» Et le Seigneur te dira : « Voici, j’ai fait paraître ma puissance sur les gentils, et j’ai élevé mon étendard sur les peuples, et ils t’apporteront des enfants dans leurs bras. […] Pour le sublime, il n’y a même entre les grands génies que les plus élevés qui en soient capables. […] Je me suis trouvé les mains élevées au ciel, et faisant des efforts pour dire : Grand Jupiter ! […] Émule, dans la prose, des maîtres de notre époque classique, Voltaire s’est, toutefois, élevé rarement au ton de la haute éloquence. […] Mais où Jésus avait-il pris chez les siens cette morale élevée et pure dont lui seul a donné les leçons et l’exemple ?
Elle est fameuse, dans la fable, par le séjour de Jupiter, qui y fut élevé ; par le Labyrinthe que le roi Minos, grand-père d’Idoménée, y établit ; et par les cent villes qu’elle renfermoit.
Seul parmi eux, Rotrou avait le cœur assez généreux et l’esprit assez élevé pour rester fidèle à Corneille, même après son triomphe. […] – Le théâtre s’est-il élevé d’abord à la même hauteur que la poésie lyrique ? […] Les proscriptions, l’assassinat, le pillage, la guerre civile, si l’on en croit ses ennemis, voilà par quels moyens il s’est élevé. […] Éliante, enfin, parle comme doit le faire une femme bien élevée, aimable et sincère. […] C’est contre la moquerie, dont l’ignorance est le principe, que La Bruyère s’est justement élevé.
Alexis, enfant très-heureusement élevé, donnait beaucoup de satisfaction à son père. […] Le style devra être élevé et poétique. […] Qu’un deuil public soit ordonné ; qu’un monument soit élevé. […] Conradin n’était alors qu’un enfant ; il était élevé en Allemagne. […] Pendant les cinq années de son absence, il a travaillé jour et nuit pour les siens ; le jeune frère qui n’avait que onze ans à l’époque de son départ, il l’a nourri, il l’a élevé.
Il mourut, l’an 117, à Sélinonte, ville de Cilicie dans l’Asie mineure (aujourd’hui Natolie) ; et ses cendres, transportées à Rome, furent placées sous la colonne qu’on avoit élevée, trois ans auparavant, des dépouilles qu’il avoit faites sur les Ds.
L’erreur de l’Émile est d’arriver à cette singulière conséquence que l’enfant le mieux élevé serait celui qui serait le moins élevé possible, que le seul devoir du précepteur consiste non pas même à se servir de la nature pour la corriger, mais à lui tout abandonner. […] Tant d’obstacles inaccoutumés les rebutent, tant de mépris les avilissent : ils deviennent lâches, craintifs, rampants, et retombent autant au-dessous d’eux-mêmes qu’ils s’étaient élevés au-dessus. […] Je n’ai point élevé mon Émile pour désirer ni pour attendre ; et quand il porte ses désirs au-delà du présent, ce n’est point avec une ardeur assez impétueuse pour être importuné de la lenteur du temps. […] La fille aînée, assise dans le vieux confessionnal de cuir, a le corps renversé en arrière, dans l’attitude du désespoir, une main portée à sa tempe, et l’autre élevée et tenant encore le crucifix qu’elle a fait baiser à son père. […] Il y a quelques années que j’étais à Dieppe, vers l’équinoxe de septembre ; et un coup de vent s’étant élevé, comme c’est l’ordinaire dans ce temps-là, j’en fus voir l’effet sur le bord de la mer.
Relégué par la disgrâce à Cambrai plutôt qu’élevé à cet archevêché par la faveur du souverain, il consacra sa vieillesse aux jouissances de l’amitié dont son âme tendre était avide1, à l’exercice d’une bienfaisance devenue proverbiale et à la pieuse direction de son diocèse. […] Les montagnes se sont élevées et les vallons sont descendus en la place que le Seigneur leur a marquée.
Cette année la sécheresse fut très-grande, de manière que les terres qui étaient dans les lieux élevés manquèrent absolument, tandis que celles qui purent être arrosées furent très-fertiles : ainsi les peuples des montagnes périrent presque tous de faim, par la dureté des autres, qui leur refusèrent de partager la récolte. L’année suivante fut très-pluvieuse : les lieux élevés se trouvèrent d’une fertilité extraordinaire, et les terres basses furent submergées.
