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75. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

À mesure que je sens la mienne s’en aller, je me reporte avec plus de charme vers un passé qui ne fut pas non plus sans orages, mais sur lequel, en même temps, la bonne Providence versa de grandes douceurs. […] que je sens bien votre peine, et que je la partage vivement ! […] Nos routes se dirigent en des sens contraires ; heureusement qu’il existe un centre où elles aboutissent toutes2. […] « Quand une fois l’on s’est dit qu’il faut sacrifier le monde à l’intérêt national, on est bien près de resserrer de jour en jour le sens du mot nation, et d’en faire d’abord ses partisans, puis ses amis, puis sa famille, qui n’est qu’un terme décent pour se déguiser soi-même. […] Leur puissance est dans le renoncement à tout ce que les sens convoitent ; car les convoitises, ce sont les maladies qu’ils viennent guérir, les démons qu’ils viennent chasser, et, pour guérir les autres, il faut d’abord s’être guéri soi-même ; pour chasser d’eux l’esprit mauvais, il faut n’être pas soi-même sous son empire.

76. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Ces efforts tentés en tous sens, nous ne saurions ici les étudier en détail. […] Mais pourtant, les grammairiens commençaient à perdre le sens de ces locutions ; car quelques-uns usaient déjà de l’apostrophe pour marquer par ce signe la chute de l’e qu’ils croyaient supprimé. […] Il se suffisait à lui-même ; il jouait le rôle de sujet et de complément, avec le sens de cela ; d’où ces tournures lestes : « Pour se faire… Surce, partit l’ost (armée)… Ce non obstant (hoc non obstante), il advint… » Qui donc oserait préférer à cette dernière façon de dire notre lourd quoi qu’il en soit ? […] Tout en rendant justice à l’instinct de simplicité que manifeste en mainte occasion l’idiome du bon vieux temps, par exemple dans la formation des verbes, nous ne serons pourtant pas tentés de retrancher les préfixes qui, aujourd’hui, déterminent les nuances particulières du sens, et contribuent à la clarté du discours. […] Ces exemples que l’on pourrait multiplier, si l’on ne craignait de fatiguer l’attention, prouvent combien l’orthographe fut souvent arbitraire et factice, dans un temps où le sens historique manquait aux plus doctes.

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