Aussi, ce qui nous reste des poésies des anciens Goths, porte une empreinte remarquable de férocité, et ne respire que le carnage et le sang ; tandis que les premières chansons des Chinois et des Péruviens roulent toutes sur des sujets agréables. […] Turnus, jeune héros plein de valeur, épris des charmes de Lavinie, à qui l’unissent déjà les liens du sang, est destiné à l’épouser du consentement de tous les siens ; il est favorisé surtout par la mère de Lavinie, et la jeune fille elle-même laisse entrevoir qu’elle désire ce mariage.
La plupart des critiques citent, comme exemple de ce défaut, ces deux vers de sa Pharsale : De morts et de mourans cent montagnes plaintives D’un sang impétueux cent vagues fugitives. […] Fondons la liberté sur les lois et une sage constitution, et bientôt vous verrez les trônes s’écrouler, les sceptres se briser, et les peuples, étendant les bras vers vous, proclamer par des cris de joie la fraternité universelle. » Mais les principes exagérés de ces orateurs paraissaient trop modérés à l’anarchie qui avait déjà succédé à la révolution, il lui fallait du sang.