Ainsi, peu à peu, vous quitteriez le monde, non pour Dieu, mais pour vos passions, ou du moins pour une vie indolente qui ne serait guère moins contraire à Dieu, et qui serait plus méprisable, selon le monde, que les passions même les plus dépravées. Vous ne quitteriez les grandes prétentions que pour vous entêter de colifichets et de petits amusements dont on doit rougir dès qu’on est sorti de l’enfance. […] Des hommes qui viennent à vous, sans être attirés par aucun motif, ni de commerce, ni d’ambition, ni de curiosité ; des hommes qui, sans vous avoir jamais vus, sans savoir même où vous êtes, vous aiment tendrement, quittent tout pour vous, et vous cherchent au travers de toutes les mers avec tant de fatigues et de périls, pour vous faire part de la vie éternelle qu’ils ont découverte ? […] Il y a une foule de petits soucis voltigeants, qui viennent chaque matin à votre réveil, et qui ne vous quittent plus jusqu’au soir ; ils se relayent pour vous agiter.
Jusqu’alors la grande nation vous protégera contre les attaques de vos voisins ; son système politique sera uni au vôtre… Je vous quitte sous peu de jours. […] « Vouloir ôter l’honneur à toute une armée de braves gens, leur proposer de quitter l’Allemagne par journées d’étapes, à la seule sommation de l’armée prussienne, voilà ce que la postérité aura peine à croire ; le duc de Brunswick n’eût jamais dû se permettre un pareil outrage. […] Le maréchal de Bessières, duc d’Istrie, avait été tué le 1er mai 1813, la veille de la bataille de Lutzen, dans la Saxe Prussienne ; il n’avait jamais quitté l’Empereur, qui dit de lui dans son Bulletin : Il est mort de la mort de Turenne !