Son Avent (1699) et son Carème (1701-1704), prêchés devant Louis XIV, opérèrent de soudaines conversions, et le roi disait de lui : « Mon père, j’ai entendu plusieurs grands orateurs, j’en ai été fort content ; mais toutes les fois que je vous ai entendu, j’ai été mécontent de moi-même. » Nommé évêque de Clermont en 1717, il composa en six semaines son Petit Carème pour Louis XV enfant. […] La loi doit régner sur les rois Sire, c’est le choix de la nation qui mit d’abord le sceptre entre les mains de vos ancêtres ; c’est elle qui les éleva sur le bouclier militaire et les proclama souverains. […] tout ce qui passe est trop vil pour être le prix d’un temps qui est lui-même le prix de l’éternité : c’est pour nous démêler de la foule des enfants d’Adam, au-dessus même des Césars et des rois de la terre, dans cette société immortelle de bienheureux qui seront tous rois, et dont le règne n’aura point d’autres bornes que celles de tous les siècles. […] Bossuet jugeait ainsi la Majesté royale : Je n’appelle pas majesté cette pompe qui environne les rois, ou cet éclat extérieur qui éblouit le vulgaire : c’est le rejaillissement de la majesté, et non pas la majesté elle-même. […] O rois !
De là sort le vieil proverbe : Une foy, une loy, un roy. […] Vous dictes estre souverains : l’ordonnance est le commandement du roy ; et vous n’estes pas par-dessus le roy. Il n’y a nuls, soit princes ou aultres, qui ne soient teneus garder les ordonnances du roy. […] n’auroient-ils pas dit qu’il ne falloit pas recommencer une entreprise où trois de nos rois avoient manqué, et à laquelle le feu roi n’avoit osé penser ! […] Ce sont misères de grand seigneur, misères d’un roi dépossédé.