Ainsi Bossuet voulant nous montrer que Dieu seul est le maître absolu de tous les hommes, nous annonce d’abord que sa puissance s’exerce dans les cieux, et sur tous les empires du monde, puis il nous amène à conclure que ce Dieu peut alors élever et abaisser son gré les princes et les rois : Celui qui règne dans les cieux, de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté, l’indépendance est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons. […] Il m’est ; disait-elle, facile D’élever des poulets autour de ma maison ; Le renard sera bien habile S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ; Il était, quand je l’eus, de grosseur raisonnable : J’aurai le revendant de l’argent bel et bon.
Rapprochez les pages où Xavier de Maistre pleure la mort d’un ami ; elles se terminent ainsi : « Celui qui éleva ces masses énormes, dont le soleil dore les sommets glacés, est aussi celui qui a ordonné à mon cœur de battre, et à mon esprit de penser. […] Le vol d’un insecte qui traverse les airs suffit pour me persuader ; et souvent l’aspect de la campagne, le parfum des airs, et je ne sais quel charme répandu autour de moi, élèvent tellement mes pensées, qu’une preuve invincible de l’immortalité entre avec violence dans mon âme et l’occupe tout entière. »
Il fait plus : ce tyran, las de régner enfin, Abdique insolemment le pouvoir souverain, Comme un bon citoyen meurt heureux et tranquille, En bravant le courroux d’un sénat imbécille, Qui, charmé d’hériter de son autorité, Éleva jusqu’au ciel sa générosité, Et nomma sans rougir père de la patrie, Celui qui l’égorgeait chaque jour de sa vie. […] » Mais qui pourra s’élever, me direz-vous, contre un décret arraché au sénat par des citoyens parricides ? Qui s’élèvera ?
Une règle générale qui n’admet pas d’exception, c’est d’élever sensiblement la voix sur les mots qui représentent une idée importante, un sentiment vif et passionné. […] À peine mon regard voit, entre mille justes, S’élever deux fronts couronnés. […] Sur leurs sommets et leurs flancs apparaissaient des brouillards détachés, semblables à ceux qui s’élèvent des terres véritables. […] Des bosquets de cocotiers, au centre desquels on entrevoyait des habitations, s’élevaient sur les croupes et les profils de cette île aérienne. […] Après onze heures il s’éleva dans la forêt voisine un tel vacarme, qu’il fallut renoncer à tout sommeil pour le reste de la nuit.
« Quand on est dans la première place du monde, on ne peut plus s’élever qu’en abaissant sa propre grandeur ».
Voilà d’abord tous ces chers confidents, De son mérite admirateurs ardents, Qui, par cantons répandus dans la ville, Pour l’élever dégraderont Virgile : Car il n’est point d’auteur si désolé5 Qui dans Paris n’ait un parti zélé ; Rien n’est moins rare.
Pour bien apprécier jusqu’à quel point ces grands orateurs ont su s’élever au-dessus d’un siècle de décadence il faut se rappeler sans cesse le pays et l’époque où ils ont vécu, et les comparer à ceux de leurs contemporains qui ont joui alors de quelque célébrité.
Tel est trop souvent le soldat ; telle est cette multitude aveugle et féroce dont on se sert pour changer la destinée des empires, et pour élever les monuments de la gloire.
« C’est un beau nom que la chambre de justice ; mais le temple de la clémence, que les Romains élevèrent à cette vertu triomphante en la personne de Jules César, est un plus grand, et un plus beau nom encore.
Et Marie et Jésus songent-ils à s’élever ? […] Telle est l’institution de l’Académie5 : elle est née pour élever la langue française à la perfection de la langue grecque et de la langue latine.
Voila les modèles que doit se proposer celui qui écrit pour la jeunesse, et qui écrit (comme je le faisais en commençant cet ouvrage) immédiatement après les jours de la corruption et de la barbarie ; il doit s’élever au-dessus de toutes les petites considérations particulières, ne voir que le bien, le vouloir fortement, et prendre, pour l’opérer, tous les moyens qui sont en sa puissance.
Tantôt, l’orateur ne cherche pas uniquement à plaire, il s’efforce d’instruire et de convaincre ; il emploie tout son art, il rassemble toutes ses forces pour détruire les préventions qui peuvent s’élever contre lui ou contre sa cause, pour réunir ses preuves et les disposer de la manière la plus favorable à sa défense.
Les anciennes sciences s’étendent et s’appliquent ; des sciences nouvelles s’élèvent ; on pénètre dans les plus profondes obscurités de la terre, et l’on va y découvrir les premières ébauches de la création et les plus anciennes œuvres de Dieu.
