Ses trois Discours sur la tragédie, modèles de saine discussion littéraire et de critique élevée, parurent au moment où Racine et Molière allaient remplacer sur la scène française l’auteur du Cid et du Menteur. […] En second lieu, ce mot d’unité d’action ne veut pas dire que la tragédie n’en doive faire voir qu’une sur le théâtre. […] Nos anciens, qui faisaient parler leurs rois en place publique, donnaient assez aisément l’unité rigoureuse de lieu à leurs tragédies. […] Cela causa de sanglantes tragédies. […] « Vous voilà instruit de ce qui m’a déterminé à toutes les sanglantes tragédies que vous avez vues.
Que vous flattez agréablement mes sentiments, quand vous confirmez ce que j’ai avancé touchant la part que l’amour doit avoir dans les belles tragédies, et la fidélité avec laquelle nous devons conserver à ces vieux illustres les caractères de leur temps, de leur nation et de leur humeur ! […] Corneille en voulait à Claveret, parce qu’il avait distribué une pièce intitulée l’Auteur du vrai Cid espagnol à son traducteur français, dans laquelle on prétendait montrer que le dessein et le meilleur de la tragédie du Cid avaient été pillés de l’espagnol ; et cette pièce, quoique mauvaise, avait causé beaucoup de chagrin à Corneille.