la célébrité, citons Cicéron, Pline le Jeune, Henri IV, Balzac, Voiture, Bossuet, Fénelon, Racine, madame de Sévigné, madame de Maintenon, Voltaire, Paul-Louis Courier.

81. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Dans la chaire, Massillon, avec moins d’élévation, mais avec plus de correction que Bossuet, soutient l’honneur de l’éloquence. […] Bossuet, en parlant du polythéisme égyptien, dit : « Tout était dieu, excepté Dieu lui-même. » La pensée vive peint d’un seul trait l’objet dans l’esprit. […] Bossuet, après avoir dit « que la santé n’est qu’un nom, la vie un songe, la gloire une apparence et que tout est vain en nous », se reprend et ajoute aussitôt : « Mais dis-je la vérité ? […] Bossuet, dans l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, dit en employant cette figure : « Combien de fois a-t-elle remercié Dieu humblement de deux grandes grâces, l’une de l’avoir fait chrétienne, l’autre… Messieurs, qu’attendez-vous ? […] » s’écrie Bossuet dans l’oraison funèbre de Marie-Thérèse d’Autriche.

82. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XV. Genre didactique en prose. »

Montaigne, Calvin, Balzac, Descartes, La Rochefoucauld, Pascal, Nicole, Arnaud, Bossuet, Fénelon, La Bruyère, Bayle, Fontenelle, Montesquieu, Voltaire, J.

83. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

Bossuet était rempli de la lecture de la Bible ; Démosthène copia plusieurs fois de sa main toute l’histoire de Thucydide, pour s’identifier avec son style. […] dans cette phrase de Bossuet : « L’univers allait s’enfonçant dans les ténèbres de l’idolâtrie. » Relisons la touchante élégie de Millevoye, intitulée la Chute des feuilles, nous verrons que ce qui en fait le plus grand charme, ce sont les images.

84. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Or sur qui tombera le choix de ce prince vieilli dans l’étude et dans la connaissance des hommes ; de ce prince, dont le choix des Bossuet et des Fénelon avait prouvé et honoré les lumières ? […] Les Orateurs de l’antiquité qui ont le plus excellé dans ce genre d’éloquence, sont Démosthène et Cicéron : parmi nous, ce sont Bourdaloue, Bossuet et Massillon.

85. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Bossuet en parlant de la gloire du Prince de Condé dit que la seule simplicité d’un récit fidèle pourrait la soutenir. […] (Bossuet.) […] (Bossuet. […] Bossuet emploie souvent des apostrophes d’une énergie admirable. […] (Bossuet.) » A cette exclamation, les sanglots des auditeurs éclatèrent de toutes parts.

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