Or, Descartes et Pascal, ce sont deux géomètres et deux philosophes ; et c’est d’eux que notre prose a reçu d’abord les qualités qui désormais la constituent et qu’elle doit garder, sous peine de périr. […] Le philosophe se trace une morale provisoire, qui devait être la règle de ses actions pendant cette épreuve du doute méthodique à laquelle il veut soumettre ses jugements. […] C’est proprement ce que les philosophes entreprennent, et sur quoi ils nous font des promesses magnifiques. […] Le philosophe. […] le philosophe est accessible251.
Quant à l’histoire, à la philosophie, h la morale, elles ont avec l’éloquence un rapport si étroit que personne ne contestera l’utilité des règles de l’art de bien dire pour l’historien, le philosophe et le moraliste. […] — Les pussions sont, pour l’écrivain comme pour le philosophe, ces mouvements vifs et puissants qui emportent l’âme vers un objet ou qui l’en détournent. […] Il aime à nous peindre : « Cet ignorant dans l’art de bien dire avec cette phrase qui sent l’étranger, allant dans cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs. » L’harmonie de la période résulte surtout de la symétrie entre les membres, mais cette symétrie ne doit pas être géométrique sous peine d’être froide et affectée. […] Jouffroy dit, à propos de la conscience morale : S’il fallait devenir philosophe pour distinguer le bien du mal et pour connaître son devoir, la plupart des hommes… n’auraient rien à démêler avec Dieu ni avec la justice.