O Dieu terrible, mais juste en vos conseils sur les enfants des hommes, vous disposez et des vainqueurs et des victoires ! […] Je me trouble, messieurs ; Turenne meurt : tout se confond, la fortune chancelle, la victoire se lasse, la paix s’éloigne, les bonnes intentions des alliés se ralentissent, le courage des troupes est abattu par la douleur et ranimé par la vengeance ; tout le camp demeure immobile.
Le prince est content de sa victoire, il est placé au gré de ses souhaits. […] Vous m’avez accoutumé à vos victoires autant par inclination que par devoir, j’aime à vous féliciter dans vos succès nouveaux ; mais bientôt la parole va me manquer. […] Sous ce dernier rapport, l’épithète est même inhumaine, et pour la conserver dans une place convenable, il fallait nous parler de la joie du triomphe et de l’enivrement de la victoire, et non point de cœur glacé de sens frémissants , et de l’âme des morts . […] Sa rentrée fut un triomphe : toutes les cloches de la ville en mouvement proclamèrent au loin dans les airs la victoire que les armes du roi venaient de remporter ; le peuple se pressait autour de l’héroïne, et les cris de joie, accompagnés de marques de vénération et d’amour, éclataient partout sur son passage. Jeanne, après la victoire, s’occupa de faire rendre les derniers devoirs à ceux qui avaient péri.