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16. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

3° Si nous abordons les pronoms personnels, nous constaterons que la syntaxe latine enseigna la pratique, alors très-générale, qui consistait à placer avant le verbe, comme régime direct ou indirect, les pronoms moi, toi, soi, dans les occasions où nous mettrions me, te, se.« Il veult soy cacher. » (Rab.) C’est en vertu d’un latinisme semblable que le pronom soi s’appliqua régulièrement à un nom déterminé de personne, et cela jusque dans les classiques du xviie  siècle1 Quant à la suppression du pronom personnel, sujet du verbe, elle était universelle. […] Les exemples en sont si nombreux qu’il suffira d’ouvrir notre recueil au hasard pour s’en assurer. — Même dans les verbes impersonnels, le neutre il s’effaçait d’ordinaire, et l’on disait gentiment : « Me souvient qu’Aristote… Alors tonnoit et pleuvinoit à merveilles… Bien est vray que… M’est advis que… Faut estre sage. » Cette jolie forme, nous avons eu tort de la laisser à nos villageois. […] Tout en rendant justice à l’instinct de simplicité que manifeste en mainte occasion l’idiome du bon vieux temps, par exemple dans la formation des verbes, nous ne serons pourtant pas tentés de retrancher les préfixes qui, aujourd’hui, déterminent les nuances particulières du sens, et contribuent à la clarté du discours. […]  — D’autre part, il n’est point urgent de rendre pronominaux des verbes qui ont cessé de l’être, tels que : se sourire et se pourpenser. — Quant à ceux qui, devenus neutres, furent alors actifs, notons-les seulement comme curiosités.

17. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Les imparfaits du subjonctif des verbes de la première conjugaison offrant un son désagréable, au lieu de dire : je voudrais que vous mangeassiez que vous chantassiez, changez la construction de la phrase. […] Lorsque les sujets d'un verbe sont tous du singulier et qu'ils ne sont point liés par et ou ni la prose, aussi bien que les vers, peut, si les sujets sont placés par gradation, employer le singulier. […] Dans la prose, le participe du verbe pronominal se plaire est invariable, parce que ce verbe est formé d'un verbe neutre simple dont le participe se construit avec l'auxiliaire avoir ; mais les participes des verbe se douter, se prévaloir et s'échapper, qui sont soumis aux lois de l'accord, étant également formés des verbes neutres simples, quelques grammairiens rendent aussi variable le participe du verbe se plaire quand ce verbe est réfléchi ; ils écrivent : la vigne s'est plue dans ce terrain ; cette femme s'est plue à me contredire. […] Landais a dit : « Quand le participe est entre deux que il est invariable, parce que le régime qui précède appartient au second verbe. » Oui, si le second verbe est actif, mais si le second verbe est neutre, le poëte lui-même ne peut suivre cette règle, parce que les verbes neutres n'ont pas de régime direct. […] Expiré, dans le sens propre, se joint au verbe avoir, et la grammaire veut qu'on exprime ce verbe avant le participe.

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