Le franc tireur L’étranger au pas lourd s’étendait, sans soupçons, Devant nos chemins creux couverts par les buissons, Quand jaillit, à travers les ronces et les lierres, Un sifflement aigu suivi de cent tonnerres2… L’écho crépite et gronde, et nos vaillants conscrits, Dressés et triomphants, s’élancent à grands cris : Pas un coup de fusil qui n’ait touché son homme, Et la balle a choisi tous les chefs qu’on renomme ! […] La moisson Les blés hauts et dorés, que le vent touche à peine, Comme un jaune océan, ondulent sur la plaine2 ; D’un long ruban de pourpre, agité mollement, L’aurore en feu rougit ces vagues1 de froment, Et, dans l’air, l’alouette, en secouant sa plume, Chante, et comme un rubis dans le ciel bleu s’allume2.
L'éloquence est la faculté d'agir sur l'esprit, sur la volonté même par la parole écrite ou articulée ; c'est une manière naturelle de parler ou d'écrire qui a ordinairement pour objet d'instruire, de plaire et de toucher et que la rhétorique peut développer. […] La vérité toute nue ne serait pas accueillie favorablement de tous ; et, souvent, pour persuader les hommes, il faut leur plaire et les toucher. […] 6° L'obsécration est une prière dans laquelle l'orateur exprime les sentiments qu'il croit propres à toucher ses auditeurs. […] Qui de nous, en lisant Châteaubriand et Lamartine, ne s'ést pas écrié : Ici, pour nous toucher, la foi parle à nos cœurs, Et son accent si doux charme encor nos douleurs ! […] Mais quels que soient le génie et le savoir de celui qui jette à l'aventure des traits de lumière, quelque justes que soient les pensées, quelques beautés qu'offrent les détails, son ouvrage, dont l'esprit ne peut saisir l'ensemble, ne touche que faiblement.