. — Le dernier siècle du moyen âge, qui, sur les ruines de la féodalité, éleva partout en Europe le pouvoir royal, qui vit tomber sur les bords du Bosphore le dernier empire survivant au monde antique, qui découvrit l’Amérique, inventa l’imprimerie et introduisit les Français dans l’Italie, la première héritière des arts et des lettres de l’antiquité, — légua au premier siècle des temps modernes des maîtres, les savants Grecs chassés de Constantinople par la conquête musulmane ; une bibliothèque naissante, les livres qui, de toutes parts, sortent de la poussière des couvents ; des imprimeries infatigables à les multiplier et à les repandre ; et l’exemple de l’Italie de Pétrarque, de Dante, de Boccace, d’Aricste, de Machiavel. […] Avènement de Luther89 Lorsque la vérité de Dieu était étouffée sous tant et de si épaisses ténèbres ; lorsque la religion était souillée de tant de superstitions impies ; lorsque le culte de Dieu était corrompu par tant d’horribles sacrilèges, et que sa gloire gisait prosternée ; que le bienfait de la Rédemption était enfoui sous tant d’opinions perverses, et que les hommes, enivrés par la confiance funeste en leurs œuvres, cherchaient leur salut ailleurs qu’au Christ ; que l’administration des sacrements, en partie déchirée et dissipée, en partie corrompue par un mélange de fictions étrangères, était profanée par de honteux marchés ; que le gouvernement de l’Eglise n’était plus qu’un brigandage désordonné ; lorsque ceux qui siégeaient au rang des pasteurs, après avoir blessé l’Eglise par le dérèglement de leurs mœurs, exerçaient sur les âmes une effroyable tyrannie, et que, comme un troupeau, l’humanité était poussée vers l’abîme à travers l’erreur, — du sein de ce désordre Luther s’éleva : avec lui se rencontrèrent d’autres hommes qui, réunissant leurs efforts et leur zèle, cherchèrent des moyens et des voies par où la religion pût être lavée de toutes ses souillures, rétablie dans la pureté de sa doctrine, et ramenée de cet abîme de misère à son antique splendeur. […] L’estime et la reconnaissance de Henri IV l’élevèrent aux évêchés de Rennes et de Bayeux et au cardinalat. […] Le pilote tremblera-t-il et pâlira-t-il à la première vague qui s’élèvera ?
Toutefois, en recommandant si fortement l’étude des règles, je ne prétends pas qu’elle suffise pour élever quelqu’un aux honneurs de l’éloquence. […] Les lettres sont comme toutes les choses grandes et pures, comme la justice, comme la vertu ; elles ont le privilége d’élever l’âme et de la calmer ; elles inspirent à la fois l’enthousiasme et la paix ; elles sont toujours une source de bonheur, et souvent un asile contre l’adversité. […] Plus les choses relatives sont multipliées, plus elles participent du fait à prouver, plus les probabilités s’élèvent à la valeur d’une preuve. […] « Celui qui se fait trop valoir, dit Quintilien, blesse notre orgueil, en ce que nous croyons qu’il nous rabaisse et nous méprise, et qu’il ne semble pas tant s’élever lui-même que faire descendre les autres au-dessous de lui. » (L. […] Ici il peut s’élever une question importante.
2° Les statues que lui élèvera sa clémence seront placées dans tous les cœurs. […] La réfutation a pour objet de détruire les préventions ou les objections qui s’élèvent contre la vérité que l’orateur a à établir. […] L’armée commença l’action de grâces ; toute la France suivit, on y élevait jusqu’au ciel le coup d’essai du duc d’Enghien ; c’en serait assez pour illustrer une autre vie que la sienne ; mais pour lui, c’est le premier pas de sa course. » Les figures suivantes sont toutes de mouvement. […] C’est ce qu’a vu notre siècle ; et ce qui est encore plus grand, il a vu un roi se servir de ces deux grands chefs, et profiter du secours du ciel ; et après qu’il en est privé par la mort de l’un et les maladies de l’autre, concevoir de plus grands desseins, exécuter de plus grandes choses, s’élever au-dessus de lui-même, surpasser et l’espérance des siens et l’attente de l’univers, tant est haut son courage, tant est vaste son intelligence, tant ses destinées sont glorieuses ! […] L’effet du discours doit être de porter dans l’esprit la lumière et la conviction par les moyens qu’on appelle arguments ou preuves ; ou de séduire et de flatter l’imagination par des tableaux qui l’attachent ; ou d’élever l’âme par des idées grandes et nobles, ou enfin de l’émouvoir par des passions douces ou impétueuses.
« On peut se tromper dans l’admiration ; on peut trop se hâter d élever des monuments de gloire ; on peut prendre de la fortune pour du mérite : mais quand un peuple entier aime éperdument, peut-il errer ?
Mais l’âme, qui étudie et connaît tout, a le privilége de s’étudier et de se connaître elle-même, de sonder sa destinée, de s’élever de degré en degré jusqu’à son principe et à celui de tous les êtres, jusqu’à la cause éternelle, jusqu’à Dieu.
Un bon sens aiguisé, fin et souriant, une modération courageuse et indépendante, une ironie très-malicieuse, mais que tempère la bienveillance et la gaieté, une franchise qui a du tact, l’art du badinage sérieux, la nouveauté des aperçus, le secret d’instruire en amusant, et d’élever une causerie jusqu’au ton de l’éloquence : tels sont les traits principaux de sa physionomie.
On vient d’élever, à Landrecies, un monument à la mémoire de Dupleix. […] Il aborde le jeune homme, l’interroge et apprend comment il a pu s’élever à un degré d’instruction déjà remarquable. […] – Comment Montaigne voulait-il qu’on élevât les enfants ? […] Il ne rabaisse l’homme que pour mieux l’élever. […] Racine allait bientôt s’élever plus haut encore dans Britannicus.