Le chien Gardant du bienfait seul le doux ressentiment1, Il vient lécher ma main après le châtiment ; Souvent il me regarde ; humide de tendresse, Son œil affectueux implore une caresse. […] Plus loin, dans ses calculs gravement enfoncé, Un couple sérieux, qu’avec fureur possède L’amour du jeu rêveur qu’inventa Palamède, Sur des carrés égaux, différents de couleur, Combattant sans danger, mais non pas sans chaleur, Par cent détours savants conduit à la victoire Ses bataillons d’ébène et ses soldats d’ivoire… Longtemps des camps rivaux le succès est égal ; Enfin l’heureux vainqueur donne l’échec fatal, Se lève, et du vaincu proclame la défaite ; L’autre reste atterré dans sa douleur muette, Et du terrible mât à regret convaincu, Regarde encor longtemps le coup qui l’a vaincu1.
C’est pourquoi tout est surprenant, à ne regarder que les causes particulières ; et néanmoins tout s’avance avec une suite réglée. […] Regardez ces peuples barbares qui firent tomber l’empire romain. […] Que le Midi, que l’Orient, que les îles inconnues les attendent, et les regardent en silence venir de loin. […] Regardez derrière vous : où sont vos premières années ? […] Prêts à verser du sang, regardez-vous des pleurs ?