On entend, par la fin morale d’un poème, ce qui doit nécessairement en résulter par rapport aux mœurs. […] Disons plutôt, avec Domairon, que le poème comique est, en général, celui où l’on introduit sur la scène des personnages qui font une action amusante et risible, mais commune, c’est-à-dire relative, au caractère aux mœurs, à la manière de vivre des hommes dans la société ordinaire. […] Le Margitès d’Homère, poème où était représenté un homme fainéant, qui n’était bon à rien, donna l’idée du comique.
Ainsi donc, improvisatrice à sa naissance, la tragédie, comme la comédie, celle-ci tirant son origine des poèmes dithyrambiques, celle-là des poèmes phalliques, qui conservent, encore aujourd’hui, une existence légale dans un grand nombre de cités, progressa peu à peu, par le développement qu’elle reçut autant qu’il était en elle. […] À Athènes, ce fut Cratès qui, le premier, rejetant le poème ïambique20, commença à composer des sujets ou des fables sur une donnée générale. […] Toutefois, dans le principe, on faisait pour les tragédies comme pour les poèmes épiques. […] Les autres font rouler leur poème sur un seul héros, dans les limites d’une époque unique ; mais l’action unique qui en fait le fond se divise en parties nombreuses. […] Aussi l’on n’a jamais fait un poème de longue haleine dans un mètre autre que l’héroïque.