On peut juger avec quelle chaleur Cicéron se porta à sa défense : c’était sa propre cause qu’il plaidait, et il satisfaisait à la fois et sa haine pour Clodius, le plus fougueux de ses ennemis, et sa reconnaissance envers Sextius, le plus zélé de ses défenseurs. […] Ces patriotes-là, sans doute, ne prêchent point l’athéisme avec une grossière impudeur ; ils savent trop ce qu’on doit de respect à la religion du pays ; ils ne gravent point sur la pierre sépulcrale que la mort est un sommeil éternel, persuadés qu’avec cette morale-là on ne fait que des brigands : ils ne proscrivent point par milliers leurs propres concitoyens. […] Dans une si prodigieuse multitude de citoyens, il en est beaucoup, ou, qui se sentant coupables de crimes et appréhendant la peine qui les suit, ne soupirent qu’après les troubles et les révolutions ; ou qui, par un certain esprit naturellement fougueux, se repaissent de séditions et de discordes ; ou qui, dans le désastre de leur fortune, aiment mieux être ensevelis sous les ruines de l’état, que sous les leurs propres.
La métaphore et l’antithèse sont les principales figures propres à ce genre de poésie, qui doit être court, précis, et piquer surtout la curiosité du lecteur par quelque trait qui semble désigner le mot, ou par les contrastes singuliers que présente l’énigme. […] La Charade vient, dit-on, de l’idiome languedocien, et signifie dans son origine, discours propre à tuer le temps. […] Ce petit poème, particulièrement propre à des sujets badins, est composé de treize vers de dix ou de huit syllabes, qui roulent sur deux rimes, dont huit sont féminines, et cinq masculines, ou huit masculines, et cinq féminines. […] Il n’y a que les méchants et les scélérats connus dans l’histoire, dont l’honnête homme puisse se permettre de faire la satire sur leur propre tombeau.