Pour obtenir votre assentiment, je cherche une idée intermédiaire dont la relation avec l’une et l’autre soit évidente ou préalablement démontrée, c’est-à-dire qui soit manifestement comprise dans innocent, et qui, à son tour, comprenne manifestement Milon, meurtrier de Clodius. […] Après avoir étudié cette idée, il m’apparait qu’elle est à l’égard de l’idée innocent dans le même rapport que le contenu à l’égard du contenant, et à l’égard de l’idée Milon meurtrier de Clodius dans le même rapport que le contenant à l’égard du contenu ; que la catégorie meurtriers dans le but de légitime défense doit être rangée dans celle d’innocents, et qu’à son tour l’individu Milon est au nombre des meurtriers dans le but de légitime défense, d’où je conclus qu’il est au nombre des innocents, ce qui était à démontrer ; et je formule ma déduction par l’argument suivant : « Quiconque frappe dans le but de légitime défense est innocent ; or Milon a tué Clodius dans le but de légitime défense ; donc Milon, meurtrier de Clodius, est innocent. » La déduction ainsi formulée se nomme syllogisme. […] Si, pour donner plus d’énergie à des preuves individuellement insuffisantes, il les a réunies et accumulées, isolez à votre tour chacune d’elles et brisez-les l’une après l’autre.
Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons serrés, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout Le reste eu déroule, et lançaient des feux de toutes ports. […] Enfin, dans les sujets graves, l’orateur déploie toutes les ressources de son art, il met en usage tout ce que l’éloquence a de tours séduisants et de mouvements impétueux ; il anime cette partie de son discours de toute la chaleur, de tout le feu du sentiment pour exciter les passions et maîtriser les âmes.