Sa doctrine était insensée en apparence, et les philosophes soumirent leur raison orgueilleuse à cette sainte folie ; elle n’annonçait que des croix et des souffrances, et les Césars devinrent ses disciples ; elle seule vint apprendre aux hommes que la chasteté, l’humilité, la tempérance, pouvaient être assises sur le trône, et que le siège des passions et des plaisirs pouvait devenir le siège de la vertu et de l’innocence : quelle gloire pour la religion ! […] Pour une âme destinée à vous servir, appelée à la société immortelle de votre Fils et de vos Saints, enrichie de vos dons, et par eux capable de faire des œuvres dignes de l’éternité ! […] Ce monarque si altier gémissait dans ses fers, lui qui y avait tenu toute l’Europe, qui avait si fort appesanti les siens sur ses sujets de tous états, sur sa famille de tout âge, qui avait proscrit toute liberté jusqu’à la ravir aux consciences les plus saintes et les plus orthodoxes101. […] On se contentera de coter124 ses ouvrages contre le ministre Jurieu125 et les protestants ; ses ouvrages de piété et d’instruction qui sont infinis, son inimitable Discours sur l’Histoire universelle, et cette sublime Politique tirée de l’Écriture Sainte, qui est l’instruction des rois. […] Des anecdotes partout citées nous le montrent dans son enfance se faisant de petits ermitages, au milieu des chèvrefeuilles et des abeilles, y lisant avec passion Robinson et la Vie des Saints.
À peine ce saint homme fut mort, que Joas se laissa séduire par des flatteurs corrompus. […] C’est à la prière de ce saint conducteur du peuple de Dieu, que ce peuple toujours murmurateur, mais toujours chéri, fut miraculeusement nourri pendant quatre ans dans le désert (aujourd’hui l’Arabie pétrée). […] Thomas de Cantorbéry (saint), né à Londres l’an 1117, et dont le nom de famille était Becquet. […] Aussitôt quatre de ses gentilshommes passent la mer, et vont assassiner le saint archevêque au pied de l’autel, l’an 1170.