Or, si nous n’avions que cet unique désir, nous reconnaîtrions sans peine qu’encore que toute erreur soit un mal, il y en a néanmoins beaucoup qu’il ne faut pas s’efforcer de détruire, parce que le remède serait souvent pire que le mal, et que, s’attachant à ces petits maux, on se mettrait hors d’état de remédier à ceux qui sont vraiment importants. […] Car si nous nous faisions justice à nous-mêmes, nous reconnaîtrions sans peine que ceux qui nous attribuent des défauts que nous n’avons pas ne nous en attribuent pas aussi un grand nombre d’autres que nous avons effectivement ; et qu’ainsi nous gagnons à tous ces jugements dont nous nous plaignons, quelque faux qu’ils soient.
Égaré dans ses propres champs, il s’arrête et ne reconnaît plus sa route : il voit de nouvelles collines se former, et la campagne bouleversée lui prédite un aspect informe. […] quelle horreur le saisit, quel désespoir s’empare de son âme, lorsque, accourant vers un objet sombre qu’il a pris pour le toit de sa chaumière, élevé au-dessus de la neige, il reconnaît son erreur, et se trouve au milieu d’une solitude inconnue, loin de tout asile, loin de tous vestiges humains ! […] Fille aimable du bienfait, tu te fais reconnaître à ton tour : tu ménages, dans l’ordre social, un doux échange de procédés et un commerce de tendres affections. […] Parmi tous ces écrivains illustres, et tous ceux qui auraient pu compléter cette liste si honorable pour les lettres, nous devons reconnaître et avouer hautement que les auteurs anciens, par leur génie, ont servi de modèles à la plupart de leurs dignes émules des temps du Moyen-Âge et des temps modernes. […] Hommes, vous êtes tous frères : jusques à quand différerez-vous de vous reconnaître ?