Cette précieuse faculté qui anime tout ce qui n’existe pas ou qui n’existe plus, qui invente une foule de circonstances plus ou moins vraies, qui aime à errer librement dans un champ, qui se plaît à se plonger dans de charmantes rêveries, cette faculté qu’un de nos écrivains a surnommée la folle du logis et que Delille nous a si gracieusement dépeinte dans un de ses poèmes, l’Imagination, nous peint les objets absents, chimériques même, comme présents à l’esprit ; nous croyons les voir en réalité, nous croyons les toucher.
Dans ce sens, il est vrai de dire que tous les mots sont des figures, puisqu’ils expriment tous, sous une forme sensible, les idées qu’ils représentent, et dont ils sont réellement les images.