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102. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Enfin l’idylle peut rouler sur une allégorie soutenue, tirée de l’instinct des animaux ou, de la nature des choses insensibles, telles que les fleurs, les ruisseaux, les fontaines, etc. ; comme on va le voir dans ce morceau de l’idylle des Oiseaux de madame Deshoulières. […] Mais on veut que le poète se soutienne jusqu’à la fin à la même élévation. […] Il nous a ouvert les trésors de la poésie : il faut qu’il en étale à nos yeux toute la richesse et toute la magnificence ; qu’il nous élève, nous transporte, nous enchante par le sublime des sentiments, la hardiesse des pensées, l’énergie et la pompe des expressions, et par tous les charmes d’une harmonie soutenue et toujours ravissante. […] Il admet la même noblesse d’idées, la même pompe d’expressions que l’ode ; mais il en rejette les écarts et le désordre : ils seraient incompatibles avec, l’art et la sagesse qu’il faut pour soutenir une allégorie. […] Dans l’ode sacrée, il soutient dignement le caractère de l’éloquence du prophète qu’il imite.

103. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Si l’action est réellement intéressante ; si le drame est bien conduit ; si les scènes sont heureusement agencées ; si le caractère des personnages est vrai ; si l’intérêt se soutient et va croissant jusqu’au dénoûment ; si le vers exprime comme il convient la pensée du poète, et que cette pensée soit toujours à la hauteur des situations ; si, enfin, dans la tragédie, la terreur et la pitié oppressent toutes les poitrines, on aura fait un chef-d’œuvre dramatique, qu’on ait ou non observé les trois unités. — Enfin, nous citerons, en terminant, les remarques judicieuses que M. […] Mais ce n’est pas assez qu’il soit amené, il faut encore qu’il soit imprévu, parce que l’intérêt ne se soutient qu’autant que l’âme est suspendue entre la crainte et l’espérance. […] Dans le drame comme dans l’épopée, les caractères doivent être, sinon toujours grands, ce qui convient peu à la comédie, au moins vrais et soutenus. […] Or, le dialogue a deux formes et deux espèces : il est soutenu, quand l’acteur développe ce qu’il pense en un discours suivi, et que l’acteur opposé approuve ou combat ses arguments, en une réplique suivie, d’une certaine étendue. […] Les termes doivent être vifs et choisis, mais sans pompe et sans éclat ; point de grands mots, point de figures éclatantes et soutenues.

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