Ses trois Discours sur la tragédie, modèles de saine discussion littéraire et de critique élevée, parurent au moment où Racine et Molière allaient remplacer sur la scène française l’auteur du Cid et du Menteur. […] Émule, dans la prose, des maitres de notre époque classique, Voltaire s’est toutefois élevé rarement au ton de la haute éloquence. […] Si l’on s’est élevé aux idées les plus générales, et si l’objet en lui-même est grand, le ton paraîtra s’élever à la même hauteur ; et si, en le soutenant à cette élévation, le génie fournit assez pour donner à chaque objet une forte lumière, si l’on peut ajouter la beauté du coloris à l’énergie du dessin, si l’on peut, en un mot, représenter chaque idée par une image vive et bien terminée, et former de chaque suite d’idées un tableau harmonieux et mouvant, le ton sera non seulement élevé, mais sublime. […] Le style ne peut donc ni s’enlever, ni se transporter, ni s’altérer : s’il est élevé, noble, sublime, l’auteur sera également admiré dans tous les temps ; car il n’y a que la vérité qui soit durable, et même éternelle. […] Ces premiers sentiments, élevés, courageux, bienfaisants à tout l’univers, et par conséquent estimables à l’égard de toute la terre, voilà ce que l’on nomme vertu.
Fléchier ayant à traiter le sujet le plus touchant et le plus élevé, la mort du premier capitaine du siècle, y déploie au début une harmonie majestueuse et sombre. […] La suite de cette éloquente oraison funèbre se distingue par des beautés d’un ordre aussi élevé, et nous apprend qu’en général le choix des expressions, la tournure des phrases, la coupe des périodes, en flattant agréablement l’oreille, porte dans les ouvrages de ce genre ; un air de grandeur et de majesté dont les pensées seules ne pourraient, jamais les revêtir. […] Style périodique Le style périodique, qui a plus de noblesse, d’harmonie et de dignité que le style coupé, convient plus particulièrement aux sujets élevés ou sérieux aux discours, aux sermons aux oraisons funèbres.
C’est en vain que quelques métaphysiciens trop austères se sont élevés contre l’usage des passions dans l’éloquence. […] Un nouveau monde s’est élevé insensiblement, et sans que vous vous en soyez aperçus, sur les débris du premier. […] Ce genre de discours est, chez nous, ce qu’il y a de plus élevé dans l’éloquence. […] Le style doit aussi être proportionné à la nature de la cause : les petites affaires ne peuvent être traitées que d’un style simple, les grandes d’un style élevé, les moyennes d’un style tempéré. […] Les conseils de département, les conseils d’arrondissement, les conseils des villes et des communes, les sociétés et associations particulières donnent lieu, à tout instant, à des délibérations moins élevées, sans doute, que l’éloquence politique, qui demandent cependant de la part des orateurs des connaissances très précises et une exposition bien nette de ce qu’ils savent.
L’épître est une lettre en vers qui peut prendre tous les tons, depuis le plus familier jusqu’au plus élevé.
À de certains intervalles se sont élevés quelques génies heureux, doués à la fois du don de perfectionner et de celui d’inventer. […] Il faut qu’il nous place comme sur un point élevé d’où nous puissions apercevoir toutes les causes qui influent sur les événements. […] Sa traduction de l’Iliade est la plus élégante et la plus parfaite que nous ayons d’aucun ouvrage en vers, c’est un monument durable qu’il a élevé à sa gloire. […] Mais la figure poétique qui contribue le plus à rendre le style de l’Écriture élevé, hardi, sublime, c’est la prosopopée ou personnification. […] Une issue malheureuse jette de la consternation dans l’âme, et arrête le développement de ces sentiments élevés que doit faire naître la poésie épique.
Le héraut s’avançait, et présentant au peuple assemblé les orphelins dont les pères étaient morts à la guerre, et qui étaient tous revêtus d’une armure complète, il faisait cette proclamation, si belle et si capable d’exciter à la vertu : Ces enfants, dont les pères sont morts à la guerre, en combattant avec courage, le peuple les a élevés pendant leur enfance : il les revêt aujourd’hui de cette armure complète, les renvoie, sous d’heureux auspices, à leurs affaires domestiques, et les invite à mériter un jour les premières places. […] c’est précisément en cet endroit que Démosthène va l’accabler, et renverser d’une seule phrase tout cet appareil de deuil et de vengeance, que son rival avait élevé contre lui.
