Si vous ne sentez plus la différence de l’homme qui se présente en compagnie, et de l’homme intéressé1 qui agit, de l’homme qui est seul, et de l’homme qu’on regarde, jetez vos pinceaux dans le feu. […] Bien que Diderot ait eu de graves écarts de doctrine, il a rendu plus d’un hommage aux vérités religieuses ; n’a-t-il pas écrit un jour, sous l’influence d’une profonde tristesse : « Ce fut alors que je sentis la supériorité de la religion chrétienne sur toutes les religions du monde, et quelle profonde sagesse il y avait dans ce que l’aveugle philosophe appelle la folie de la croix.
Son histoire nous offre le douloureux spectacle d’un génie puissant qui lutte en vain contre la défiance des partis, se débat sous de noires calomnies auxquelles son passé donne prétexte, se sent isolé jusque dans ses triomphes, et meurt sur la brèche sans avoir pleinement conquis cette autorité morale qui est le plus efficace auxiliaire de la persuasion. […] Non, mon oncle, on n’est point mort tant qu’on sent et qu’on pense, et tant qu’on n’est point mort, on peut expier et mériter.