Voilà les espèces d’ouvrages dont le charme ne s’use jamais : loin de perdre à être relus, ils se font toujours redemander ; leur lecture n’est point une étude, on s’y repose, on s’y délasse. […] L’étude que vous avez faite de la langue italienne doit encore fortifier ce goût avec lequel vous êtes née, et que personne ne peut donner. […] Ce n’est point une étude ; il n’en coûte aucune peine de lire ce qui est bon, et de ne faire que cela. […] Auparavant, Buffon s’était livré à l’étude des sciences : son puissant génie s’attacha dès lors à pénétrer dans tous les secrets de l’art d’écrire, dont il nous a si parfaitement tracé les lois. […] Dans notre époque, on a pénétré plus avant, non sans intérêt et sans fruit, dans l’étude des premiers monuments du génie français ; mais nul ne contestera sans doute que de Malherbe seulement date notre littérature classique.
Je ne doute pas que, s’ils s’appliquent, comme vous vous êtes appliqués vous-mêmes, à cette étude des Belles-Lettres, ils n’y fassent les mêmes progrès, et n’en recueillent les mêmes fruits.
Corneille et Racine n’ont-ils pas profité d’une manière éclatante des études qu’ils ont faites sur les auteurs anciens ? […] L’orateur qui veut que sa manière d’argumenter ne soit pas suspecte, doit cacher le piège sous les fleurs, et se souvenir qu’un auditeur qui prend plaisir à ce qu’il entend, est à demi gagné. » Nous ajouterons que, lorsqu’il s’agit en général d’établir la vérité d’une manière solide, il existe un art qui doit être l’objet d’une étude sérieuse ; cette étude, c’est la logique. […] Si est donc indispensable à l’écrivain ou à l’orateur de comprendre les différents caractères de ses auditeurs, et de faire une étude spéciale et profonde du cœur humain.
Tantôt on ne dit rien, parce qu’on a voulu trop dire ; tantôt, pour ne pas tout dire, on ne dit pas assez ; et de peur d’être trop simple, on se fait une étude de devenir obscur. […] Tout cela contribue à l’élégance, mais n’y suffit pas ; elle exige encore une liberté noble, un air facile et naturel, qui, sans nuire à la correction, déguise l’étude et la gêne.
J’ai recommandé l’étude de nos anciens auteurs, sous le rapport du style, plus encore que de l’idée. […] Villemain, n’avait été plus violemment dissoute et mêlée que la nôtre, comme il y eut à la fois des passions terribles et des changements profonds, l’empreinte a dû rester dans les expressions ainsi que dans les mœurs. » Joignez à cette cause si puissante tant d’autres qui depuis sont venues ajouter à son action : l’Empire, les mœurs anglo-constitutionnelles qui lui ont succédé, les rapports beaucoup plus fréquents avec les nations étrangères, auxquelles on n’a pu emprunter les choses sans emprunter les mots, l’étude plus approfondie de leur littérature, les progrès des technologies diverses, qui, après avoir envahi le langage commun, s’infiltrent dans la langue littéraire, les doctrines des saint-simoniens, des fouriéristes, des utilitaires, des égalitaires, de tous ceux enfin à qui il a fallu des expressions toutes neuves pour des conceptions inouïes, tout cela a dû nécessairement désorganiser la langue, et y introduire une foule de locutions que ne pouvaient même prévoir les siècles passés.
Le toucher corrige l’erreur de sa vue et lui révèle les formes des corps ; il distingue leur mollesse, leur dureté ; tous ses jeux sont d’actives et de profondes études. […] Les Synonymes Comme dans une langue il n’existe pas deux mots pour rendre la même idée, il est important de connaître la valeur de chaque expression pour savoir l’employer à propos ; et aucune étude n’est plus propre à nous instruire du bon choix des mots que celle des Synonymes de notre langue. […] Citons quelques exemples qui pourront nous faire apprécier toute l’importance de cette étude : 1° Battre, frapper.
Mettant donc à profit notre expérience de trente années et les études toutes spéciales que nous avons faites sur la langue latine, nous avons revu avec le plus grand soin cette nouvelle édition, nous l’avons remaniée presque en entier, et, suivant le conseil du vieux poëte, nous sommes devenu à notre égard un Aristarque sévère, tantôt effaçant ce qu’il y avait de trop, tantôt ajoutant ce qui faisait défaut, tantôt éclaircissant ou modifiant ce qui nous semblait obscur ou défectueux.
Exemple : L’étude rend savant, et la réflexion rend sage.
et n’est-il pas vrai de dire que l’on respecte encore dans les études universitaires une institution consacrée par l’usage, mais à laquelle on n’a plus confiance, et qu’une fois sorti du collège, on pense qu’il faut se hâter de brûler ses livres classiques, pour commencer enfin les études indispensables à la vie réelle qui va s’ouvrir pour le jeune homme ? […] Mais faut-il commencer par l’étude des règles ? […] On connaît la grammaire par les études grammaticales. […] Quand Cynéas prit notre sénat pour une assemblée de rois il ne fut ébloui, ni par une pompe vaine, ni par une élégance recherchée ; il n’y entendit point cette éloquence frivole, l’étude, et le charme des hommes futiles. […] Voir l’exposé de la méthode que nous appliquons à l’étude des langues anciennes : il se trouve en tête de notre Manuel pratique de langue grecque et de notre Manuel pratique de langue latine.
