Pour encourager ceux-ci à cultiver l’éloquence, en même temps que pour les rebuter d’une audacieuse entreprise, je leur proposerai l’exemple d’un de nos plus célèbres prosateurs, qui, sollicité un jour de faire des vers, composa, après y avoir bien rêvé, le célèbre distique suivant : Il fait en ce grand jour le plus beau temps du monde, Pour voyager à pied, sur la terre et sur l’onde.
La vie champêtre Bien heureux est celuy qui, trés loin du vulgaire, Vit en quelque rivage esloigné, solitaire, Hors des grandes cités, sans bruit et sans procés, Et qui, content du sien418, ne fait aucun excés ; Qui voit de son château, de sa maison plaisante419, Un haut bois, une prée, un parc qui le contente… Les pensers ennuyeux ne lui rident la peau, Ne lui changent le poil ni troublent le cerveau420 ; Mais n’esperant plus rien et craignant peu de chose, Son seul contentement pour but il se propose.