Il traite à la fois du beau et de l’utile ; il vent charmer et instruire à la fois, il mêle le délibératif au démonstratif. — L’assemblée des notables de 1596 délibère sur les finances de l’État ; le roi Henri IV, aussi habile que généreux, fait de sa propre conduite un éloge qui aurait dû lui gagner tous les cœurs ; voilà le démonstratif uni au délibératif1. — Enfin, Lally-Tollendal, plaidant pour la réhabilitation de son père, trace de cet honnête homme un portrait touchant ; au nom de l’honneur et des intérêts de la patrie, il exhorte les juges à revenir sur un arrêt inique ; voilà le démonstratif et le délibératif unis au judiciaire. […] Alors Milon jette son manteau et saute hors de la voiture pour se défendre en homme de cœur ; ceux qui étaient ave Clodius tirent l’épée ; les uns reviennent à la voiture afin d’y attaque Milon par derrière, d’autres le croyant déjà tué se mettent à massacre les esclaves qui le suivaient de loin. […] De même que dans un morceau de musique bien composé le motif du début revient à la fin et forme ce qu’on nomme ritournelle, de même, suivant la bonne expression de Joubert, la fin d’un ouvrage doit faire souvenir de.son commencement. […] — A la rigueur, telle est l’unité naturelle de toute composition bien comprise qu’on pourrait dire qu’à propos d’un sujet quelconque, il y a toujours un mot qui résume le sujet même, et qui doit, par suite, revenir de lui-même à chaque instant. Lorsque, par exemple, Bossuet veut écraser la vanité humaine sous les coups de la puissance de Dieu, il est inévitable que ces expressions elles-mêmes reviennent souvent dans le cours de son éloquente leçon. — De même lès mois honneur, devoir sont à chaque vers dans la bouche de Rodrigue ; les mots esprit, finesse, sur les lèvres de Philaminte ou de Bélise.
Mais il revint enfin sous le berceau des pampres verts, situé dans sa cabane solitaire. […] Tous nos guerriers sont indomptables : Les Dieux, désormais favorables, Sur leurs autels sont revenus : Annibal frémit, et sa rage Déplorant le sort de Carthage, Loue et déteste nos vertus. […] Libre de tout frein, et n’ayant d’autre guide que sa bouillante ardeur, il s’élance à travers les campagnes, sans suivre aucune route certaine, franchit les précipices et les rochers, et revient aux lieux qu’il habite. […] Non : il revient au voyage du roi, et lui promet la victoire par ce beau trait d’imagination.