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53. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Il en fait ensuite l’application à un point de morale, et développe, avec une sagacité merveilleuse, tout ce qui peut en résulter d’utile pour les hommes. […] Le peuple romain comprit combien il serait utile à la république de louer les grands hommes après leur mort, et ordonna aussitôt que cet usage serait perpétuellement observé. […] Tout ce qu’il dit dans ces belles harangues, est l’expression d’une âme qu’enflamme l’amour de la patrie, et qui ne conçoit rien que de grand et d’utile pour ses concitoyens. […] Richelieu a été le premier en France qui ait conçu et exécuté le projet d’un établissement si utile et si glorieux. […] Vous les avez conquis aux sciences ; et cette espèce de conquête, aussi utile pour eux, que glorieuse pour vous, vous était réservée.

54. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

L’éloquence, dans la tribu, n’est que l’expression vraie d’un sentiment ; l’éloquence, dans la cité, est un art difficile, mais c’est le plus noble, le plus utile et le plus apprécié de tous les arts. […] S’il dit : — Il faut déclarer la guerre aux Lacédémoniens ; il faut arracher une ville ionienne à la puissance des Perses ; il faut fonder une colonie ; — et s’il prouve par de solides raisons que l’entreprise est praticable et utile, le peuple qui a confiance en lui dit : Marchons ! […] Si l’éloquence politique, en effet, n’est, comme nous l’avons dit, que le langage du bon sens parlé devant un peuple, si son but unique est de persuader des choses justes et utiles, qu’a-t-elle besoin des artifices du barreau et de l’attirail du pathétique ? […] A cette grande école de Platon, il avait appris qu’il n’y a qu’une morale, applicable aux États comme aux particuliers, à la vie publique comme à la vie privée, et que la politique la plus juste est non-seulement la seule bonne mais encore la seule utile. […] L’éloquence sans principes cesse d’être un art utile ; elle devient un jeu d’esprit, et la tribune une sorte de théâtre où les plus habiles luttent entre eux pour le pouvoir, comme les acteurs pour les applaudissements.

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