Si l’on s’est élevé aux idées les plus générales, et si l’objet en lui-même est grand, le ton pourra s’élever à la même hauteur. » Ceci me semble aussi juste qu’intelligible. […] Le ton du philosophe pourra devenir sublime toutes les fois qu’il parlera des lois de la nature, de l’être en général, de l’espace, de la matière, du mouvement et du temps, de l’âme, de l’esprit humain, des sentiments, des passions ; dans le reste, il suffira qu’il soit noble et élevé.
Voilà les maîtres vers lesquels il faut sans cesse porter ses regards, quand on a quelques sentiments de l’art véritable, et qu’on aime cette admirable langue française, fidèle image de l’esprit et du caractère national, qui ne peut se soutenir et durer que par le perpétuel renouvellement des causes qui l’ont formée et élevée, à savoir les grands sentiments et les grandes pensées, ces foyers immortels du génie des écrivains et des artistes, aussi bien que de la puissance des nations. […] S’il savait lire en lui-même, il reconnaîtrait que si rien ici-bas ne le satisfait, c’est parce que son objet est plus élevé, et que le vrai terme où il aspire est la perfection infinie.
Il faut prendre sur le ton moyen, pour passer ensuite graduellement aux tons les plus élevés. […] Il est d’expérience que, pour être bien entendu, une voix forte et élevée est beaucoup moins utile qu’une prononciation distincte et bien articulée. […] Le barreau n’offre point à l’éloquence un théâtre aussi noble et aussi élevé que la tribune politique. […] Quoi qu’il en soit, l’art d’écrire n’est plus un simple amusement pour quelques nobles esprits, il s’est élevé à la hauteur d’une mission sociale. […] Mais sa douceur à souffrir tout et à pardonner tout le faisait aimer de ceux qui s’étaient élevés contre lui, et par là il les gagnait.
Il paraît en effet qu’il a élevé l’apologue à sa plus haute perfection, et l’on ne conçoit pas que ceux qui voudront le suivre dans cette carrière, puissent jamais l’atteindre. […] Lorsque le poète lui-même raconte, il peut prendre un ton plus élevé que celui sur lequel il fait parler ses bergers ; il peut employer un style plus fleuri, et répandre plus d’ornements, Mais il faut que ces ornements soient tirés des mœurs et des objets champêtres. […] Emporté par la fougue de son imagination brûlante, et par les mouvements de son cœur vivement ému, il prend un essor rapide, et chante tout à coup sur un ton élevé. […] Il y a des odes sacrées, qui sont dans le genre élégiaque, et où par conséquent le poète exprime sur le ton le plus élevé toute l’énergie du sentiment. […] On vient de voir que les sujets les plus nobles et le ton le plus élevé conviennent à l’ode proprement dite.
L’éloquence de la chaire a cherché les siens dans une région plus élevée. […] Il est formé de collines en général assez peu élevées, qui ne se rattachent à aucune chaîne de montagnes. […] Rarement on trouve des hauteurs assez élevées au-dessus des autres coteaux pour servir de point d’observation et commander le pays. […] Ils n’ont point un tronc élevé ni de vastes rameaux. […] Vue d’un point élevé, la contrée paraît toute verte ; seulement au temps des moissons, des carreaux jaunes se montrent de distance en distance entre les haies.
Racine, qui avait également bien étudié et le génie de la langue et le caractère de la nation française, sentit que le seul moyen de donner des ailes à notre poésie, si lourde, si rampante jusqu’à lui, et qui ne s’était encore élevée que dans quelques stances de Malherbe, était de la débarrasser de ces mots auxiliaires, de ces particules traînantes qui donnent à la versification la marche de la prose ; de l’attirail des prépositions, des circonlocutions, etc., etc. […] Il s’est élevé depuis, entre l’Énéide de M. […] Jamais poète ne s’était élevé si haut pour retomber si bas l’instant d’après ; et peu de lecteurs français s’étaient senti le courage de chercher quelques beautés dans cet amas de folies dégoûtantes ou d’horreurs absurdes.