/ 404
148. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Nous savons déjà que didactique signifie propre à l’enseignement (p. 75). […] Elle s’est montrée, sans doute, dès qu’un homme doué de quelque imagination et instruit par l’expérience a communiqué ce qu’il savait aux jeunes gens qui l’entouraient. […] Mais après cette décision générale, on peut encore désirer de savoir ce que deviendront en particulier les personnes. […] Il ne peut savoir humainement ce qui s’est passé dans le ciel : il prie donc quelque muse de l’en instruire. […] Trissino, ou le Trissin, né à Vicence en 1478, et contemporain de l’Arioste, était un homme d’un savoir très étendu et d’une grande capacité.

149. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Voyez Racine ; quand il est forcé de mettre en scène des personnages moins tragiques, moins intéressants que les autres, ne sait-il pas les faire passer à la faveur de cette élégance soutenue, qui souvent donne un charme aux idées les plus vulgaires, aux détails les plus insignifiants ? […] « La finesse, dit Voltaire, est une énigme dont les gens d’esprit devinent tout d’un coup le mot. » Les lecteurs savent gré à l’écrivain qui paraît les estimer gens d’esprit, dût-il y être trompé lui-même ; car tous ne devinent pas le mot. […] On sait que quand Louis XVIII revint de Gand après les cent jours, le titre le plus puissant aux faveurs du pouvoir était d’avoir accompagné le roi dans son court exil. […] C’est dans l’enjouement, en effet, qu’il est difficile de savoir s’arrêter ; le rire est si bonne chose de sa nature, qu’il semble à plusieurs que tous les moyens sont bons pour le provoquer. […] Toutefois les hommes de goût ont cette cruauté ; ils pensent qu’une idée qui ne saurait être produite avec agrément et décence doit être impitoyablement sacrifiée.

/ 404