La confusion des objets n’est pas non plus une circonstance défavorable au sublime, par exemple, nous éprouvons des sentiments analogues au récit de l’apparition subite de quelque être surnaturel, et cependant les idées qu’il fait naître en nous sont obscures et confuses ; le sentiment que nous éprouvons est le produit des idées que fait naître dans notre âme la présence d’un être surnaturel, et de la terreur qu’imprime l’obscurité. […] « Dans un voyage de Pinto, je me souviens, dit-il, d’avoir lu ce récit terrible d’un naufrage : “Au milieu d’une nuit orageuse nous aperçûmes, à la lueur des éclairs, un autre vaisseau qui, comme nous, luttait contre la tempête ; tout à coup, dans l’obscurité, nous entendîmes un cri épouvantable, et puis nous n’entendîmes plus rien que le bruit des vents et des flots.” » Cette image est grande, et produit une impression profonde. […] Il n’est certainement personne qui, en écoutant ce récit, ne se persuade qu’il s’agit ici d’un départ sans empressement et sans dessein, d’un simple voyage à la campagne.
Les autres présentent la suite d’un récit, l’ensemble d’une description, le développement d’une pensée ou vérité morale, le portrait d’un homme célèbre de l’antiquité, etc., et forment, en un mot, un sujet complet, résumé par un titre spécial.