Il est donc probable que nous aurions également la poétique de l’élégie, si Aristote et Horace eussent trouvé le véritable type de ce genre de poésie, dans les ouvrages de leurs contemporains ou de leurs devanciers. […] Tous les amateurs de la poésie française connaissent le cantique d’Ézéchias traduit par Rousseau, et il faut convenir que la plupart des strophes en sont admirables. […] Ainsi l’éloquence rend à la poésie ce qu’elle en a reçu, et l’avantage reste égal de part et d’autre. […] Voici la paraphrase latine de cette sublime élégie, par le docteur Lowth, auquel la poésie sacrée a d’ailleurs tant d’autres obligations : Ergone magnanimi heroes, decus Israelis, Proh ! […] Ce qui rend ces regrets plus vifs encore, c’est qu’il est impossible de se dissimuler que Lebrun eût pu faire à notre poésie un honneur immortel ; c’est qu’il est pur, naturel, harmonieux sans effort, quand il a voulu l’être ; qu’il eût vraiment fait faire à la langue poétique un pas de plus, et qu’il a le premier essayé de plier au ton didactique sa dédaigneuse inflexibilité.
Dans la poésie grecque, les idées rapprochées par la comparaison ne cadrent souvent que d’un seul côté ; le reste est là comme ornement au tableau, pour délasser l’esprit, pour varier le ton. […] Et qu’on ne dise pas que soumettre la poésie à un si minutieux examen, c’est glacer l’imagination, froisser les ailes du poëte entre les gros doigts de l’analyse, Et hasarder la muse à sécher de langueur. […] Toute doctrine religieuse, morale, scientifique, politique, le drame comme le sermon, la thèse comme la poésie, se présentaient alors sous forme de parabole. […] Souvent l’allégorie remplit à elle seule une petite pièce tout entière de prose ou de poésie. […] Pièce de poésie, plus ou moins longue, composée de vers ou fragments de vers pris de quelque auteur célèbre, mais détournés de leur sens primitif.