À force de travail et d’étude on peut devenir éloquent ; mais celui qui n’a pas reçu de la nature des dispositions éminentes, atteindra rarement à la perfection. […] La Rhétorique, pour en donner une définition plus étendue que la précédente, est le recueil des préceptes dont l’étude nous aide à parler et à écrire avec éloquence sur des sujets moraux et instructifs. […] Fuir les occasions du mal, acquérir par le travail les qualités les plus précieuses, n’est-ce pas seconder dignement les vues du Créateur, qui nous imposa avec la vie le fardeau léger de l’étude ? […] Pour les diriger, si nous sentons bien, il n’est pas besoin d’étude. […] Elle n’exige pas une étude sévère des faits, et abandonne presque tous les détails aux caprices de l’imagination.
Sur ce point, nous ne pouvons que renvoyer aux traités spéciaux : Schneider, De Originibus tragœdiæ græcæ (Breslau, 1817) Grysar, De Doriensium Comœdia (Cologne, 1828) Meineke, livre cité Bœttiger, De quatuor Ætatibus rei scenicæ (p. 326 de ses Opuscules latins) Magnin, Origines du théâtre moderne Bode, Histoire de la poésie grecque, tome III (Leipzig, 1839-1840) Patin, Études sur les Tragiques grecs, tome I.
Exemple : C’est là l’unique étude où je veux m’attacher. […] On réunit quelquefois, sous le nom de genre narratif, l’histoire et le roman : nous admettons la première division, comme plus facile pour l’étude que nous voulons faire.
Toutefois, en recommandant si fortement l’étude des règles, je ne prétends pas qu’elle suffise pour élever quelqu’un aux honneurs de l’éloquence. […] « Pour moi, dit Horace, je ne vois pas ce que peut faire l’étude sans le génie, ni le génie sans l’étude : ce sont deux choses qui ont besoin du secours l’une de l’autre, et qui doivent s’unir étroitement. » (De Art. […] L’étude et le talent sont inséparables. […] L’orateur ne peut donc se passer de l’étude et de la connaissance de la dialectique. […] Sa grande étude est celle du cœur humain en général, et celle des dispositions actuelles de ceux à qui il s’adresse.
Telle est en effet l’inappréciable avantage des bonnes études ; elles impriment au goût une direction, et aux idées un caractère de justesse, qui ne manquent jamais de ramener tôt ou tard vers le but, dont on avait pu s’écarter un moment. […] Que sera-ce si, porté par les circonstances sous d’autres cieux, l’aspect et l’étude d’une nouvelle nature viennent exalter encore une imagination déjà enflammée par tant d’objets réunis ? […] Delille ; mais sa manière perfectionnée, dans les Géorgiques, par une étude plus profonde de notre alexandrin, par des combinaisons plus savantes du rythme dont il est susceptible ; par des coupes nouvelles, heureusement hasardées ; et surtout par une concision nerveuse que Voltaire n’a point connue, et que la traduction d’un ouvrage didactique commandait impérieusement à M.
C’est au goût formé par l’étude et par l’usage à distinguer ces nuances. […] La règle est simple, sûre et facile ; rien n’est plus commun cependant que de la voir négliger, et surtout par les commençants, qui n’ont pas fait de leur langue une étude philosophique. […] Pour connaître la propriété des expressions, et par conséquent éviter les défauts dont nous venons de parler, il faut rechercher l’origine et l’étymologie des mots, s’appliquer à l’étude de la langue, et se familiariser avec les bons écrivains. […] La connaissance approfondie de la langue suppose encore l’étude des grands modèles, et, s’il se peut, le commerce des personnes qui parlent correctement.
L’esprit de liberté, éveillé par l’étude des lettres anciennes, à laquelle, dit M. […] Dans l’étude de l’antiquité, la science du droit ne pouvait manquer de jouer un rôle considérable. […] La science du droit français suivit une route parallèle avec Dumoulin (1500-1566), comme nous avons vu l’étude des antiquités françaises suivre celle des antiquités grecque et latine. […] Il continua ses études au collège de Guienne à Bordeaux, et les acheva à treize ans. […] C’est à la Rochelle qu’il publia (1563) son premier traité, fruit de ses études géologiques, agronomiques, chimiques.
La langue de Platon lui devint familière comme la sienne ; l’éloquence lui apprit à parler aux hommes ; l’histoire lui apprit à les juger ; l’étude des lois lui montra la base et le fondement des états : il parcourut toutes les législations, et compara ensemble les lois de tous les peuples. […] Il ne chercha point à s’égarer dans des connaissances inutiles à l’homme : il vit bientôt que l’étude de nature était un abîme, et rapporta la philosophie tout entière aux mœurs.
Sans prétendre donc, avec Victor Hugo, que le grotesque et le grave, marchant si souvent de front dans la nature, doivent être aussi mêlés et confondus dans l’art, nous pouvons dire qu’il est peu de sujets et peu de génies qui ne se prêtent à l’enjouement du style, que la langue de la plaisanterie forme presque la moitié de la langue populaire, qu’il faut done l’étudier soigneusement, et que si en effet le style enjoué demande plus de naturel encore que le sérieux, cette étude bien dirigée ne servira qu’à perfectionner la nature. […] Leur étude est indispensable au rhétoricien.
Nous ne pouvons donc qu’indiquer ceux qui peuvent devenir l’objet d’une étude plus utile et d’une instruction plus générale.
Préface Les deux volumes de notre cours supérieur ont pour objet principal d’initier sérieusement à la connaissance de l’histoire de la littérature française depuis Malherbe et Pascal ; étude à laquelle il n’a pas encore été fait une assez large part dans le programme des humanités. […] Cependant, nous le répétons, cette étude ne doit pas être exclusive. […] Homme d’instinct plus que d’étude, Régnier ne se fatigue pas à la poursuite de l’expression. […] Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur les gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie.