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70. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Nous n’avons pas besoin de dire qu’ici comme ailleurs on doit éviter de forcer son talent, et que celui qui ne sera pas porté par son caractère à employer le langage figuré, ne devra pas tenter de le faire. […] Allons dans les combats porter mon désespoir, Et mourons-y du moins fidèle à mon devoir. […] Il avait fait une étude approfondie de l’arrangement le plus favorable à l’harmonie, et il portait peut-être à l’excès le goût pour ce qu’il appelle plena ac numerosa oratio . […] Lorsque, après en avoir longtemps porté le faix, elle n’est pas même courbée sous sa chute. […] Ou plus de magnificence, d’éclat et d’harmonie, comme dans ce passage de Bossuet : Des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant.

71. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

La seconde, celle où, rebuté, aigri même par trois chutes consécutives au théâtre, il porta dans la critique littéraire l’amertume d’un ton dur et tranchant, peu propre à lui ramener ceux que ses premiers succès avaient indisposés contre lui. […] Que sera-ce si, porté par les circonstances sous d’autres cieux, l’aspect et l’étude d’une nouvelle nature viennent exalter encore une imagination déjà enflammée par tant d’objets réunis ? On conçoit aisément que rien de commun, rien d’ordinaire ne peut sortir d’une réunion de circonstances extraordinaires, et que tout doit porter, dans les productions d’un tel écrivain, un caractère d’originalité qui peut faire époque, mais qui ne doit point servir d’exemple. […] De tous les jugements portés sur cette belle production, celui qui la caractérise le mieux, est celui du grand Frédéric ; il appelait la traduction des Géorgiques un ouvrage original ; il avait raison. […] Voici le jugement que portait de ces deux traducteurs comparés le La Harpe de la littérature anglaise, le célèbre Johnson : « Si l’on compare, dit-il, ces deux versions, le résultat sera que Dryden subjugue, entraîne le lecteur par la vigueur et par la véhémence qui dominent en général dans son style, et que Pitt force quelquefois ce même lecteur de s’arrêter pour admirer tel ou tel vers en particulier ; que les fautes de Dryden se perdent, englouties dans un océan de beautés réelles, et que les beautés de Pitt sont à peine sensibles pour un lecteur glacé par le froid mortel d’une correction trop étudiée ; que Pitt pourra plaire à certains critiques, mais que Dryden a pour lui le peuple des lecteurs ; que Pitt enfin est cité, mais que Dryden est et sera lu ».

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