Il ne faut donc pas s’étonner s’il se joint quelquefois à la plus rude austérité, et s’il entre hardiment en société avec elle pour se détruire, parce que, dans le même temps qu’il se ruine en un endroit, il se rétablit en un autre.
Il paraît, par exemple, qu’il n’est pas vraisemblable que la Génisse, la Chèvre et la Brebis fassent société avec le Lion. […] Les bergers peuvent avoir le désir de plaire, l’émulation dans les jeux ; l’ambition d’entretenir un troupeau nombreux et fécond ; des passions douces, tendres et modérées ; mais jamais de ces passions violentes et cruelles qui sont les fléaux de la société. […] Renfermée dans ses justes bornes, la satire ne peut qu’être infiniment utile à la société civile et à la république des lettres. […] L’exemple suivant, pris au hasard dans les Satires de Boileau, fera voir de quelle manière le poète satirique doit combattre les vices généraux de la société.