La période est une phrase dont le sens complet, partagé entre plusieurs membres, est suspendu jusqu’à un dernier et parfait repos. […] Du repos. […] On entend par repos certaines suspensions qu’il faut observer dans le sens et dans la voix. On distingue deux sortes de repos : la césure et le repos final. […] Le repos final est la suspension du sens et de la voix à la fin du vers, et il augmente ou diminue selon que les vers sont plus ou moins grands.
Par là se vérifie ce que dit l’Apôtre : « Que Dieu est heureux et le seul puissant, Roi des rois et Seigneur des seigneurs » ; heureux, dont le repos est inaltérable, qui voit tout changer sans changer lui-même, et qui fait tous les changements par un conseil immuable ; qui donne et qui ôte la puissance ; qui la transporte d’un homme à un autre, d’une maison à une autre, d’un peuple à un autre, pour montrer qu’ils ne l’ont tous que par emprunt, et qu’il est le seul en qui elle réside naturellement. […] Celui-là qui se plaint qu’il travaille trop, s’il était délivré de cet embarras, ne pourrait souffrir son repos ; maintenant les journées lui semblent trop courtes, et alors son grand loisir lui serait à charge : il aime sa servitude, et ce qui lui pèse lui plaît ; et ce mouvement perpétuel, qui les engage en mille contraintes, ne laisse pas de les satisfaire, par l’image d’une liberté errante. […] Les lois qu’il vous a données sont que, parmi vos sujets, votre puissance ne soit formidable qu’aux méchants, et que vos autres sujets puissent vivre en paix et en repos, en vous rendant obéissance. […] Ainsi leur soulagement est autant nécessaire pour votre service que pour leur repos.