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38. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Or poez savoir que mult esgarderent Constantinoble cil qui onques mais ne l’avoient veue ; que il ne pooient mie cuidier que si riche vile peust estre eu tot le monde, cum il virent ces halz murs et ces riches tours dont ele ere close tot entor à la reonde, et ces riches palais, et ces haltes yglises, dont il i avoit tant que nuls nel poist croire, se il ne le vëist à l’oil, et le lonc et le lé de la vile que de totes les autres ere soveraine. […] Vous y viendrez vous-même, riche impitoyable, aux jours de besoin et d’angoisse. […] Il est riche. […] Mais un philosophe ne peut guère, quoiqu’il devienne riche, se tourner à des dépenses inutiles et fastueuses, qu’il méprise. […] L’un se trouva riche, et l’autre encore plus d’avoir enrichi son ami.

39. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Les plus riches mêmes, oui, les plus riches n’ont pas de plus grands tourments que leur oisiveté. […] « Comme une colonne, dont la masse solide paraît le plus ferme appui d’un temple ruineux, lorsque ce grand édifice qu’elle soutenait, fond sur elle sans l’abattre : ainsi la Reine se montre le ferme soutien de l’État, lorsqu’après en avoir longtemps porté le faix, elle n’est pas même courbée sous sa chute. » Le Télémaque de Fénelon est plein de comparaisons également riches et agréables. […] Fénelon, dans sa prose poétique, donne à tous les objets qu’il peint les couleurs les plus riches, les plus animées, et en même temps celles qui leur sont propres.

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