Elle enseigne le plan du discours, les rapports et la progression des sentiments et des idées ; elle dit ce qu’il faut mettre au commencement, au milieu, à la fin. […] Sans ordre, il n’y a ni beauté, ni grâce, ni force ; et Buffon a dit avec sagesse : C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son sujet qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé et ne sait par où commencer à écrire : il aperçoit à là fois un grand nombre d’idées, et comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres. […] Le sermon de Massillon sur la Vérité de la Religion offre l’exemple d’un plan parfaitement régulier : Exorde. […] C’est ce que prétendait faire entendre Ménandre et, depuis lui, Racine, quand, après après avoir arrêté le plan d’une de ses pièces, il s’écriait : « Ma comédie est achevée, je n’ai plus que les vers à faire. » C’est ce que Buffon voulait encore exprimer quand, à la suite du tableau des perplexités auxquelles le manque de disposition condamne un auteur, il ajoutait : Mais lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il sentira aisément le point de maturité de la production de l’esprit ; il sera pressé de la faire éclore ; les idées se succéderont sans peine et le style sera naturel et facile. […] — Un plan bien conçu et nettement indiqué, une division lumineuse préviennent en faveur du sujet, soutiennent l’attention, soulagent la mémoire et n’empêchent ni l’orateur ni l’écrivain d’échauffer et de remuer les cœurs.
. ; élaborer pour un roman ou un discours imaginaire un exorde, une péroraison, un récit, une description, tous les détails enfin que le hasard, sa fantaisie ou un plan suivi d’études générales lui auront suggérés ?