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45. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

L’objet de l’orateur est de persuader ; et, pour en venir à bout, il doit plaire, instruire et toucher. […] Il doit instruire, c’est-à-dire éclairer l’esprit en faisant connaître la vérité ; plaire, c’est-à-dire flatter l’imagination en exprimant cette vérité ; toucher, c’est-à-dire maîtriser l’âme en en faisant sentir tout le poids et toute la force. […] Il n’est pas rare que le dissertateur, le romancier, le poète, dans la vue d’instruire, de plaire ou de toucher, donnent des définitions étendues et ornées, qu’ils entrent dans des détails, fassent des comparaisons, mettent sous les yeux des exemples, opposent plusieurs tableaux entre eux, rapportent toutes les circonstances d’un événement, et, de même, s’appuient sur les témoignages, la renommée, la loi, etc. […] Il est vrai que ces diverses parties produisent souvent cet effet ; mais il n’y a dans cette distribution rien d’absolu, puisque, dans un excellent discours, tout nous plaît, nous instruit et nous émeut à la fois, et qu’il y a, d’un autre côté, des discours si rapides, que l’exorde, la confirmation, la péroraison, sont mêlés et confondus sans qu’on puisse les séparer. […] L’orateur peut, dans la confirmation, s’attacher à plaire et à toucher ; il doit même revêtir ses preuves des grâces de la diction.

46. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

Je me plais à prêcher. […] Je ne fais donc que lui obéir, et je la supplie très-humblement de ne me point savoir mauvais gré de ma hardiesse. — A Dieu ne plaise, interrompit-il avec précipitation, à Dieu ne plaise que je vous la reproche !

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