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82. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Plutôt artiste que savant, il ne fut ni botaniste, ni anatomiste : il prit l’homme pour centre de ses tableaux, et n’étudia l’univers que par rapport à ce roi de la création, et selon le degré d’utilité ou de plaisir qu’il en peut tirer. […] Rien n’est encore plus opposé à la véritable éloquence que l’emploi de ces pensées fines et la recherche de ces idées légères, déliées, sans consistance, et qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité2. […] Ils n’ont point d’autre voix qu’un petit cri, screp, screp, fréquent et répété ; ils le font entendre dans les bois dès l’aurore, jusqu’à ce qu’aux premiers rayons du soleil tous prennent l’essor et se dispersent dans les campagnes2. […] Si vous employez l’art, cachez-le si bien par l’imitation, qu’on le prenne pour la nature même. […] Il semble qu’en nous élevant avec elles, nous prenons un essor de l’âme plus haut, un regard plus profond, et ce n’est pas en vain que le poëte a dit : Jéhovah de la terre a consacré les cimes.

83. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Prenons pour exemple Iphigénie. […] Voilà où l’on doit prendre les preuves relatives au bien et à l’utile. […] Il n’est pas dit du tout, parce que l’on a pris quelque chose, qu’il y a eu vol ; mais il y aura eu vol seulement au cas où l’on aura pris afin de faire tort et de s’approprier personnellement ce qu’on a pris. […] L’équitable, c’est le juste, pris indépendamment de la loi écrite. […] Ils s’en prennent surtout à ceux qui tiennent peu de compte de leur mal actuel.

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