Si donc le verbe n’est pas exprimé, il faut en conclure qu’il est sous-entendu. […] 2° Les verbes dicere, censere. […] 4° Les verbes agere ou facere. […] 5° Les verbes orare, rogare, precari. […] 2° On sous-entend même quelquefois un verbe ayant un sens positif, après un verbe négatif.
et, par conséquent, ne faudra-t-il pas mettre nécessairement le sujet avant le verbe, le verbe avant son régime, l’antécédent avant son conséquent ? […] C’est que la forme me au lieu de je ou moi indiquant nécessairement l’objet de l’action, puisque, par une exception bien rare en français, ce mot se décline, l’esprit le replace naturellement après le verbe qui exprime cette action. […] Je pourrais multiplier les exemples ; je me contenterai de citer une phrase de Fléchier : « Déjà prenait l’essor, pour se sauver vers les montagnes, cet aigle dont le vol hardi avait d’abord effrayé nos provinces122 ; » et cette belle construction de Bossuet déjà citée, qui reproduit si bien, par la hardie transposition du verbe et par le poids de toute la phrase la formidable pesanteur de l’objet à peindre : « Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne… etc. » Souvent, sans inversion précise, la construction de Bossuet donne à sa parole un charme extrême. […] C’est à eux que s’adresse Quintilien au livre IX : « Cependant je n’approuve pas, dit-il, le scrupule de ceux qui veulent que le nom marche toujours avant le verbe, le verbe avant l’adverbe, le substantif avant l’adjectif et le pronom ; car souvent le contraire a beaucoup de grâce. » Les Latins croyaient donc aussi à l’ordre naturel ; s’ils s’en écartaient, ce n’était point par raison, mais pour ajouter de la grâce au discours ; et de ceux-là du moins l’on ne peut dire ce que l’on a dit des rhéteurs modernes qui partagent notre opinion, qu’ils sont entrainés par l’habitude de la construction française.