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36. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

……………… N’était-ce pas hier qu’enivrée et bénie Tu traînais à ton char un peuple transporté, Et que Londre et Madrid, la France et l’Italie, Apportaient à tes pieds cet or tant convoité, Cet or deux fois sacré qui payait ton génie, Et qu’à tes pieds souvent laissa ta charité ? […] Nous sommes prêtres de Vesta ; notre vie est le feu sacré que nous avons mission d’en retenir, jusqu’à ce que Dieu lui-même l’éteigne en nous.

37. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Sa mère avait noué autour de son cou un collier de coquillages, comme les Gaulois suspendent des reliques aux rameaux du plus beau rejeton d’un bois sacré. […] Du moins j’ai conservé toutes mes illusions sur le Simoïs ; j’ai de plus le bonheur d’avoir salué une terre sacrée, d’avoir vu les flots qui la baignent et le soleil qui l’éclaire. […] Mais qu’il fût bon et légitime en soi qu’elles atteignissent ce bien, et que par conséquent ce bien dût être en quelque chose et sous quelque rapport respectable et sacré pour nous, voilà ce que notre raison ne pouvait décider ni même concevoir. Mais l’idée du bien absolu conçue, ce qui n’était pas visible apparaît, et le bien des autres devient sacré pour nous en même temps et au même titre que le nôtre, c’est-à-dire comme élément égal d’une même chose, qui seule est respectable et sacrée en soi, l’ordre. […] Au-delà de l’ordre, notre raison n’aurait pas vu Dieu, que l’ordre n’en serait pas moins sacré pour elle ; car le rapport qu’il y a entre notre raison et l’idée d’ordre subsiste indépendamment de toute pensée religieuse.

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