Je suis charmé de ces deux orateurs ; mais j’avoue que je suis moins touché de l’art infini et de la magnifique éloquence de Cicéron, que de la rapide simplicité de Démosthène1. La simplicité en poésie Un homme qui pense beaucoup veut beaucoup dire ; il ne peut se résoudre à rien perdre ; il sent le prix de tout ce qu’il a trouvé, il fait de grands efforts pour renfermer tout dans les bornes étroites d’un vers. […] N’est-il pas naturel que les premiers architectes gothiques se soient flattés d’avoir surpassé par leur vain2 raffinement la simplicité grecque ? […] Il est naturel qu’ils nous choquent dans les peintures de ce poëte1 ; mais j’en excepte l’aimable simplicité du monde naissant : cette simplicité de mœurs, si éloignée de notre luxe, n’est point un défaut, et c’est notre luxe qui en est un très-grand.

On n’y retrouve peut-être pas la simplicité de Théocrite, mais ils ont plus de sensibilité et de délicatesse. […] Et, en effet, ce qui caractérise surtout la poésie d’Homère, c’est la fougue et la simplicité. […] Ce style de la plus grande simplicité dut être celui des premiers écrivains. […] À travers le luxe et l’élégance du langage de Pope nous n’apercevons plus la simplicité du vieux barde. […] Sa simplicité, rendue littéralement, deviendrait platitude dans nos langues modernes.